Le secteur bancaire saoudien, pilier régional en quête d’expansion mondiale

Le Royaume cherche à renforcer sa position mondiale dans le domaine de la finance islamique puisqu'il détient la plus grande part de ce secteur (Photo, SPA).
Le Royaume cherche à renforcer sa position mondiale dans le domaine de la finance islamique puisqu'il détient la plus grande part de ce secteur (Photo, SPA).
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Publié le Lundi 13 février 2023

Le secteur bancaire saoudien, pilier régional en quête d’expansion mondiale

  • Le secteur bancaire saoudien continue d'évoluer et mise de plus en plus sur l'expertise locale
  • Selon le gouvernement, le secteur bancaire saoudien devrait croître pour atteindre des actifs d'une valeur de 4,553 milliards de riyals saoudiens d'ici 2030

LONDRES: Le système bancaire saoudien constitue aujourd'hui un pilier du secteur dans la région, affirme George Kanaan, PDG de l'Association des banquiers arabes basée à Londres. Selon lui, le Royaume devrait se concentrer davantage sur son expansion mondiale.
L’Arabie saoudite a connu un processus de modernisation fulgurant, une «bonne nouvelle», confie l’expert à Arab News, tout en soulignant l'importance de conserver une vision cohérente.
«Vous ne pouvez vraiment pas diriger un pays, ou le faire progresser, sans avoir une vision de ce que vous voulez y voir. Or, les réformes sont grandement nécessaires», souligne-t-il.
M. Kanaan, diplômé de Harvard, a travaillé à New York, à Athènes, en Arabie saoudite et à Chicago. Selon lui, le système bancaire saoudien continue de se sophistiquer et de miser sur les talents locaux, et pourrait croître davantage, en particulier sur la scène internationale.
«Le système bancaire saoudien, étant donné l'essence même de l'Arabie saoudite, doit se mondialiser davantage», insiste-t-il. «Il pourrait devenir le principal système bancaire du Moyen-Orient, compte tenu de ses ressources et de son expertise actuelles. Il devrait toutefois s'étendre au-delà du Moyen-Orient.»
Le Royaume devrait chercher à élargir sa présence bancaire en Afrique, en Europe, aux États-Unis et en Asie, «là où se profilerait la croissance à l'avenir», conseille M. Kanaan.
«Il n’est pas vraiment présent au Royaume-Uni, par exemple, où ne se trouvent que deux banques saoudiennes. Il devrait avoir une vision plus régionale et plus globale», poursuit-il.
L'Arabie saoudite a lancé 11 initiatives en 2017 pour atteindre les objectifs de la Vision 2030 liés à la finance, le plus important étant le programme de développement de ce secteur. Celui-ci vise à proposer des services financiers diversifiés et efficaces pour soutenir le développement de l'économie nationale, étendre ses sources de revenus et stimuler l'épargne, la finance et l'investissement.
Selon le gouvernement, le secteur bancaire saoudien devrait croître pour atteindre des actifs d'une valeur de 4,553 milliards de riyals saoudiens (1 riyal = 0,25 euro) d'ici 2030, contre 2,631 milliards de riyals saoudiens en 2019.

George Kanaan, deuxième à gauche, avec le cheikh Mohammed al-Saikhan de l'Arabian Cooperation Company et leur équipe lors de la signature d'un important prêt syndiqué en 1983 (Photo fournie).

Le secteur bancaire saoudien a parcouru un long chemin depuis 1926, lorsque la Netherlands Trading Society a inauguré sa première succursale à Djeddah pour offrir des services financiers aux pèlerins, qui constituaient la principale source de revenus de l'économie locale avant la découverte des gisements de pétrole en 1939.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la demande en pétrole a explosé. La production, les recettes et les dépenses publiques ont rapidement augmenté, et les banques étrangères ont alors entrepris de pénétrer le marché. À la fin de 1989, le pays comptait 1 007 succursales, contre 247 en 1980.
M. Kanaan, qui a d'abord travaillé pour la Citibank à New York en 1975, s'est installé à Riyad à la fin des années 1970 où il a été directeur des relations au sein du département des contrats de la banque. Celle-ci est ensuite devenue la Saudi American Bank et aujourd'hui la Samba.
«L'Arabie saoudite était en construction, la demande de financement des entrepreneurs était très forte et nous avions beaucoup innové en termes de capacité à répondre aux besoins des entrepreneurs sans prendre trop de risques, car ce domaine est connu pour être une activité risquée», note l’expert.
«J’ai été chargé de former la première unité de banque d'affaires de la nouvelle banque, au début des années 1980, et cette mission s'est avérée essentielle car les projets et les chantiers lancés dans le Royaume gagnaient en ampleur et les clients qui prenaient en charge ces projets commençaient à avoir besoin de grandes installations.»
Les clients n'étaient pas en mesure de le faire par eux-mêmes et les banques de Bahreïn, de Dubaï, de Hong Kong et de Londres cherchaient donc toutes à obtenir une part de leur affaire.
«Le risque était relativement raisonnable», confie M. Kanaan, «le marché en Arabie saoudite était immense, tout le monde voulait y trouver sa place et j'étais le ticket d'entrée».
«Je suis probablement devenu l'un des banquiers les plus connus en Arabie saoudite en raison des grands contrats et des syndications dont il était question.»
La réglementation bancaire saoudienne s'est étoffée au cours des deux dernières décennies, notamment depuis la crise financière mondiale de 2008, note-t-il. Toutefois, selon l'expert, le moment est venu d'assouplir, à certains égards, et de repenser certains aspects du cadre réglementaire.
«L'investissement durable est devenu une priorité dans le monde», indique-t-il à Arab News. «On a assisté à une augmentation des investissements dans les politiques environnementales, sociales et de gouvernance d'entreprise, et les politiques de risque qui y sont liées.»
«Il est même désormais nécessaire de définir et de développer des stratégies de durabilité des entreprises et cela fait partie des priorités des gouvernements de la planète.»
Selon M. Kanaan, la stratégie saoudienne actuelle vise à renforcer la position mondiale du Royaume dans la finance islamique, étant donné qu'il détient la plus grande part de ce secteur.
«La stratégie permettra également de promouvoir et de diffuser les énormes progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans ce secteur», explique-t-il.
«Le Royaume possède un bon capital financier et intellectuel lui permettant de promouvoir ce secteur au niveau local et de le commercialiser au niveau international, ce qui lui permettra d'attirer davantage d'actifs et d'influence dans le secteur de la finance islamique et de renforcer la position internationale de l'Arabie saoudite en tant que chef de file de la finance islamique.»
«Il est aujourd'hui tout à fait remarquable. Il est à l'avant-garde des pratiques bancaires dans le monde. Le secteur bancaire saoudien est intéressant aujourd'hui et les efforts successifs de saoudisation, c’est-à-dire assurer à des Saoudiens des postes importants dans les banques, ont finalement abouti. On voit de plus en plus de banquiers saoudiens, et moins de banques saoudiennes regorgeant d'expatriés», poursuit-il.
«Le secteur bancaire saoudien est actuellement très bien noté et est extrêmement professionnel. Les banques sont particulièrement solides, et les fusions permettront d'aboutir à des banques encore plus solides et importantes.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com