Open d'Australie: Djokovic de retour aux sommets

Novak Djokovic célèbre sa victoire en remportant son dixième Open d'Australie face à Stefanos Tsitsipas, le 29 janvier 2023. (Reuters)
Novak Djokovic célèbre sa victoire en remportant son dixième Open d'Australie face à Stefanos Tsitsipas, le 29 janvier 2023. (Reuters)
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Publié le Dimanche 29 janvier 2023

Open d'Australie: Djokovic de retour aux sommets

  • «Je dois me pincer parce que je n'arrive pas à y croire. Seule mon équipe sait ce que nous avons traversé ces quatre-cinq dernières semaines. C'est pour ça que c'est la plus belle victoire de ma carrière !», a déclaré Djokovic
  • Djokovic a récupérée dimanche son dixième Open d'Australie et va entamer lundi sa 374e semaine au sommet de la hiérarchie mondiale, nouveau record

MELBOURNE: Novak Djokovic a raflé la mise dimanche à Melbourne où, en remportant son dixième Open d'Australie face à Stefanos Tsitsipas, il a égalé le record de 22 titres du Grand Chelem de Rafael Nadal et retrouvé la place de N.1 mondial.

"Je dois me pincer parce que je n'arrive pas à y croire. Seule mon équipe sait ce que nous avons traversé ces quatre-cinq dernières semaines. C'est pour ça que c'est la plus belle victoire de ma carrière !", a déclaré Djokovic, la coupe entre les mains et vêtu d'une veste avec le nombre 22 déjà dessiné sur la poitrine.

"Quelle aventure ! J'espère que vous me pardonnerez tout ce que je vous fais subir depuis toutes ces années et, ce trophée, il est autant à vous qu'à moi", a-t-il lancé en direction de son box.

Expulsé d'Australie l'an dernier avant le début du tournoi, Djokovic n'avait pu que constater, impuissant, le retour en force de Rafael Nadal qui avait pris une longueur d'avance dans la course aux titres du Grand Chelem avec un 21e sacre majeur (20 pour Djokovic et Federer). Quelques mois plus tard, l'Espagnol poussait son avantage à Roland-Garros.

Vainqueur ensuite à Wimbledon mais interdit d'entrée aux Etats-Unis pour l'US Open, le Serbe a donc dû attendre le Majeur australien pour revenir à hauteur de Nadal.

Ces impossibilités de jouer et l'absence de points distribués à Wimbledon lui ont fait perdre l'an dernier sa place de N.1.

Il l'a récupérée dimanche et va entamer lundi sa 374e semaine au sommet de la hiérarchie mondiale, nouveau record. Depuis 2021, il détient également le record du nombre de saisons terminées en N.1.

"Mes rêves, enfant, étaient de remporter Wimbledon et de devenir N.1. Les deux se sont réalisés en 2011. Je ne pouvais pas imaginer que j'en serais encore là douze ans plus tard... et pourtant, j'ai une grande imagination", a-t-il commenté.

Poémiques 

Oubliée la crise politico-sanitaire de son expulsion l'an dernier, oublié le bandage à la cuisse qu'il a porté tout le tournoi, oubliée la crise diplomatique provoquée par une vidéo montrant son père en train de fêter sa victoire en quarts de finale avec des supporteurs pro-russes. Djokovic est redevenu le Roi de Melbourne et aucun des sept adversaires rencontrés ne l'ont menacé.

Pas même Stefanos Tsitsipas, dont le jeu varié et la confiance affichée tout au long de la quinzaine en faisaient, sur le papier, un adversaire redoutable.

Comme les autres, le Grec a dû s'incliner devant le maître des lieux, sans parvenir à prendre un set au Serbe qui s'est imposé 6-3, 7-6 (7/4), 7-6 (7/5).

De manches, Djokovic n'en aura finalement perdues qu'une en sept rencontres, lors du 2e tour face au Française Enzo Couacaud.

"Je ne sais pas quoi dire de ce que tu as accompli... les chiffres parlent d'eux-mêmes. J'admire ce que tu fais pour ce sport et quand je joue contre toi, tu me fais toujours mieux jouer", lui a rendu hommage Tsitsipas.

Le Grec jouait sa seconde finale de Grand Chelem, après avoir perdu celle de Roland-Garros en 2021, déjà contre Djokovic durant laquelle il avait mené deux sets à zéro.

Cette fois à Melbourne, Djokovic a été nettement supérieur, ne laissant jamais Tsitsipas espérer une victoire malgré les deux jeux décisifs joués.

Match en tribunes 

Le match a même été plus serré en tribunes, pour ce qui est des encouragements, entre les nombreux supporters grecs et les encore plus nombreux supporters serbes, dont plusieurs centaines sans billets pour la Rod Laver Arena ont regardé le match sur un écran géant dans l'enceinte du Melbourne Park.

Une fois la victoire assurée sur une ultime faute de son adversaire, Djokovic est monté dans son box embrasser son équipe, dont son coach Goran Ivanisevic et sa mère Dijana, et s'y est effondré au sol en sanglots. "J'ai craqué parce que soudain, ce poids que j'avais sur les épaules s'est dissipé", a-t-il expliqué.

"Ça a été un des tournois les plus compliqués", a-t-il ajouté en affirmant qu'il n'aurait vraisemblablement pas joué "s'il ne s'était agi d'un tournoi du Grand Chelem".

Aussi bien que Nadal est chez lui à Roland-Garros (14 titres en autant de finales), Djokovic a démontré que le Melbourne Park était son territoire (10 titres en autant de finales).

"Il est l'un des plus grands de notre sport", a souligné Tsitsipas, avant de se reprendre, sous la pression du public: "Il est le plus grand de tous ceux qui ont un jour tenu une raquette !"


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com