Un Palestinien de 21 ans tué à Naplouse lors d'un raid israélien

Des personnes en deuil assistent lundi aux funérailles du Palestinien Amir Ihab Bustami, 21 ans, à Naplouse, en Cisjordanie occupée (Photo, Reuters).
Des personnes en deuil assistent lundi aux funérailles du Palestinien Amir Ihab Bustami, 21 ans, à Naplouse, en Cisjordanie occupée (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Mardi 14 février 2023

Un Palestinien de 21 ans tué à Naplouse lors d'un raid israélien

  • Taysir Nasrallah dénonce la «poursuite de l'agression israélienne contre le peuple palestinien»
  • Pour Mustafa Barghouti, «nous ne nous soumettrons pas à l'occupation fasciste et au régime d'apartheid raciste»

RAMALLAH: Un Palestinien de 21 ans a été tué lors d'une opération de l'armée israélienne dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, lundi à l'aube.
Les forces israéliennes ont également arrêté deux jeunes, qui font partie des huit personnes blessées, ont indiqué des responsables palestiniens.
La mort d'Amir Ihab Bustami porte à 48 le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l'année, dont 10 enfants et une femme.
En outre, 30 habitants de Jérusalem ont été blessés lundi matin lors d'affrontements dans le quartier de Jabal al-Mukaber, et deux maisons ont été démolies.
Ce dernier décès coïncide avec la décision du gouvernement israélien de légaliser neuf colonies en Cisjordanie en réponse aux récentes attaques palestiniennes à Jérusalem.
«Ce qui s'est produit à Naplouse ce soir est la poursuite de l'agression israélienne contre le peuple palestinien, imposant une punition collective à toutes les composantes de la société civile et plongeant tous les Palestiniens dans une cocotte-minute qui explosera tôt ou tard au nez de tous», s’est indigné Taysir Nasrallah, membre du Fatah-Conseil révolutionnaire.
Il a appelé à une action urgente pour mettre un frein à la politique israélienne actuelle et à ses mesures agressives.
L'opération de Naplouse a été lancée quelques heures après la décision du cabinet israélien, dimanche dernier, de recourir à davantage de force contre les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Selon Nasrallah, cette décision est irréfléchie et affecte la présence palestinienne dans la région.
Les colonies israéliennes de Cisjordanie sont considérées comme illégales au regard du droit international, car elles se trouvent sur des terres que l'État a arrachées à la Jordanie en 1967. Israël conteste cette interprétation, affirmant que ces terres sont historiquement juives.
Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou compte sur le soutien de deux partis nationalistes juifs dirigés par des colons: le Parti sioniste religieux de Bezalel Smotrich et le parti Force juive d'Itamar Ben-Gvir.
Les partis extrémistes ont fait pression pour l'autorisation et l'expansion des colonies. Les observateurs estiment toutefois que cette décision irait à l'encontre de la volonté de l'administration américaine de limiter les tensions.
«Ces décisions feraient exploser la situation de manière imprévisible», a déclaré Nasrallah à Arab News, en réponse à la position actuelle d'Israël.
«Il devient impératif pour nous d'accélérer le dialogue national palestinien afin de convenir d'une stratégie unifiée pour faire face à ces décisions en particulier, et à la politique du gouvernement israélien en général», a-t-il conclu.
Pour Mustafa Barghouti, secrétaire général de l'Initiative nationale palestinienne, «l'alliance des extrémistes racistes, dirigée par Netanyahou avec le fondamentalisme religieux fasciste représenté par Ben-Gvir et Smotrich, pousse la région vers une explosion globale».
Il a indiqué à Arab News que le peuple palestinien ne se soumettrait pas à de telles actes. Selon lui, l'occupation mène une guerre ouverte contre le peuple, au vu et au su du monde entier, par sa décision de légaliser neuf nouvelles colonies et de préparer la reconstruction de quatre colonies démantelées dans le nord de la Cisjordanie.
La surenchère israélienne s'est accompagnée de raids dévastateurs sur la bande de Gaza et de la démolition de maisons palestiniennes à Jérusalem, notamment à Jabal al-Mukaber, a-t-il ajouté.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a dénoncé lundi la décision d'Israël de «légaliser» les avant-postes de colonies dans les territoires occupés et de construire de nouvelles unités de peuplement.
Il a qualifié la décision israélienne d'«acte de provocation inacceptable qui aggraverait la situation préoccupante dans les territoires occupés et qui laisse présager une recrudescence de la violence, ce qui entraînera des répercussions graves sur la sécurité et la stabilité de toute la région».
En effet, l'ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a reconnu avoir ordonné une modification des règles de tir lorsqu'il était au pouvoir, de manière à tuer un plus grand nombre de Palestiniens.
Bennett a tenu ces propos à la radio des colons, selon la chaîne israélienne Channel 7.
Il a indiqué avoir rencontré des soldats et des officiers après l'assassinat du sergent-major Noam Raz à Jénine, et avoir exigé que les règles d'engagement soient modifiées.
«Cette mesure a permis de tuer un grand nombre de terroristes au cours de l'année et demie de mon mandat», a-t-il ajouté.
Bennett a précisé que des opérations avaient été menées contre les «nids de terroristes», ce qui a mis fin aux attaques à cette époque.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
Short Url
  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Short Url
  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
Short Url
  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.