Acid Arab, «électrorientale» puissance trois

Dans cette photo d'archive prise le 16 septembre 2019 (de gauche à droite) Guido Minisky, Nicolas Borne, Pierrot Casanova, Kenzi Bourras et Hervé Carvalho, membres du groupe techno français 'Acid Arab', posent lors d'une séance photo à Paris, en septembre 16, 2019. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 16 septembre 2019 (de gauche à droite) Guido Minisky, Nicolas Borne, Pierrot Casanova, Kenzi Bourras et Hervé Carvalho, membres du groupe techno français 'Acid Arab', posent lors d'une séance photo à Paris, en septembre 16, 2019. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Acid Arab, «électrorientale» puissance trois

  • C'est la pépite de «Trois», album qui sort vendredi et succède à «Musique de France» en 2016 et «Jdid» en 2019: on entend Rachid Taha, disparu en 2018, sur «Rachid Trip»
  • «C'était une soirée après un restau, on lui a passé un track et il s'est mis à chanter dessus, en improvisant, on l'a enregistré sur un téléphone, on l'a gardé pas mal d'années avant de s'en servir», raconte Hervé Carvalho

PARIS: Troisième album pour Acid Arab, collectif franco-algérien dépositaire de l'"électrorientale", étreinte de la techno occidentale avec voix et mélodies venues de Syrie, Turquie ou Maroc, sans oublier un morceau inédit avec le regretté Rachid Taha.

C'est la pépite de "Trois" (écrit en arabe sur la pochette), album qui sort vendredi et succède à "Musique de France" en 2016 et "Jdid" en 2019: on entend Rachid Taha, disparu en 2018, sur "Rachid Trip".

"C'était une soirée après un restau, on lui a passé un track et il s'est mis à chanter dessus, en improvisant, on l'a enregistré sur un téléphone, on l'a gardé pas mal d'années avant de s'en servir", raconte Hervé Carvalho, un des cinq membres du groupe, rencontrés par l'AFP dans leur studio parisien.

Acid Arab s'est décidé récemment à en faire un morceau et à le faire écouter à Lyès, fils de Rachid Taha, lui même producteur, DJ, et proche du groupe. "Lyès a adoré, il a eu des mots gentils, pour lui que la voix de son père continue à avoir un écho au travers de notre groupe, ça avait du sens" poursuit Hervé Carvalho.

«Sale mais cool»

De quoi faire remonter à la surface des souvenirs liés à l'interprète de "Douce France" (tube des années 1980 avec le groupe Carte de séjour). Notamment une première rencontre électrique pour Guido Minisky, autre membre d'Acid Arab, alors DJ aux platines du Pulp, boîte parisienne tendance, à la fin des années 1990.

"J'ai utilisé, avec un autre DJ, du Fela Kuti avec un beat et là, Rachid Taha a pété un câble, nous a hurlé dessus, et même craché dessus; bon après, en fin de soirée, il a fait des câlins à tout le monde, c'était une entrée en matière sale mais cool, ça venait du cœur", sourit Guido Minisky.

"On l'a tous connu à des périodes différentes et on a tissé des liens avec Rachid avec le projet Acid Arab, à un moment, on avait les mêmes tourneurs, les mêmes musiciens", rebondit Hervé Carvalho.

Aujourd'hui, le lien est toujours là avec Kenzi Bourras, ancien clavier de Rachid Taha, devenu membre d'Acid Arab. Outre son rôle de DJ-musicien, c'est lui l'interface clé entre les DJs-producteurs basés à Paris et les invités de Syrie, Maroc, ou encore Turquie. "Et Kenzi sait diriger chanteurs et chanteuses", note Hervé Carvalho.

Inde, Olympia 

C'est Kenzi Bourras qui a finalisé les échanges quand Nicolas Borne -- un des deux membres d'Acid Arab qui restent dans l'ombre, derrière les consoles, avec Pierrot Casanova -- a déniché un studio à Constantine (Algérie). Spécialité de ce studio: des joueurs de gasba, flûte de bédouin traditionnelle utilisée dans le morceau "Acid Chawi".

"Le joueur de gasba qu'on entend s'auto-proclame +Le Missile+ et c'est vrai qu'il est puissant et efficace", glisse Nicolas Borne.

Kenzi Bourras, qui chantait parfois sur scène aux côtés de Rachid Taha, donne de la voix sur "Trois", avec le titre "Emo". Mais c'est un chant façon Acid Arab. "On a travaillé sa voix, on l'a autotunée (filtrée), rien à voir avec sa version originale, quand il l'a entendue, il a demandé +c'est robot Kenzi ?+", s'amuse Pierrot Casanova.

Dans la foulée de l'album, Acid Arab, va, comme à son habitude, reprendre la route. Ils ont déjà joué trois dates en Inde et iront en Allemagne, Turquie ou Royaume-Uni, entre autres. Mais une date française leur vaut un afflux inhabituel de demandes d'invitations: L'Olympia le 9 février.

"Ma famille s'en bat les reins d'Acid Arab d'habitude, mais là, ils veulent venir, que ce soit les parents ou les petits neveux qui hallucinent complet, c'est une date à part", conclut Pierrot Casanova.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.