«Made in Ukraine»: Litkovska, des ateliers de Kiev à la Fashion week parisienne

La créatrice de mode ukrainienne Lilia Litkovska dans son atelier à Kiev, le 16 février 2023. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
La créatrice de mode ukrainienne Lilia Litkovska dans son atelier à Kiev, le 16 février 2023. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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Publié le Samedi 18 février 2023

«Made in Ukraine»: Litkovska, des ateliers de Kiev à la Fashion week parisienne

  • Les yeux rivés sur leurs machines, une dizaine de couturières s'activent dans l'ancienne usine réhabilitée d'une zone industrielle proche de Podil, le vibrant quartier des «créatifs» de Kiev
  • Dans l'esprit de Lilia Litkovska, il n'a jamais été question de faire déménager sa marque lancée en 2009

PARIS : Elle aurait pu fuir, installer ses ateliers n'importe où en Europe: mais la créatrice ukrainienne Lilia Litkovska a choisi de rester à Kiev, où sont conçues ses pièces bientôt présentées à la Fashion week parisienne.

Les yeux rivés sur leurs machines, une dizaine de couturières s'activent dans l'ancienne usine réhabilitée d'une zone industrielle proche de Podil, le vibrant quartier des «créatifs» de Kiev. Autour d'elles, les stylistes tourbillonnent, ajustant les derniers détails des vêtements destinés à partir à Paris.

Poutres métalliques apparentes, locaux aménagés avec goût et énergie communicative: seul l'énorme générateur électrique, qui trône sur le parking à l'entrée de l'atelier de Lilia Litkovska, apporte un sentiment d'anormalité.

La styliste de 40 ans a fait ce «cadeau» en décembre à ses employés, au retour d'un séjour à Paris. Les coupures d'électricité étaient alors courantes à Kiev, en pleine vague d'attaques russes visant les infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Lilia Litkovska s'en souvient avec elle-même des larmes dans les yeux, «tout le monde pleurait» quand elle leur a montré le générateur.

«Je n'en avais parlé à personne. Je suis entré et j'ai dit: +Les filles, c'est la Saint-Nicolas!+ (fêtée le 19 décembre en Ukraine, ndlr). Et tout le monde a couru dehors, était si heureux! C'était vraiment émouvant, surtout que dans ces locaux, il fait froid très vite sans chauffage».

- «Qu'est-ce qu'ils feront ?» -

Dans l'esprit de Lilia Litkovska, il n'a jamais été question de faire déménager sa marque lancée en 2009.

Les premiers jours du conflit, il y a un an, la jeune femme a déplacé une partie de ses collections et de ses ateliers à Lviv (ouest), dans une fabrique de robes de mariée. Elle-même s'est installée en France, où sa mère l'a rejointe pour veiller sur sa fille de trois ans, aujourd'hui scolarisée à Paris.

Mais dès que cela a été possible, quand les troupes russes ne menaçaient plus Kiev, elle a rouvert ses locaux dans la capitale ukrainienne. «Je me suis dit: +Si je pars, qu'est-ce qu'ils feront?+», dit-elle au sujet des 25 employés des lieux.

Penchée dans la salle de couture, Viktoria Dernougova, une patronnière de 41 ans, confie pourtant ne s'être jamais trop inquiétée pour son travail.

«Connaissant Lilia, elle trouvera un moyen de se sortir de n'importe quelle situation. Peu importe ce qui arrive, une tornade, un tremblement de terre ou une guerre, c'est sûr à 100% que même sur la Lune on travaillera !», s'amuse-t-elle.

Une dizaine de jours par mois, Lilia Litkovska est elle aussi à Kiev. Elle en a besoin, pour ne pas perdre le lien avec son pays et retrouver amis et collaborateurs qui, dit-elle, l'inspirent en continuant à «travailler sous des attaques massives et à sourire».

Mais aussi parce que «l'équipe a besoin de mon énergie ici», confie-t-elle avant de s'engouffrer dans l'entrepôt menant à la «designer room», où sont exposées les esquisses de ses dernières créations.

- L'Ukraine avec «subtilité» -

En octobre, la collection, remarquée, de Lilia Litkovska à la dernière édition de la Fashion week parisienne contenait des éléments de cultures traditionnelles ukrainiennes.

Sa prochaine collection, qui sera dévoilée le 1er mars au Grand Rex, se veut plus universelle et les références à l'Ukraine «subtiles». Le principal rappel de l'origine de ses vêtements réside dans une étiquette aux couleurs de l'Ukraine, sur laquelle est écrit «D'une zone de guerre, avec paix».

«Que ce soit +Made in Ukraine+ est un message très important. Mais notre message au monde, c'est +Gardez vos racines, sauvez les traditions+. On n'oublie pas d'où on vient. Et avec ça de l'amour», résume la styliste, qui travaille notamment avec des artisans de la région montagneuse des Carpates, à laquelle elle est attachée.

Lilia Litkovska souhaiterait maintenant pouvoir rouvrir l'école d'«art et d'artisanat» qu'elle avait créée au-dessus de ses ateliers, peu avant le début de la guerre. Seuls quelques étudiants avaient eu le temps de profiter des cours donnés par des designers ukrainiens et étrangers.

Les ordinateurs de la vaste salle de classe sont rangés, les chaises impeccablement alignées n'attendent qu'une future promotion d'élèves. Seule nouveauté: un immense drapeau ukrainien tendu sur un mur.

 


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.