Pour la chanteuse saoudienne Asayel, plus qu’un art, la musique est un langage

La chanteuse et compositrice saoudienne Asayel Bishi. (Fourni)
La chanteuse et compositrice saoudienne Asayel Bishi. (Fourni)
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Publié le Lundi 20 février 2023

Pour la chanteuse saoudienne Asayel, plus qu’un art, la musique est un langage

  • La lauréate du concours XPerform se réjouit des nouvelles opportunités qui s'offrent au Royaume
  • Les voix arabes, y compris celles des femmes, s'imposent et enrichissent la scène locale, explique-t-elle

RIYAD: À travers ses chansons sensuelles et novatrices, la chanteuse et compositrice saoudienne Asayel Bishi souhaite encourager la nouvelle génération de Saoudiennes à s'aventurer dans le monde de la musique.

Cette femme de 29 ans vient de remporter le premier prix du concours XPerform, organisé par XP Music Features à Riyad.

Ce concours avait un objectif unique: faire découvrir les talents locaux. Les femmes n'étaient pas autorisées à se produire sur scène en Arabie saoudite, et encore moins au niveau international. De nos jours, ce sont les femmes qui mènent le bal de l'industrie musicale.

«Nous nous développons à un rythme incroyable. Je pense que la musique occidentale est en train de disparaître et que nos voix et nos talents [arabes] s'imposent désormais», confie Mme Bishi à Arab News.

Des centaines d'artistes ont présenté leur candidature au concours XPerform. Seuls dix d'entre eux ont été sélectionnés pour le second tour. Un jury de quatre personnes était chargé de ce choix: Matthew Dicks, Karima Damir, Lil Eazy et Banah Anabtawi.

La chanteuse et compositrice saoudienne Asayel Bishi. (Fourni)
La chanteuse et compositrice saoudienne Asayel Bishi. (Fourni)

Les cinq finalistes – Asayel, Moelex, Reina Khoury, Lowkie et Skinny G – ont ensuite affronté le vote des fans et celui du public. Ces artistes se sont tous produits sur scène à l’occasion de leur dernière prestation.

«Des concours comme XPerform nous offrent une excellente opportunité en tant qu'artistes; ils nous permettent de nous stimuler les uns les autres, de travailler et de faire de la musique. En effet, la musique s'impose aujourd'hui comme un langage plutôt que comme un type d'art. Les gens s'expriment à travers la musique... De nombreuses personnes ont envie de se lancer dans la composition, même si elles n'ont jamais envisagé de faire carrière dans ce domaine», confie Asayel Bishi.

Au terme de délibérations serrées, les membres du jury ont décerné à Asayel le premier prix du concours XPerform. Elle aura la chance de collaborer avec le label de MDLBeast, de poursuivre sa carrière dans l'industrie musicale et d’asseoir sa notoriété.

«Même avant que je remporte le concours, MDLBeast s’était renseigné à mon sujet. Lorsque j'ai gagné, nous nous sommes réunis afin d’évoquer ma carrière artistique. Nous avons échangé nos points de vue sur la meilleure façon d'aller de l'avant», explique l’artiste.

«Auparavant, je travaillais seule. Je me réjouis donc de profiter des conseils, de l'expertise et du soutien d’autres personnes, notamment des gens de MDLBeast.»

La firme MDLBeast est réputée pour le festival de musique Soundstorm, qu’elle organise chaque année. Elle jouit par ailleurs d'une reconnaissance internationale grâce à ses spectacles et à ses groupes. Elle dirige en outre une maison de disques et une station de radio.

Par ailleurs, MDLBeast a élargi son expérience grâce au programme de formation musicale virtuelle lancé par la Commission de la musique d’Arabie saoudite (Sanaa). Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère saoudien de la Culture en vue de renforcer ce secteur et de soutenir les artistes émergents.

«Le soutien qui se manifeste actuellement est extraordinaire. Cela m'impressionne beaucoup. C'est nouveau pour nous; il n'y avait pas de communauté artistique auparavant et nous ignorions ce qui se passait dans ce milieu», explique-t-elle.

C'est la mère d’Asayel Bishi qui lui a offert sa première cassette, alors qu'elle était encore étudiante. Ce cadeau lui a ouvert les portes d’un nouveau monde.

La première chanson qui l'a marquée est Ana Mu Walhan («Je ne suis pas amoureux», en français) du chanteur saoudien Abdallah al-Ruwaiched. À partir de ce moment, elle s'est passionnée pour cet étonnant pouvoir de la musique, qui permet d’exprimer des sentiments.

En outre, les chansons lui ont servi d'outil pour apprendre l'anglais. À l'époque, cette langue ne faisait pas partie du cursus scolaire de son pays. Elle a toutefois commencé à s'instruire par elle-même à travers la lecture, les films et la traduction de contenus. Elle a fini par écrire elle-même les paroles de ses chansons.

Les chansons que la grand-mère de Bishi chantait et celles que d'autres membres de la famille répétaient restent gravées dans sa mémoire. Sa passion pour la musique ne s'est jamais éteinte. Pourtant, c'est en 2019 qu'elle s'est lancée dans ce domaine, notamment avec le rap, se dirigeant ensuite vers des rythmes plus soul.

La musique que la chanteuse propose appartient à la catégorie R&B. Elle ne se limite pas à ce style et souhaite en explorer d’autres afin de développer son style.

Elle voue une grande admiration à Doja Cat pour son approche excentrique et avant-gardiste qui lui sert souvent de modèle lorsqu'elle crée ses propres chansons.

«Il y a énormément de chanteuses. Mais pour les artistes hip-hop, et surtout les femmes, on se demande si les gens vont accepter ce qu'ils entendent ou voient. Rien ne nous empêche aujourd'hui de devenir un chanteur de hip-hop, de rap, de R&B ou de n'importe quel autre genre. XP a sans aucun doute apporté un important soutien à ce niveau», affirme-t-elle.

«J'aimerais que les femmes aient suffisamment confiance en elles pour s'imposer sur la scène musicale. Je ne veux pas créer une musique inaccessible qui pourrait leur donner l'impression qu’elles sont incapables de se lancer dans le métier. À travers mon art éclectique, je veux que le public sente que tout est possible», conclut Mme Bishi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Amin Maalouf apporte un soutien inattendu aux langues régionales

Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs,
  • Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale.

PARIS : Une initiative d'un collectif visant à enseigner le patrimoine littéraire dans les langues régionales de France a reçu lundi  un soutien inattendu : celui du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf.

M. Maalouf, écrivain franco-libanais, a été élu en 2023 à la tête d'une institution dont la mission est de veiller au rayonnement et à l'intégrité de la langue française.

Toutefois, il soutient la démarche du Collectif pour les littératures en langues régionales, qui suggère un enseignement de ce type au collège ou au lycée, a indiqué ce collectif à l'AFP.

Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs, afin de sensibiliser à la « richesse de la production littéraire » dans d'autres langues que le français. 

« M. Maalouf, comme nous, est convaincu qu'il est nécessaire que les élèves français découvrent ces trésors culturels », écrit ce collectif à M. Bayrou, qui parle lui-même le béarnais.

Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale (de l'alsacien au tahitien, en passant par le basque ou le corse), traduits en français.

On y trouve entre autres un poème en provençal de Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904) intitulé Mirèio, une chronique en breton de Pierre-Jakez Hélias intitulée Bugale ar Republik, un court récit en créole martiniquais de Raphaël Confiant intitulé Bitako-a, ainsi qu'une chanson en picard d'Alexandre Desrousseaux intitulée Canchon dormoire (plus connue sous le nom de P'tit Quinquin).

« Il ne s'agit pas de donner des cours de langues régionales, mais de présenter des œuvres issues des littératures en langues régionales, que ce soit en français ou en version bilingue », précise le collectif.

Idéalement, selon lui, les élèves aborderaient des langues issues d'autres régions que la leur. « Pourquoi seuls les élèves antillais apprendraient-ils qu'il existe une littérature en créole ? », demande ce collectif, qui présente son initiative à la presse lors d'une visioconférence lundi après-midi. 


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
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  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com