Accueilli en héros à Bruxelles, Zelensky boucle sa tournée européenne

Longuement acclamé par les députés européens, le président Volodymyr Zelensky a été accueilli en héros jeudi à Bruxelles où il a réclamé aux Vingt-Sept des livraisons d'armes plus rapides face aux avancées de l'armée russe, un an après le début de l'invasion de l'Ukraine. (AFP)
Longuement acclamé par les députés européens, le président Volodymyr Zelensky a été accueilli en héros jeudi à Bruxelles où il a réclamé aux Vingt-Sept des livraisons d'armes plus rapides face aux avancées de l'armée russe, un an après le début de l'invasion de l'Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (C) prononce un discours au début d'un sommet au Parlement européen à Bruxelles, le 9 février 2023. (Photo, AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (C) prononce un discours au début d'un sommet au Parlement européen à Bruxelles, le 9 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 février 2023

Accueilli en héros à Bruxelles, Zelensky boucle sa tournée européenne

  • Après plus de huit heures passées au sein des institutions européennes, il a quitté le sommet en début de soirée pour le palais royal, où il a été reçu par le roi des Belges, Philippe
  • Les eurodéputés l'ont applaudi lors de la traditionnelle photo de famille, à l'exception du Hongrois Viktor Orban, qui entretient une position ambiguë sur la guerre en Ukraine

BRUXELLES: Acclamé par les eurodéputés, applaudi par les dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a bouclé jeudi une visite européenne à Bruxelles au cours de laquelle il a réclamé des réponses concrètes à sa demande d'avions de combat.

Les Européens ont pour l'instant refusé de s'engager sur les aéronefs demandés par l'Ukraine et aucune annonce tangible n'était sortie de Bruxelles en début de soirée.

Le chef de l'Etat ukrainien a toutefois évoqué "des signaux positifs". "Nous voulons obtenir ces avions dont nous avons besoin et il y a des accords qui (...) ne sont pas publics", a-t-il assuré au cours d'une conférence de presse, sans plus de précisions.

"Je ne peux tout simplement pas rentrer à la maison sans résultats", a martelé le dirigeant ukrainien, qui a eu une série d'entretiens avec les Etats membres répartis par groupes.

Après plus de huit heures passées au sein des institutions européennes, il a quitté le sommet en début de soirée pour le palais royal, où il a été reçu par le roi des Belges, Philippe.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que les Vingt-Sept étaient "convaincus de l'urgence" d'agir face aux avancées de l'armée russe, un an après le début de l'invasion de l'Ukraine, mais n'a pas parlé d'avions.

"Nous ne défendons pas que notre territoire, nous défendons notre maison européenne", a plaidé Volodymyr Zelensky qui a remercié les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE de leur "soutien sans faille".

Poignée de main avec Orban

Ces derniers l'ont applaudi lors de la traditionnelle photo de famille, à l'exception du Hongrois Viktor Orban, qui entretient une position ambiguë sur la guerre en Ukraine. "A la place d'un applaudissement, une poignée de mains", a tweeté dans la soirée le directeur politique du Premier ministre nationaliste, photo à l'appui.

Dans la matinée, Volodymyr Zelensky a été accueilli par les eurodéputés qui lui ont réservé une ovation debout. La main sur le coeur, il a écouté l'hymne ukrainien aux côtés de la présidente du Parlement, Roberta Metsola, qui a salué "une journée historique pour l'Europe".

L'Union européenne et ses Etats membres évaluent à "au moins" 67 milliards d'euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le début du conflit le 24 février 2022.

M. Zelensky avait entamé mercredi sa mini-tournée européenne, son deuxième déplacement à l'étranger depuis le déclenchement par la Russie de la guerre il y a presque un an. Il s'était rendu aux Etats-Unis en décembre.

"Après Washington, il était essentiel pour les Européens de recevoir Zelensky à Bruxelles. Le détour par Londres et Paris affiche Zelensky aux côtés des seules puissances nucléaires du continent", a relevé Sébastien Maillard, directeur de l'Institut Jacques Delors.

L'Ukraine s'inquiète des récents succès de l'armée russe dans le Donbass et craint une offensive d'ampleur dans les prochaines semaines.

 

 

L'Ukraine défend «le mode de vie européen», assure Zelensky à Bruxelles

En défendant son territoire, l'Ukraine défend également l'Europe, ses valeurs et son "mode de vie", a martelé jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles.

"Nous nous défendons contre la force la plus antieuropéenne du monde moderne. Nous nous défendons, nous vous défendons", a-t-il lancé dans un discours au Parlement européen, sous des applaudissements nourris.

"Le mode de vie ukrainien, le mode de vie européen sont remis en danger", a insisté le chef de l'Etat, présent à Bruxelles pour un sommet des Vingt-Sept après s'être rendu à Londres et Paris la veille, en vue de réclamer une aide militaire accrue aux Européens.

"Une fois que l'Ukraine tombera, c'est votre mode de vie qui tombera, celui des 27 États de l'UE. Votre mode de vie disparaîtra. Nous ne devons pas laisser cela arriver", a-t-il insisté devant les eurodéputés.

Pour l'Ukraine, "l'Europe, la façon de vivre de l'Europe, c'est notre maison. Je me présente devant vous aujourd'hui pour défendre l'accès à cette maison, cette porte d'entrée", a-t-il ajouté.

Quatre mois après le début, en février 2022, de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les dirigeants des Vingt-Sept ont accordé à l'Ukraine le statut de candidat à l'UE et Kiev souhaiterait entamer les négociations de pré-adhésion d'ici à la fin de cette année.

Mais si le statut de candidat a été accordé dans un délai record, la suite du processus, suspendue à d'ambitieuses réformes réclamées à l'Ukraine, devrait être longue.

"Nous avons une histoire commune, c'est celle de l'Europe", a relevé Volodymyr Zelensky, qui s'exprimait pour la première fois en personne devant le Parlement à Bruxelles.

Il a salué "une façon de vivre européenne, où l'individu et le droit prévalent, où les Etats et les sociétés essaient de s'entraider et comprennent leur diversité de valeurs (...), où les frontières ne sont pas violées (...), où les gens ont confiance en l'avenir".

Le président ukrainien a une nouvelle fois remercié les Européens de leur important soutien militaire, financier et humanitaire depuis le déclenchement de la guerre : "les pays de l'UE et l'Ukraine ont conjugué leurs forces" en se fondant sur le principe que "nous représentons tous à notre façon l'intégrité de l'Europe", a-t-il estimé.

"Ce n’est pas qu'une simple guerre de conquête territoriale dans un coin de l'Europe", a-t-il encore jugé.

"Nous ne voulons pas perdre de temps, nous ne voulons pas baisser les bras. Nous ne voulons pas perdre les acquis de l'Europe. Nous voulons que l'Europe reste l'Europe et ceci n'est possible que tant que nous restons soudés vous et nous", a souligné M. Zelensky, avant d'être ovationné par les parlementaires.

«Livraisons utiles»

Reçu à Londres mercredi par le Premier ministre Rishi Sunak et le roi Charles III, le président ukrainien avait été ensuite accueilli à Paris par son homologue français Emmanuel Macron en présence du chancelier allemand Olaf Scholz pour un dîner tardif à l'Elysée.

MM. Macron et Scholz ont pour l'instant temporisé sur les avions. "Il faut regarder ce qui est livrable à court terme", a insisté à Bruxelles le président français.

"Vous avez demandé des armes, y compris des (avions de chasse) MiG-29 pour protéger votre ciel et votre peuple. Je vais m'y atteler. La Slovaquie est avec vous", a en revanche tweeté le Premier ministre slovaque Eduard Heger.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que son pays "ne sera pas le premier à livrer des avions de combat" mais répondrait "positivement" si d'autres ouvraient la voie.

A Londres, Rishi Sunak a promis de former des pilotes de chasse "aux normes de l'Otan" et demandé à l'armée britannique d'étudier de possibles livraisons d'avions, soulignant que cette solution n'était envisageable qu'à "long terme".

Les Occidentaux se montrent réticents, craignant une escalade avec Moscou. Mais des tabous sont tombés depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.

Un porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a mis en garde contre "un engagement croissant de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France dans le conflit". "La frontière entre engagement indirect et direct disparaît peu à peu. On ne peut que le regretter", a-t-il dit.

Le président ukrainien a par ailleurs réitéré à Bruxelles le souhait que son pays, qui a obtenu en juin le statut de candidat à l'UE, puisse entamer des négociations d'adhésion cette année.

Charles Michel et Ursula von der Leyen ont souligné les progrès "impressionnants" de l'Ukraine dans la mise en oeuvre de réformes, tout en reconnaissant que la route vers l'intégration serait longue et difficile.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.