Climat: Pressé par le temps, Macron affine le calendrier de la planification écologique

«Ces 5 dernières années, on a été deux fois plus vite qu'avant», plaide le président, critiqué tout au long de son premier mandat pour son action jugée insuffisante contre le crise climatique. (Photo, AFP)
«Ces 5 dernières années, on a été deux fois plus vite qu'avant», plaide le président, critiqué tout au long de son premier mandat pour son action jugée insuffisante contre le crise climatique. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 29 janvier 2023

Climat: Pressé par le temps, Macron affine le calendrier de la planification écologique

  • « Aujourd'hui, on n'y est pas. Et si on ne change pas les choses, on n'y arrivera pas», explique le chef de l’État dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux
  • « Si on veut atteindre notre cible 2030, on doit passer à 270 millions de tonnes de CO2 émises», rappelle Emmanuel Macron

PARIS: La France doit "doubler" son "taux d'effort" pour réduire ses émissions de carbone si elle veut atteindre ses objectifs en 2030, a admis samedi le président Emmanuel Macron, en traçant un calendrier -de février à juin- des échéances à respecter par secteur d'activité (transports, agriculture...).

"Aujourd'hui, on n'y est pas. Et si on ne change pas les choses, on n'y arrivera pas", explique-t-il dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, deux jours après avoir réuni un discret "conseil de planification écologique" à l'Élysée.

"Si on veut atteindre notre cible 2030, on doit passer à 270 millions de tonnes de CO2 émises", contre 410 millions de tonnes en 2022, rappelle le chef de l'Etat, "ce qui veut dire qu'il faut entre maintenant et 2030 baisser de 140 millions de tonnes (...) ce qui veut dire qu'on doit simplement doubler le taux d'effort par rapport à ce qu'on a fait ces cinq dernières années".

Anne Bringault, du Réseau Action Climat, qui regroupe 27 ONG dont Greenpeace, salue ce constat: le président "assume enfin le retard pris dans la tenue des objectifs climatiques de la France et la nécessité d'accélérer fortement l'action", dit-elle à l'AFP.

Mais les "mesures concrètes se font encore attendre", regrette-t-elle, "seul un planning de décisions est proposé".

De fait, le président a rappelé les émissions de CO2 par grand secteur contribuant à réchauffer l'atmosphère, des transports -première source d'émission en France avec 30%- aux déchets (3%), en passant par l'agriculture (19%), l'industrie (19%), le bâtiment (18%) et l'énergie (10%).

Dans les transports, "on n'a pas réussi à baisser", a-t-il reconnu en préconisant "d'intensifier" la politique actuelle: électrifier le parc des véhicules particuliers avec prime à la conversion, bonus écologique, et surtout production de voitures en France.

Une stratégie jugée insuffisante par le Réseau Action Climat pour qui le véhicule électrique n'est qu'une partie de la solution.

"Emmanuel Macron avait annoncé un leasing de véhicule électrique à 100 euros, mais il est impossible à mettre en place sans subventionner des voitures étrangères car les constructeurs français ne font pas de petites voitures abordables, il faudrait leur tordre le bras", dit Mme Bringault.

L'annonce prévue en février par Elisabeth Borne de mesures pour "améliorer les infrastructures de transport public" sera un "moment-clé", selon elle: "Ce sera le premier marqueur d'un vrai changement de cap".

Pour l'agriculture, "on doit aller beaucoup plus loin, beaucoup plus fort pour réduire nos émissions", a exhorté le président, qui entend avoir un plan finalisé "en juin". Celui-ci devra s'articuler avec une future loi en faveur de l'installation des jeunes agriculteurs.

Liant agriculture et énergie, M. Macron semble indiquer que les aides à l'installation des jeunes agriculteurs pourraient être conditionnées à des objectifs en matière de production d'énergie, de biomasse, ou une amélioration du stockage carbone.

«Un milliard d'arbres»

D'ici "mars-avril", le président compte aussi "finaliser la stratégie forestière" de replantation d'"un milliard d'arbres" pour améliorer le puits de carbone. L'absorption du CO2 par la végétation s'est effondrée en France depuis 2013 sous l'effet des sécheresses et des incendies.

Côté bâtiment, aucune annonce, alors que de nombreuses voix réclament un plan massif de rénovation énergétique des logements et des bâtiments publics, hôpitaux, écoles, etc..

Le président souligne simplement l'ouverture d'une "concertation" en "février" et indique chercher "une manière d'organiser l'effort un peu plus innovante".

Dans l'industrie, après avoir réuni les représentants des 50 sites les plus polluants à l'Elysée, en novembre, il rappelle le rendez-vous fixé "fin mai" pour évaluer leur "stratégie de décarbonation".

Dans l'énergie, il annonce d'ici "février-mars" un nouveau "plan de sobriété", la Première ministre étant chargée d'annoncer une "planification" d'ici "mai-juin".

Le Journal Officiel de samedi détaille le fonctionnement des nouveaux comités régionaux de l'énergie, pilotés en double commande par les préfets et présidents de région, et chargés d'organiser la production d'électricité renouvelable, les réseaux de récupération de chaleur ou de froid, dans les territoires.

"Je ne vous cache pas qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, de travail", a conclu Emmanuel Macron. "On rentre dans le dur (...) Il faudra de l'argent public mais il faut aussi de l'argent privé".

Dans le Journal du Dimanche, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire chiffre à "60 à 70 milliards d'euros supplémentaires par an" le coût de l'effort nécessaire pour réussir la transition énergétique.


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.