Carnaval de Guadeloupe: heurts, policiers blessés et armes saisies

Des fêtards bien habillés participent au défilé du carnaval à Basse-Terre, dans l'île française d'outre-mer de la Guadeloupe, le 1er mars 2022. (Photo d'illustration/AFP).
Des fêtards bien habillés participent au défilé du carnaval à Basse-Terre, dans l'île française d'outre-mer de la Guadeloupe, le 1er mars 2022. (Photo d'illustration/AFP).
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Publié le Samedi 25 février 2023

Carnaval de Guadeloupe: heurts, policiers blessés et armes saisies

  • Les policiers blessés étaient ciblés par des tirs d'armes ou des jets de pierres
  • Selon Radio Caraïbes International, l'un d'eux a notamment été traîné sur plusieurs mètres par un scooter lors de la parade de la ville des Abymes, début février

POINTE-A-PITRE : Des heurts ont éclaté pendant le carnaval de Guadeloupe, qui s'est tenu chaque semaine de la mi-janvier au 21 février, blessant au moins 15 policiers, a indiqué vendredi à l'AFP la direction territoriale de la police judiciaire.

Lors de ces défilés, qui se sont déroulés chaque week-end entre le dimanche de l'Epiphanie et le mercredi des Cendres, rassemblant des milliers de carnavaliers et de spectateurs, "19 armes ont été saisies et 15 fonctionnaires (de la police, ndlr) ont été blessés", a détaillé la direction territoriale de la police judiciaire.

Les policiers blessés étaient ciblés par des tirs d'armes ou des jets de pierres. Selon Radio Caraïbes International, l'un d'eux a notamment été traîné sur plusieurs mètres par un scooter lors de la parade de la ville des Abymes, début février. Les armes saisies étaient des "armes automatiques de poings" de type Glock, ont rapporté plusieurs médias locaux. Depuis 2022, les autorités policières et de gendarmerie ont constaté une "forte circulation d'armes à feu de qualité", souvent possédées sans permis de port d'armes.

Le 19 janvier, quelques jours après le début des festivités, Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre, avait informé sur son compte Twitter que "toute personne interpellée en possession d'une arme, quelle qu'elle soit, en marge du carnaval où les contrôles seront fréquents, sera jugée en comparution immédiate à l'issue de sa garde-à-vue, avec réquisitions de prison ferme".

Depuis, selon un décompte tenu par l'AFP et confirmé par le parquet de Pointe-à-Pitre,  au moins 9 condamnations à des peines de prison ferme allant jusqu'à 18 mois ont eu lieu. Quatre d'entre elles ont été prononcées vendredi.

Cette édition 2023 actait le premier vrai retour du Carnaval de Guadeloupe, un événement très attendu localement, depuis la pandémie de Covid-19. Il avait été interdit en 2020 et 2021 par l'autorité préfectorale.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.