Bombardement de la gare de Kramatorsk: HRW accuse l'armée russe de «crime de guerre»

Un officier de police inspecte un trou après un tir de roquette, à Kramatorsk le 2 février 2023, en pleine invasion russe de l'Ukraine. (AFP).
Un officier de police inspecte un trou après un tir de roquette, à Kramatorsk le 2 février 2023, en pleine invasion russe de l'Ukraine. (AFP).
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Publié le Mardi 21 février 2023

Bombardement de la gare de Kramatorsk: HRW accuse l'armée russe de «crime de guerre»

  • «Les preuves indiquent clairement que le missile qui a tué et blessé des civils à la gare de Kramatorsk a été lancé depuis le territoire contrôlé par la Russie dans l'est de l'Ukraine», écrit HRW
  • L'ONG ajoute avoir identifié comme «lieu possible de lancement de l'attaque» le village de Kounié, dans la région de Kharkiv, alors sous contrôle russe

KIEV : L'ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi l'armée russe de "crime de guerre" dans l'attaque au missile de la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, qui avait tué en avril 2022 une soixantaine de civils cherchant à fuir la région.

"Les preuves indiquent clairement que le missile qui a tué et blessé des civils à la gare de Kramatorsk a été lancé depuis le territoire contrôlé par la Russie dans l'est de l'Ukraine. Cette attaque constitue une violation des lois de la guerre et un crime de guerre apparent", écrit HRW dans cette enquête, réalisée avec l'agence d'investigations visuelles SITU Research.

L'ONG ajoute avoir identifié comme "lieu possible de lancement de l'attaque" le village de Kounié, dans la région de Kharkiv, alors sous contrôle russe.

Le 8 avril 2022 peu avant 10H30, alors que des milliers de civils se pressaient pour fuir la région menacée d'une offensive majeure des troupes russes, un missile Totchka-U équipé de bombes à sous-munitions avait frappé la gare de Kramatorsk, le principal centre d'évacuation de la région.

Soixante et une personnes avaient été tuées et plus de 160 blessées, d'après le bilan de la mairie de Kramatorsk, HRW arrivant pour sa part au chiffre d'au moins 58 civils tués.

HRW a enquêté à Kramatorsk du 14 au 24 mai 2022, interrogeant des témoins et victimes de l'attaque et analysant "plus de 200 photos et vidéos". L'ONG s'est aussi rendue à Kounié les 10 et 11 janvier, après sa libération par l'armée ukrainienne, où elle a parlé avec une quinzaine d'habitants.

Moscou a nié être à l'origine de l'attaque, accusant Kiev d'avoir tiré sur la gare pour perturber les évacuations, mais HRW dit n'avoir trouvé "aucune preuve à l'appui des affirmations russes".

"Au contraire, tout indique que les forces russes ont tiré le missile Totchka-U sur la gare de Kramatorsk", écrit l'ONG, qui dit avoir identifié "plusieurs lieux où les forces russes ont apparemment déployé des systèmes de missiles Totchka-U en Ukraine" depuis le début de la guerre.

Le plus crédible, selon Human Rights Watch, est le village de Kounié. Des photos satellites prises en avril montrent notamment "plusieurs grands conteneurs rectangulaires" dont la forme, la taille et la couleur correspondent à ceux de missiles Totchka-U.

Selon des habitants, régnait par ailleurs "une importante activité militaire russe dans et autour du village au début du mois d'avril, y compris des tirs de munitions".

Lors de sa visite de la localité, quatre mois après sa libération, l'ONG a retrouvé des fragments de missiles Totchka-U et de "multiples sous-munitions non explosées", issues selon elle de tirs ratés.

"Ces éléments de preuve indiquent clairement que les forces russes disposaient de véhicules de lancement (...) et de missiles Totchka-U autour du village de Kounié à peu près au moment de l'attaque à Kramatorsk, et que les forces russes ont régulièrement lancé des attaques pendant cette période", écrit HRW.

"L'attaque de la Russie contre la gare bondée de Kramatorsk était illégalement indiscriminée", conclut HRW, qui affirme que la gare n'était pas un objectif militaire valable et que "les commandants et le personnel militaire russes qui ont ordonné et exécuté l'attaque ont commis un crime de guerre".


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.