Sempé, le New-Yorkais

Un échantillon du travail créé par le dessinateur français Jean-Jacques Sempé, qui a créé 113 couvertures pour le magazine The New Yorker entre 1978 et 2019, est exposé au bureau du New York, le 23 août 2022. (AFP)
Un échantillon du travail créé par le dessinateur français Jean-Jacques Sempé, qui a créé 113 couvertures pour le magazine The New Yorker entre 1978 et 2019, est exposé au bureau du New York, le 23 août 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 01 février 2023

Sempé, le New-Yorkais

  • En hommage à Sempé, qui a collaboré avec le New Yorker de 1978 à 2019, le journal a republié l'un de ses dessins, remonté en Une, dans son édition de la semaine du 5 septembre
  • New York et son prestigieux New Yorker étaient un rêve de jeunesse pour Sempé

NEW YORK: Jean-Jacques Sempé, enfant battu et déscolarisé, est devenu en quarante ans une icône new-yorkaise en signant plus de 110 couvertures du prestigieux magazine culturel The New Yorker qui rend ce mois-ci hommage à ce génie discret du dessin humoristique, tout juste disparu.

"Jean-Jacques", comme on l'appelle affectueusement au New Yorker, est décédé le 11 août à l'âge de 89 ans, et l'hebdomadaire a publié en pages intérieures sa Une du 28 mars 1994 représentant l'un des thèmes de prédilection de l'artiste français qui aimait tant New York: un homme minuscule portant un attaché-case et marchant sur un tapis rouge à l'entrée d'un immeuble, entouré de gratte-ciels colorés et gigantesques.

Le magazine des élites culturelles et intellectuelles américaines, fondé en 1925 et qui siégea pendant des décennies près de Times Square, au coeur de Manhattan, a bâti sa réputation grâce à la rigueur de ses analyses, reportages, critiques, essais, nouvelles et dessins.

Il a quasiment toujours mis une illustration en couverture, le plus souvent sans lien avec l'actualité.

En hommage à Sempé, qui a collaboré avec le New Yorker de 1978 à 2019, le journal a republié l'un de ses dessins, remonté en Une, dans son édition de la semaine du 5 septembre, confie à l'AFP la Française Françoise Mouly, directrice artistique du New Yorker depuis 1993 et qui a travaillé trente ans avec le dessinateur français.

«114e Une» du New Yorker

"Ce sera la 114e Une" du magazine illustrée par "Jean-Jacques", dit-elle avec délicatesse, depuis les bureaux fonctionnels du groupe de presse Condé Nast (Vogue, Vanity Fair...), dans la tour ultramoderne One World Trade Center, dans le sud de Manhattan, reconstruite sur le site des attentats du 11 septembre 2001.

New York et son prestigieux New Yorker étaient un rêve de jeunesse pour Sempé.

Il le réalise dans les années 1970 grâce à sa rencontre avec le dessinateur américain Ed Koren qui lui fait découvrir les arrondissements Manhattan, Brooklyn et Queens et le présente aux journalistes et dirigeants du magazine.

En août 1978, l'artiste français signe sa première Une en dessinant un employé de bureau hésitant à prendre son envol depuis le rebord d'une fenêtre d'immeuble.

Au fil de 113 couvertures, il trace sa joie de vivre dans cette mégapole qu'il sillonne à pied et à vélo par tous les temps, sans parler anglais, émerveillé par ses couleurs, son énergie, ses chats, ses humains minuscules face au gigantisme urbain, sa mosaïque communautaire, ses musiques et ses espaces verts.

"Jean-Jacques était un homme très modeste, très humble (...) il avait été mis à la porte de l'école, de l'armée, c'était un autodidacte et il trouvait ça merveilleux d'être publié dans un magazine américain", se rappelle Françoise Mouly, 66 ans, éditrice, artiste graphique et épouse d'Art Spiegelman, auteur de la célébrissime bande-dessinée "Maus".

Sempé «chez lui à New York»

Pour Françoise Mouly, Sempé "s'est toujours senti chez lui à New York", une ville de près de neuf millions d'âmes qui "n'est pas l'Amérique (mais) plus ou moins une île au large de l'Amérique, où les gens se retrouvent" et "où aucune communauté ne domine" l'autre.

Arrivé à New York, Sempé "a su déceler son aspect humain" et "ce sont les histoires humaines dont on se souvient par ses couvertures", retient-elle.

Au fil des années, la popularité du dessinateur français au sein du New Yorker a tenu au fait que lorsqu'il "représentait un individu, un homme, une femme, seuls dans la ville, la moitié de mes collègues me disaient +mais c'est moi, c'est moi!+", sourit Françoise Mouly. Tout "comme moi, je pensais ce matin sur mon vélo: +Je suis le dessin de Sempé de la vieille petite dame sur son vélo qui va au boulot+", s'amuse-t-elle encore.

Et Sempé s'affiche même sur les murs de la ville.

A l'angle de la 9e avenue et de la 47e rue de Manhattan, une fresque géante signée de l'auteur du "Petit Nicolas", à moitié effacée sur l'arrière d'un immeuble, représente des personnages typiques du trait du dessinateur: un homme portant une femme sur sa bicyclette, suivis par un garçonnet à vélo.

L'éditeur Denoël avait rassemblé en 2009 tous les dessins du New Yorker dans l'album "Sempé à New York" et un autre livre, "Sempé en Amérique", est prévu en septembre, selon Françoise Mouly qui pense que "le New York de Sempé demeurera".


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.