Mis en examen pour homicide involontaire, Pierre Palmade placé sous bracelet électronique

Sur cette photo d'archive prise le 23 mars 2006, l'acteur français Pierre Palmade pose à Paris, après avoir reçu le "Prix Raymond Devos". Le comédien français Pierre Palmade a été assigné à résidence le 17 février 2023 avec un bracelet électronique, a indiqué le parquet de Melun, qui avait requis le placement en détention provisoire et fera appel de cette décision. (AFP).
Sur cette photo d'archive prise le 23 mars 2006, l'acteur français Pierre Palmade pose à Paris, après avoir reçu le "Prix Raymond Devos". Le comédien français Pierre Palmade a été assigné à résidence le 17 février 2023 avec un bracelet électronique, a indiqué le parquet de Melun, qui avait requis le placement en détention provisoire et fera appel de cette décision. (AFP).
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Publié le Samedi 18 février 2023

Mis en examen pour homicide involontaire, Pierre Palmade placé sous bracelet électronique

  • Le vendredi 10 février, sur une route départementale de Seine-et-Marne, l'acteur, testé positif à la cocaïne, conduisait une voiture qui a percuté un autre véhicule
  • Outre le comédien, l'accident a fait trois blessés graves: un homme, son fils et sa belle-soeur enceinte qui a perdu son bébé

MELUN : Une semaine après le grave accident de la route qu'il a provoqué sous l'emprise de la cocaïne, l'humoriste Pierre Palmade a été mis en examen pour homicide involontaire vendredi et assigné à l'hôpital avec un bracelet électronique.

Présenté, à l'issue de ses 48 heures de garde à vue, à un juge d'instruction à qui la poursuite de l'enquête a été confiée, l'artiste de 54 ans a échappé, au moins provisoirement, à la prison. Le parquet de Melun, qui avait requis son placement en détention provisoire, va faire appel.

"Pierre Palmade a été placé, par le juge des libertés et de la détention, sous assignation à résidence, au sein d'un service d'addictologie d'un hôpital, sous surveillance électronique", a déclaré dans un communiqué vendredi soir le procureur de la République à Melun Jean-Michel Bourlès.

Le magistrat a précisé ultérieurement à l'AFP que l'humoriste avait par ailleurs été mis en examen du chef d'homicide involontaire et blessures involontaires.

Les deux passagers présents dans sa voiture au moment de l'accident, un Marocain de 33 ans et un Français de 34 ans, ont eux été placés sous le statut de témoin assisté pour non-assistance à personne en danger. Ils avaient quitté les lieux peu après l'accident.

Avocate du passager marocain, Me Nathalie Fonteneau a indiqué à l'issue de l'audience que son client "était en train de dormir" au moment de l'accident. "Il a été victime lui-même. On a tendance à l'oublier, il a été victime d'un accident de la circulation", a-t-elle déclaré à la presse.

Le vendredi 10 février, sur une route départementale de Seine-et-Marne, l'acteur, testé positif à la cocaïne, conduisait une voiture qui a percuté un autre véhicule. Outre le comédien, l'accident a fait trois blessés graves: un homme, son fils et sa belle-soeur enceinte qui a perdu son bébé.

"Le conducteur et son fils âgé de 6 ans sont toujours hospitalisés en réanimation dans un état grave", a précisé le procureur dans un premier communiqué vendredi à midi.

Cet accident de la route pose la question du statut du foetus en droit pénal. L'enquête doit déterminer si le bébé a respiré après avoir été sorti du ventre, même durant quelques secondes, et peut donc être juridiquement considéré comme une personne humaine.

D'après M. Bourlès, "l'autopsie réalisée n'a pas permis d'établir si cet enfant était né vivant. Une expertise complémentaire a été ordonnée sur ce point".

«Aucun souvenir précis»

Pierre Palmade avait été dans un premier temps hospitalisé au Kremlin-Bicêtre avant d'être transféré mercredi au centre hospitalier de Melun pour être entendu par les enquêteurs sous le régime de la garde à vue.

Il "a reconnu avoir consommé de la cocaïne ainsi que des drogues de synthèse avant de prendre le volant" mais "a indiqué n'avoir aucun souvenir précis des circonstances de l'accident", a ajouté le procureur.

Le premier passager a été interpellé au petit matin mercredi à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Le second s'est rendu au commissariat de Melun en fin d'après-midi mercredi, accompagné de son avocat.

"Ils ont confirmé s'être enfuis avant l'arrivée des secours. Ils avaient également consommé des produits stupéfiants", a précisé le procureur qui a requis leur placement sous contrôle judiciaire.

Selon les premiers éléments de l'enquête communiqués par le parquet, le véhicule conduit par Pierre Palmade a percuté vendredi dernier vers 19H00 une voiture qui venait en face près de Villiers-en-Bière, dans le sud de la Seine-et-Marne, pour une raison indéterminée.

A bord de cette Renault Megane, un Seine-et-Marnais de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-soeur de 27 ans.

Le pronostic vital de la femme, enceinte de six mois et demi au moment de l'accident, n'est plus engagé. D'après les déclarations mercredi de son avocat, Me Mourad Battikh, elle est "dévastée".

Pierre Palmade avait été condamné en 1995 pour consommation de cocaïne. En 2019, il avait été placé en garde à vue pour usage et acquisition de stupéfiants après avoir été faussement accusé de viol.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.