La scène artistique grecque bataille pour survivre au confinement

Le théâtre Rabbithole, à Athènes, est fermé (Photo, Angelos TZORTZINIS/AFP).
Le théâtre Rabbithole, à Athènes, est fermé (Photo, Angelos TZORTZINIS/AFP).
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Publié le Mercredi 25 novembre 2020

La scène artistique grecque bataille pour survivre au confinement

  • La scène artistique de Grèce, déjà fragilisée par une décennie de crise, se débat face aux restrictions imposées pour endiguer le coronavirus
  • Yiannis Yiaramazidis s'inquiète surtout des « régulations votées pendant la pandémie, comme la légalisation du non-paiement par les producteurs des répétitions des acteurs »

ATHÈNES: « De toute évidence, très peu survivront ». Le regard dans le vide, assis seul, les bras ballants dans un petit théâtre d'Athènes, le comédien Yiannis Yiaramazidis a du mal à entrevoir une lumière au bout du confinement.

Avec ses petits théâtres fermés, ses concerts réduits au silence, ses tournées et productions indépendantes annulées, la scène artistique de Grèce, déjà fragilisée par une décennie de crise, se débat face aux restrictions imposées pour endiguer le coronavirus.

Yiannis Yiaramazidis s'inquiète surtout des « régulations votées pendant la pandémie, comme la légalisation du non-paiement par les producteurs des répétitions des acteurs ».

« Cela deviendra désormais la nouvelle norme », déplore le comédien de 36 ans. Il vient juste de terminer sa répétition en solo d'une pièce de théâtre tiré d'un roman de Franz Kafka. 

La troupe espère pouvoir jouer en mars, mais le seul moyen d'y arriver en cette période de confinement est de prévoir des répétitions individuelles. 

Une situation « vraiment bizarre » pour Yiannis Yiaramazidis, qui ramasse rapidement ses affaires pour laisser la place au prochain comédien.   

Plutôt que de répéter par visioconférence, le metteur en scène Savvas Stroumpos a choisi de voir un comédien après l'autre dans le petit théâtre vide du centre d'Athènes. Il a aussi modifié certaines scènes qui exigeaient trop de promiscuité entre les acteurs.

La scène artistique grecque, comme l'économie du pays qui repose sur nombre de micro-entreprises, regroupe une multitude de mini-théâtres et de petites salles de concert indépendantes qui subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie. 

A terme, le coronavirus pourrait forcer les « petits » à baisser définitivement le rideau, transformant durablement la scène artistique grecque post-pandémie.

« La majorité de nos membres se débattent pour survivre, soit parce qu'ils n'ont reçu aucune aide de l'Etat, soit parce qu'ils touchent trop peu de toutes façons », explique Kostas Stavropoulos, secrétaire de l'Association panhellénique des musiciens.

Invisibles pour l'Etat

Sous-payés et sans assurance santé depuis une décennie de crise financière, la plupart des acteurs du monde de l'art et du spectacle en Grèce n'avaient pas de fiche de paie régulière bien avant la pandémie.

Faute de régulation du marché du travail depuis les plans de sauvetage de sortie de crise, nombre d'entre eux se retrouvent dans les limbes depuis l'apparition du coronavirus, invisibles pour l'Etat et inéligibles aux aides financières.

« La situation se détériore jour après jour », soupire Stavropoulos, « et les choses seront pires » à la fin du confinement.

Après le premier confinement du printemps, des centaines de salles ont été rayées de la carte de Grèce par la pandémie, et celles qui ont pu rouvrir l'ont fait dans des conditions précaires.

« Le gouvernement nous accuse ouvertement de travailler pour un maigre pécule ou sans assurance, mais la situation du marché du travail est héritée du sauvetage (financier de la Grèce) et n'est pas unique à notre secteur », explique Stavropoulos.

La ministre de la Culture Lina Medoni a expliqué que les artistes ne pourraient obtenir d'aide de l'Etat, car nombre d'entre eux travaillent dans « l'économie souterraine ».

« Ce qui me rend furieuse c'est que le gouvernement n'a rien fait pour nous préparer à une seconde vague », s'insurge Anna Lianopoulou, une actrice et danseuse de 34 ans, qui bataille pour boucler ses fins de mois avec une indemnité mensuelle de chômage de 360 euros.

« Tout ce qui les intéressait était de rouvrir au tourisme. Pour l'art, il n'y avait aucun plan », fustige la comédienne, dont le contrat dans un « escape room » n'a pas été renouvelé en mai. 

Les petites salles de cinéma aussi sont sous « le choc » du confinement. D'autant que « le concept même de choisir de regarder un film dans un cinéma fermé deviendra très fragile, même quand nous reviendrons à la normalité », soutient Phaidon Moustakas, qui possède une salle dans le centre d'Athènes. 

Son cinéma n'a vendu qu'une vingtaine de billets en trois semaines, avant le reconfinement, début novembre. 

Savvas Stroumpos est « absolument convaincu que les gens retourneront au théâtre, ils en ont besoin ». Mais « en attendant, la politique agressive du gouvernement doit s'arrêter », fustige-t-il. « Un accord de branche doit être trouvé et le marché du travail doit être régulé ».


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com