Danone va supprimer jusqu'à 2000 postes administratifs, dont «400 à 500» en France

Emmanuel Faber, PDG de Danone, s'exprime au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, après avoir participé à une réunion du Conseil consultatif pour l'égalité entre les femmes et les hommes du G7 (Photo, AFP).
Emmanuel Faber, PDG de Danone, s'exprime au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, après avoir participé à une réunion du Conseil consultatif pour l'égalité entre les femmes et les hommes du G7 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 23 novembre 2020

Danone va supprimer jusqu'à 2000 postes administratifs, dont «400 à 500» en France

  • Le géant agroalimentaire français Danone, malmené par la pandémie de Covid-19, annonce vouloir supprimer jusqu'à 2 000 postes dans ses sièges en France et à l'étranger
  • «Sur la France, ce sera 400 à 500 personnes», «essentiellement des directeurs, des managers», qui seront concernées par ces suppressions de postes, a précisé le PDG de Danone, Emmanuel Faber

Le géant agroalimentaire français Danone, malmené par la pandémie de Covid-19, annonce lundi vouloir supprimer jusqu'à 2 000 postes dans ses sièges en France et à l'étranger afin de «simplifier» son organisation, renouer avec la croissance et augmenter sa rentabilité.  « »

«Sur la France, ce sera 400 à 500 personnes», «essentiellement des directeurs, des managers», qui seront concernées par ces suppressions de postes, a précisé le PDG de Danone, Emmanuel Faber.

Danone envisage aussi le «rapprochement» du siège mondial, situé à Paris, de celui dédié aux activités françaises, à Rueil-Malmaison, en région parisienne. 

La multinationale de 100 000 salariés escompte «une baisse de ses frais généraux et d'administration de 700 millions d'euros, représentant environ 20% des coûts de structure de l'entreprise», est-il rapporté dans un communiqué.

Danone mise parallèlement sur de «nouvelles sources de productivité industrielle permettant de réduire de 300 millions d'euros le coût des produits vendus».

Il s'agit notamment d'«accélérer la digitalisation», la robotisation des usines, selon M. Faber, en passant d'une «demi-douzaine d'usines fortement digitalisées» aujourd'hui à 40 en 2023. Tandis que les salariés dont les tâches seront automatisées pourront bénéficier d'un plan de mobilité et de formation.

Au total, le groupe vise donc un milliard d'euros d'économies en 2023.

«Ce plan a pour objectif de remettre Danone sur le chemin de la croissance rentable qui était celui qu'elle a toujours connu», fait valoir Faber.

Sur les neuf mois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires a reculé de 5,4%, à 18 milliards d'euros. La crise sanitaire, avec son cortège de restaurants et bars fermés, pénalise particulièrement les ventes d'eaux en bouteille (-20,5%) du groupe, à la tête des marques Evian, Volvic et Salvetat. 

Quant à l'action de Danone, autour de 75 euros il y a un an, elle a plongé depuis le début de la pandémie, jusqu'à descendre à 46 euros fin octobre, avant de se redresser. Vers 11H30 à la Bourse de Paris, le titre cédait 1,33% à 51,80 euros, dans un marché en hausse de 0,74%.

«Fuite en avant» 

Emmanuel Faber «joue sa place» et se retrouve à devoir «tenir les promesses faites aux financiers», estime Denis Enfert, coordonnateur CGT pour le groupe.

Danone «s'est lancé dans une course à la rentabilité avec Coca et Nestlé, qu'il n'arrivera jamais à suivre», déplore-t-il, évoquant une «fuite en avant».

Dans un communiqué, la fédération spécialisée dans l'agroalimentaire Fnaf-CGT étrille une stratégie axée «sur les produits à haute valeur ajoutée» - «produire moins et plus cher» - qui se fait selon elle «au détriment des volumes, des emplois, du potentiel industriel et des populations». 

La FGTA-FO, de son côté, reproche au groupe d'avoir versé 1,5 milliard d'euros de dividendes en avril. «Si les actionnaires avaient renoncé à une partie de leurs dividendes, ce plan n'existerait pas et aucun poste ne serait supprimé», juge le syndicat, soulignant que les suppressions de postes concernent 25% des effectifs siège en France.

Danone avait déjà posé le principe d'une restructuration le mois dernier. Un nouvel organigramme consacrait la fin d'une organisation qui faisait ressortir trois grands métiers (Produits laitiers et d'origine végétale, Nutrition spécialisée, Eaux), au profit de directions basées sur des zones géographiques.

Il annonçait dans le même temps une «révision stratégique complète du portefeuille de marques, de références et d'actifs».

«Dans certaines catégories, dans certains pays, ça pourra aller jusqu'à 20, 30% de réduction de nos assortiments, de nos formats de produits pour nous assurer qu'on se focalise bien sur les formats qui sont les plus demandés» en cette période bouleversée, développe Faber. 

Pour le PDG, la pandémie de Covid-19 «sonne comme un avertissement»: «Les chocs externes, la volatilité de nos environnements doivent conduire à créer une marge de sécurité», un «plancher» en-dessous duquel la rentabilité ne doit pas descendre afin d'avoir des «marges de manœuvre» pour investir.

Il escompte un retour à une «croissance rentable» au deuxième semestre 2021, et un retour à une «marge pré-Covid», supérieure à 15%, dès 2022. En 2020, la marge opérationnelle courante du groupe - soit le rapport entre son résultat d'exploitation et son chiffre d'affaires - est attendue à 14%.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.