A Rungis, Macron défend sa réforme des retraites et agite «un débat sur le travail»

Vêtu d'une blouse blanche et naviguant entre les carcasses de viande, M. Macron a défendu le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ, au nom de la défense d'un système qui est un "trésor" et constitue "le patrimoine de ceux qui n'en ont pas". (AFP).
Vêtu d'une blouse blanche et naviguant entre les carcasses de viande, M. Macron a défendu le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ, au nom de la défense d'un système qui est un "trésor" et constitue "le patrimoine de ceux qui n'en ont pas". (AFP).
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Publié le Mercredi 22 février 2023

A Rungis, Macron défend sa réforme des retraites et agite «un débat sur le travail»

  • Dès son arrivée aux aurores au marché d'intérêt national de Rungis, le chef de l'Etat a été interpellé dans les travées sur sa réforme très contestée des retraites
  • M. Macron a défendu le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ, au nom de la défense d'un système qui est un «trésor» et constitue «le patrimoine de ceux qui n'en ont pas»

RUNGIS: Comptant sur le "bon sens" des Français et assumant une "vérité qui fâche", Emmanuel Macron a défendu mardi depuis le marché de Rungis le recul de l'âge de départ à la retraite, et amorcé un "débat sur le travail" qu'il souhaite plus rémunérateur et évolutif.

Dès son arrivée aux aurores au marché d'intérêt national de Rungis, le chef de l'Etat a été interpellé dans les travées sur sa réforme très contestée des retraites.

Vêtu d'une blouse blanche et naviguant entre les carcasses, M. Macron a défendu le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ, au nom de la défense d'un système qui est un "trésor" et constitue "le patrimoine de ceux qui n'en ont pas".

"Tout le monde a du bon sens", a-t-il plaidé devant la presse. "Ce n'est pas vrai de dire qu'on peut garder les mêmes âges (de départ), ça ne marche pas cette affaire", a-t-il ajouté, en affirmant vouloir tenir compte "des différences", des carrières longues aux métiers pénibles.

"Dans l'ensemble les gens savent qu'il faut travailler un peu plus longtemps en moyenne, tous, car sinon on ne pourra pas bien financer nos retraites", a encore assuré M. Macron, qui était accompagné du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et de la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire.

Alors que la réforme suscite l'hostilité dans la rue comme au Parlement, Emmanuel Macron a dit en retour assumer "une vérité qui fâche".

D'autant que le report de l'âge "permet de créer plus de richesses pour le pays". "On ne peut pas continuer à dire +on a une crise à l'Education nationale, on a une crise à l'hôpital, comment on finance?+", a-t-il insisté.

En se rendant aux côtés de salariés se levant pour la plupart au milieu de la nuit, le chef de l'Etat revient pour la première fois au contact direct des Français depuis le lancement au début de l'année de son projet phare. Jusque-là prudemment en retrait, le chef de l'Etat a sobrement appelé au "calme" et au "respect" avant la grande journée d'action du 7 mars, une "mobilisation légitime" mais qui doit réserver "la possibilité à chacun et chacune de continuer à travailler et à vivre"

Cette figure imposée de Rungis, qui précède une autre visite rituelle samedi au Salon de l'agriculture, est aussi l'occasion de mettre au centre de sa communication la valeur "travail", décrite comme un fil conducteur de son action. "C'est un message de reconnaissance devant toutes celles et ceux qui permettent à la France de tourner, de vivre", a-t-il salué.

Le camp présidentiel s'était déjà emparé du thème par la voix du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour justifier l'effort demandé aux Français pour équilibrer le système des retraites. "Oui, il faut se lever tôt pour aller travailler", avait-il déclaré fin janvier.

Trop de social ?

"Moi je crois dans le travail", a martelé en écho M. Macron, affirmant que "toutes les réformes que l'on fait vont dans ce sens-là".

Entre deux étals, il a aussi répondu à un professionnel de la découpe du veau se plaignant de la pénurie de main d'oeuvre et estimant qu'il y avait "trop de social". "Les gens, ils dorment, ils ne veulent pas se lever à 2 heures du matin", a encore grincé le boucher.

"Je ne crois pas qu'il faille moins de social: il faut que le travail continue à payer davantage", lui a répondu le chef de l'Etat.

"Le vrai débat que l'on doit avoir dans notre société c'est un débat sur le travail", a poursuivi M. Macron.

"Le travail doit continuer d'être mieux rémunéré" et "on doit adapter les carrières car quand on travaille de nuit en portant des charges, à partir d'un certain âge il faut que la carrière puisse évoluer, qu'on puisse travailler moins longtemps, qu'on puisse se reconvertir et que cela soit pris en compte dans la retraite", a-t-il plaidé.

Cette sortie rejoint les déclarations de plusieurs de ses ministres ces derniers jours, alors que l'exécutif recherche une sortie par le haut des tensions autour des retraites. Lundi, la Première ministre Elisabeth Borne avait ainsi fait valoir qu'au-delà "de la question de la durée de la vie professionnelle, il faut améliorer la qualité de vie au travail et trouver les conditions du +bon emploi+".

Quant à l'inflation, autre sujet latent de préoccupation de l'exécutif, M. Macron a convenu que c'était lors de "ce semestre qu'on aura le pic". Et il a mis la pression sur certains grands producteurs de carburant, comme Total, en convoquant leur "esprit de responsabilité" pour effectuer un nouveau "geste" sur le prix du diesel.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.