Mister Géopolitix: le vulgarisateur des jeunes passionnés de géopolitique

Avec un nouveau studio en cours de finalisation, Mister Géopolitix prépare une série de reportages sur la question migratoire. Ce toujours avec la même ambition: faire découvrir les enjeux géopolitiques à ses abonnés. (AFP).
Avec un nouveau studio en cours de finalisation, Mister Géopolitix prépare une série de reportages sur la question migratoire. Ce toujours avec la même ambition: faire découvrir les enjeux géopolitiques à ses abonnés. (AFP).
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Mister Géopolitix: le vulgarisateur des jeunes passionnés de géopolitique

  • Dans ses vidéos, qui durent entre 15 et 45 minutes, il recourt aux cartes et glisse des références à des séries populaires comme Narcos
  • Si son audience est plutôt masculine, Charlotte Wyn, 20 ans, regarde les vidéos de Mister Géopolitix depuis trois ans

PARIS: Avec les tensions internationales croissantes, le grand public redécouvre la géopolitique, une discipline que Gildas Leprince décrypte et renouvelle pour ses près de 200.000 abonnés Youtube, principalement des jeunes de moins de 35 ans.

Que ce soit aux côtés de l'armée française en Estonie ou dans la peau d'un humanitaire, Mister Géopolitix est aussi actif sur Instagram et TikTok, aux côtés de quelques autres youtubeurs français présents sur ces sujets.

"70% de ma communauté a entre 18 et 35 ans", souligne le jeune homme de 32 ans qui, revêtu de sa chemise verte kaki, devient Mister Géopolitix dans son appartement de région parisienne.

Dans ses vidéos, qui durent entre 15 et 45 minutes, il recourt aux cartes et glisse des références à des séries populaires comme Narcos, pour séduire un public plus habitué au divertissement qu'au reportage géopolitique.

"Les visuels sont magnifiques et c'est le seul qui fait du reportage de terrain", souligne Vincent Lièvre, étudiant de 23 ans qui le suit depuis 2017, et qui s'informe par ailleurs via des médias traditionnels.

Si son audience est plutôt masculine, Charlotte Wyn, 20 ans, regarde les vidéos de Mister Géopolitix depuis trois ans. Elle apprécie qu'il n'impose pas d'avis personnel: "Je peux me faire ma propre opinion" et "ça reste ludique".

"Je traite un sujet quand j'ai une plus-value à apporter. C'est pour ça que je n'ai pas parlé de la guerre en Ukraine", reconnaît celui qui se considère avant tout comme un vulgarisateur.

S'il voyage pour certains sujets, il travaille aussi beaucoup depuis la France. Digérant de nombreux livres, documentaires et rapports pour préparer ses vidéos, il interroge aussi des experts.

« Idées préconçues »

"C'est bien d'avoir des contenus adaptés à un public plus jeune avec un effort de vulgarisation", souligne Marc Hecker, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri) intervenu à deux reprises sur la chaîne de Mister Géopolitix.

Des qualités également louées par Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques (FMES): "Son but est de passer l'information la plus équilibrée possible tout en se mettant à la portée de son public, largement composé de lycéens et de jeunes étudiants."

C'est aussi une manière de lutter contre "les idées préconçues sur internet", souligne-t-il.

À la différence de ces spécialistes, Gildas Leprince n'a pas fait d'études de relations internationales. Après un master en économie des pays en voie de développement, il se lance dans un voyage de neuf mois à la découverte des questions géopolitiques du bassin méditerranéen.

"À ce moment-là, des vulgarisateurs français comme Nota Bene ou Cyrus North ont commencé à avoir une bonne audience sur Youtube", se souvient-t-il. Une source d'inspiration qui le décide à lancer Mister Géopolitix en 2016.

Barman puis secouriste en parallèle, cet autodidacte voit ses revenus augmenter à mesure qu'il gagne de l'audience, mais pas seulement. S'il a recourt aux traditionnels placements de produits, une partie de sa rémunération découle de projets d'éditions.

Immersion géopolitique

Grâce à ce modèle économique hétéroclite, Gildas Leprince vit à 100% de Mister Géopolitix depuis 2019 et a pu réaliser son "rêve": faire du reportage. En Egypte, au Mexique et même en Arctique, il a produit une dizaine "d'aventures géopolitiques".

Sa vidéo la plus vue: un reportage avec les militaires français luttant contre l'orpaillage illégal en Guyane. Depuis 2015, l'armée française ouvre régulièrement ses portes aux créateurs de contenus.

"On sait que c'est ce que les gens regardent et ça nous permet de toucher un public différent", explique Yann Gravêthe, directeur de la Délégation à l'information et à la communication de la Défense.

Des contenus embarqués qui ne sont pas un souci pour Gildas Leprince: "je ne suis pas rémunéré et ça me permet d'approcher des zones où je n'aurai pas pu aller seul".

Avec un nouveau studio en cours de finalisation, Mister Géopolitix prépare une série de reportages sur la question migratoire. Ce toujours avec la même ambition: faire découvrir les enjeux géopolitiques à ses abonnés.


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
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  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.