Pour les soldats ukrainiens grièvement blessés, le chemin vers une vie normale

Le militaire ukrainien Taras Volochiyat est assis sur un lit à l'hôpital municipal de Truskavets, à quelque 85 km de la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le 3 février 2023, en pleine invasion russe de l'Ukraine. Située dans les contreforts des Carpates, Truskavets, l'une des stations balnéaires les plus célèbres d'Ukraine, est connue pour ses sources minérales et ses multiples centres médicaux. Après le début de l'invasion russe, la ville a acquis une nouvelle importance, offrant un traitement - et l'espoir d'un retour à une vie normale - aux vétérans de la guerre en Ukraine. (AFP).
Le militaire ukrainien Taras Volochiyat est assis sur un lit à l'hôpital municipal de Truskavets, à quelque 85 km de la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le 3 février 2023, en pleine invasion russe de l'Ukraine. Située dans les contreforts des Carpates, Truskavets, l'une des stations balnéaires les plus célèbres d'Ukraine, est connue pour ses sources minérales et ses multiples centres médicaux. Après le début de l'invasion russe, la ville a acquis une nouvelle importance, offrant un traitement - et l'espoir d'un retour à une vie normale - aux vétérans de la guerre en Ukraine. (AFP).
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Publié le Mercredi 22 février 2023

Pour les soldats ukrainiens grièvement blessés, le chemin vers une vie normale

  • «Je dois rejoindre les gars rapidement... Combien de temps peut-on rester allongé comme ça?», maugrée à haute voix ce militaire, assis sur son lit à l'hôpital municipal de Trouskavets, dans l'Ouest du pays
  • Serguiï fait partie des quelques dizaines de soldats soignés dans cette ville connue pour ses sources minérales et située au pied des Carpates et qui a commencé à accueillir les soldats amputés ou gravement blessés au printemps 2022

TROUSKAVETS : Serguiï Stafeïev se sent beaucoup mieux. Un an après avoir été grièvement blessé à la jambe gauche au second jour de l'invasion, ce parachutiste ukrainien veut absolument retourner sur le front pour repousser l'armada russe.

"Je dois rejoindre les gars rapidement... Combien de temps peut-on rester allongé comme ça?", maugrée à haute voix ce militaire, assis sur son lit à l'hôpital municipal de Trouskavets, dans l'Ouest du pays.

Serguiï fait partie des quelques dizaines de soldats soignés dans cette ville connue pour ses sources minérales et située au pied des Carpates et qui a commencé à accueillir les soldats amputés ou gravement blessés au printemps 2022.

Le parachutiste de 32 ans a été grièvement touché à la cuisse et la hanche gauche par l'explosion d'une mine près de Volnovakha, dans l'est, non loin de Marioupol, le 25 février 2022. Les médecins ont réussi à sauver sa jambe, après plusieurs opérations et des semaines de rééducation.

Un an après sa blessure, Serguiï, qui marchait "comme une mamie avec une déambulateur" vient tout juste d'abandonner ses béquilles, une étape importante.

En bonne voie, l'homme à la tête de mort et au parachute tatoué sur le bras souhaite "que tous les autres gars guérissent aussi".

La guerre n'est jamais vraiment loin, même si l'hôpital est à des centaines de kilomètres du front. Ainsi ce jour-là, le déjeuner est retardé car le camion de livraison a dû s'arrêter en

raison d'une alerte antiaérienne.

En attendant le repas, des patients travaillent à leur rééducation.

«Le temps guérit tout»

Parmi eux Ivan Lazar, 35 ans. Lui rêve la nuit de ses deux mains, depuis qu'il a perdu la droite lors de combats dans la région de Lougansk, dans l'Est.

"Je me réveille ensuite et je vois que ma main n'est plus là", dit-il, "c'est très difficile quand je fais un rêve".

Malgré le traumatisme, Ivan s'habitue à cette nouvelle réalité. Il a reçu récemment une prothèse amovible avec un crochet au bout, et effectue de petits gestes pour réapprendre à bouger son avant-bras.

"Vous pouvez voir que la prothèse est mauvaise, elle ne restaure pas la fonction de la main", constate-il, tout en réussissant à empiler et aligner de petits pavés de bois et à introduire une clé dans une serrure.

Le soldat se dit d'ailleurs plus chanceux que d'autres patients qui attendent encore leurs prothèses et ont subi des blessures plus handicapantes.

"Le temps guérit tout", dit finalement Ivan dans un timide sourire. "Au début vous passez outre le fait que vous n'avez plus de main. Puis vous voyez la prothèse (...) Cela vous énerve, puis vous acceptez votre sort".

Avant l'invasion russe, Pavlo Kozak, traumatologue dans cet hôpital, ne soignait que des civils. Comme beaucoup d'Ukrainiens, avec la guerre, il s'est adapté.

Avec son équipe, le médecin de 39 ans a appris petit à petit à traiter les blessés de guerre, notamment en lisant des manuels. Car au-delà des blessures physiques, il se consacre aussi au rétablissement mental des soldats, qui souffrent de séquelles psychologiques importantes.

"Il n'y a pas assez de psychologues pour tout le monde, c'est pourquoi il était nécessaire d'impliquer notre personnel médical, d'apprendre au personnel comment parler aux gars, comment les traiter", explique le médecin.

Son but: faire comprendre aux patients qu'ils sont "des éléments à part-entière de la société" et "qu'ils seront toujours des héros".

"La blessure, ce n'est rien. C'est du passé. Maintenant la vie continue", leur dit-il lors de ses conversations. "Il s'agit simplement d'une nouvelle étape".

Pavlo Kozak explique par exemple que de nombreux patients veulent retourner combattre, retourner à la "confrérie militaire", alors même qu'aller au front leur sera impossible.

"Eh bien, j'explique à la plupart des gars qu'ils feront d'excellents instructeurs (...) et ils peuvent apprendre beaucoup à des jeunes", poursuit-il.

Dans sa chambre, Serguiï Stafeïev, le parachutiste, ne se voit pas ailleurs qu'au front: "Je dois y retourner, je le veux, j'en ai marre, je veux retourner tirer".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.