A Barcelone, la tech promet un «tsunami d'innovation» face à la morosité du secteur

Un visiteur se tient devant un écran sur le stand de Digico KT au Mobile World Congress (MWC), le plus grand  forum annuel de l'industrie des télécommunications, à Barcelone le 27 février 2023. (Photo, AFP)
Un visiteur se tient devant un écran sur le stand de Digico KT au Mobile World Congress (MWC), le plus grand forum annuel de l'industrie des télécommunications, à Barcelone le 27 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 27 février 2023

A Barcelone, la tech promet un «tsunami d'innovation» face à la morosité du secteur

  • Face à ces difficultés - aggravées par les vagues de suppressions d'emplois annoncées ces dernières semaines par les géants de la «tech» comme Alphabet, Microsoft et Ericsson -, le Salon de Barcelone entend mettre en avant sa capacité de résilience
  • Selon l'agence spécialisée IDC, les ventes mondiales de smartphones ont chuté de 11,3% l'an dernier, à 1,21 milliard d'unités, soit le nombre «le plus faible depuis 2013»

BARCELONE: Réunis au Salon mondial du mobile (MWC) de Barcelone, les professionnels de la "tech" ont promis lundi un "tsunami d'innovation", à l'heure où les difficultés s'accumulent pour le secteur, entre ventes de smartphone en berne et vagues de licenciements. 

"L'année écoulée n'a pas été facile", a reconnu José Maria Alvarez-Pallete, PDG du groupe Telefonica et président de l'Association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA), en ouvrant les débats de cette grand-messe annuelle des télécoms et des nouvelles technologies. 

"Je pense que nous sommes à la porte d'une nouvelle ère" qui va "nécessiter une évolution radicale" face aux difficultés auxquelles se heurte le secteur, a-t-il ajouté, se disant malgré tout optimiste pour l'industrie des télécoms, marquée par un "tsunami d'innovation". 

Selon l'agence spécialisée IDC, les ventes mondiales de smartphones ont chuté de 11,3% l'an dernier, à 1,21 milliard d'unités, soit le nombre "le plus faible depuis 2013". Et les perspectives restent moroses pour 2023, avec un nouveau recul de 4% attendu pour les téléphones, tablettes et ordinateurs d'après le cabinet Gartner. 

"Le secteur traverse un moment compliqué", reconnaît Thomas Husson, analyste chez Forrester, en évoquant le climat d'incertitude né de la guerre en Ukraine, qui a dopé l'inflation et rogné le pouvoir d'achat des ménages, mais aussi des facteurs plus structurels. 

"Dans certaines régions comme l'Europe de l'Ouest, le taux d'équipement individuel est de l'ordre de 90%: on est donc sur des marchés matures. Et le taux de renouvellement s'allonge car les gens gardent leur téléphone plus longtemps", rappelle-t-il. 

80 000 visiteurs  

Face à ces difficultés - aggravées par les vagues de suppressions d'emplois annoncées ces dernières semaines par les géants de la "tech" comme Alphabet, Microsoft et Ericsson -, le Salon de Barcelone entend mettre en avant sa capacité de résilience. 

L'objectif pour les professionnels présents est de voir comment "traverser" au mieux "cette période difficile", en se projetant sur "l'inévitable retour de la croissance" et les progrès liés à "l'innovation", souligne Ben Wood, du cabinet CCS Insight. 

Selon le GSMA, organisme regroupant près de 750 fabricants et opérateurs télécoms et qui organise le salon, 80 000 professionnels et 2 000 entreprises participent au MWC, dont les huit pavillons sont occupés pour la première fois depuis la pandémie. 

Cette fréquentation reste éloignée du record de 2019, où près de 110 000 personnes avaient fait le déplacement, mais est supérieure d'un tiers aux 60 000 visiteurs de l'édition 2022, affectée par la persistance des restrictions liées au Covid-19. 

"Nous sommes sur la voie" du retour à la normale, a assuré le directeur exécutif de GSMA John Hoffman, en attribuant cette dynamique au retour en force des groupes chinois après la réouverture des frontières annoncée fin décembre par Pékin. 

Huawei en force 

Parmi les entreprises présentes figurent des géants de la téléphonie (Samsung, Xiaomi, Ericsson, Orange, Deutsche Telekom...) mais aussi des poids lourds de la "tech" et l'industrie, comme Qualcomm, Airbus et Microsoft, le MWC ayant ces dernières années élargi son audience. 

Le plus gros exposant est le groupe Huawei, figure de proue des télécoms chinois, qui dispose d'une surface de 11 000 m2 - un record dans l'histoire du salon, selon le GSMA. 

L'occasion pour le géant des équipements de montrer que les sanctions américaines, qui ont fortement fragilisé sa branche téléphonie, n'ont pas tué sa "capacité d'innovation" ni ses ambitions, souligne Thomas Husson. 

Au-delà de l'innovation, cette 17e édition du Salon mondial du mobile va permettre aux opérateurs et géants de la tech d'aborder la délicate question du financement des infrastructures, notamment pour la 5G, dans laquelle des sommes pharaoniques ont été injectées. 

Les opérateurs défendent de longue date la mise à contribution des géants de l'internet, comme Netflix ou Amazon, gros consommateurs de bande passante. Mais ces derniers s'y opposent fortement. 

La situation n'est pas "soutenable", a insisté lundi la directrice générale du groupe Orange Christel Heydemann, en saluant l'initiative lancée la semaine dernière par la Commission européenne, qui souhaite une "juste contribution" des géants de l'internet pour financer les infrastructures télécoms dans l'UE. 

Il ne s'agit pas d'un "choix binaire" ou d'une bataille entre l'industrie des télécoms et la tech, a toutefois souligné lundi le commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton, se voulant rassurant face aux inquiétudes manifestées par le secteur. 


La société saoudienne Alamiya devrait acquérir Lyra Pictures pour promouvoir l’industrie cinématographique

Fondé dans les années 1970, Alamiya a été le premier studio de cinéma et de télévision à s'établir dans le Royaume. (Alamiya).
Fondé dans les années 1970, Alamiya a été le premier studio de cinéma et de télévision à s'établir dans le Royaume. (Alamiya).
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  • Ce nouveau partenariat, qualifié de «transformateur», marque une étape importante vers le développement de la production cinématographique dans la région
  • Cette acquisition stratégique exprime la volonté d’Alamiya de se réimplanter dans l’industrie cinématographique

LONDRES: Alamiya a annoncé l’acquisition de Lyra Pictures, dans le cadre de l’expansion récente de la société de divertissement saoudienne au sein de l’industrie du cinéma et des médias.

Ce nouveau partenariat, qualifié de «transformateur», marque une étape importante vers le développement de la production cinématographique dans la région.

Sultan al-Muheisen, PDG d’Alamiya, soutient que cette acquisition va au-delà d’un simple accord commercial, car elle permet à Alamiya de combiner ses ressources et son expertise de longue date avec les stratégies innovantes de développement cinématographique de Lyra Pictures.

«Il s’agit d’établir un précédent dans l’industrie cinématographique régionale et locale», déclare M. Al-Muheisen.

«En prenant Lyra Pictures sous notre aile, nous combinons des approches cinématographiques traditionnelles et modernes pour créer quelque chose de nouveau et de différent.»

Dans le cadre de cet accord, Alamiya cherchera à mettre en œuvre l’expertise de Lyra Pictures en matière de narration et d’informations basées sur les données «pour offrir au public des expériences cinématographiques sans précédent».

Fondé dans les années 1970, Alamiya a été le premier studio de cinéma et de télévision à s’établir dans le Royaume afin de répondre aux besoins d’une population et d’une économie croissantes.

Après un changement d’orientation commerciale en raison de l’interdiction du cinéma, l’acquisition de Lyra Pictures par le géant emblématique du divertissement reflète l’essor de l’industrie du divertissement en Arabie saoudite.

Cette acquisition stratégique marque la volonté d’Alamiya de se réimplanter dans l’industrie cinématographique et signifie non seulement une fusion d’entreprises, mais également une combinaison d’expertise et de vision.

Cette décision devrait conduire à la création d'un studio de cinéma situé au cœur du Royaume, encourager le développement des talents locaux et la valorisation de la propriété intellectuelle, tout en facilitant également les possibilités de production de films internationaux en Arabie saoudite.

«L’envergure et la portée d’Alamiya, associées à notre approche axée sur l’Histoire, créeront une synergie qui promet de générer des stratégies innovantes dans le domaine de la narration au Moyen-Orient», déclare Wesam Kattan, cofondateur de Lyra Pictures.

«Nous sommes très enthousiastes de découvrir ce que l’avenir nous réserve.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le nombre de Saoudiens dans le secteur privé grimpe de 10,5% au deuxième trimestre

La province d’Ach-Charqiya arrive en tête du classement, avec le taux de saoudisation le plus élevé (27%), suivie de La Mecque (24%), de Riyad et de Médine (21% chacune). (AFP).
La province d’Ach-Charqiya arrive en tête du classement, avec le taux de saoudisation le plus élevé (27%), suivie de La Mecque (24%), de Riyad et de Médine (21% chacune). (AFP).
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  • Cette hausse a été attribuée à une forte reprise économique qui a entraîné une augmentation de la main-d’œuvre
  • Le nombre d’employés saoudiens a enregistré la hausse la plus importante, avec 1,3 million d’hommes contre près de 900 000 femmes, ce qui porte le taux de saoudisation total à 22,3%

RIYAD: Le nombre de citoyens saoudiens dans le secteur privé a augmenté de 10,5% au deuxième trimestre de 2023 pour atteindre 2,2 millions, selon un rapport de l’Observatoire national du travail.

Le rapport fait état d’une croissance trimestrielle moyenne d’environ 42 000 citoyens dans le secteur privé jusqu’au deuxième trimestre de l’année en cours. Cette hausse a été attribuée à une forte reprise économique qui a entraîné une augmentation de la main-d’œuvre.

Le rapport examine également les changements dans le secteur et les chiffres de saoudisation pour les emplois dans les établissements du secteur privé dans les différentes régions du Royaume.

Il révèle que le nombre d’employés saoudiens, hommes et femmes, a enregistré la hausse la plus importante, avec 1,3 million d’hommes contre près de 900 000 femmes, ce qui porte le taux de saoudisation total à 22,3%.

La province d’Ach-Charqiya arrive en tête du classement, avec le taux de saoudisation le plus élevé (27%), suivie de La Mecque (24%), de Riyad et de Médine (21% chacune).

Dans le secteur de l’information et des communications, le taux de participation des hommes a lui aussi été important, atteignant 60%, tandis que dans le secteur de l’éducation, c’est le taux d’engagement des citoyennes qui a été le plus élevé, se situant à 53%.

En mai 2022, le ministère saoudien des Ressources humaines et du Développement social a annoncé qu’il se concentrait sur une stratégie de compétences visant à améliorer les normes professionnelles des travailleurs et de ceux qui intègrent le marché du travail, selon le vice-ministre Abdallah Abouthnain.

M. Abouthnain avait indiqué que cette initiative bénéficierait à plus de 200 professions, les conseils établissant des normes d’emploi et des stages de formation dans des secteurs économiques cruciaux.

«En tant que ministère des Ressources humaines et du Développement social, nous nous efforcerons d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques du marché du travail en créant une main-d’œuvre nationale durable, en développant les compétences des cadres humains, en les dotant de connaissances et de qualifications, et en les alignant sur les besoins du marché du travail et de l’emploi», avait-il déclaré à l’époque.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Procès contre Google: le patron de Microsoft fustige la «domination» du moteur de recherche

Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, arrive au tribunal fédéral le 2 octobre 2023 à Washington, DC. (AFP)
Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, arrive au tribunal fédéral le 2 octobre 2023 à Washington, DC. (AFP)
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  • «Vous pouvez dire que (Google) est populaire, mais pour moi, il est surtout dominant», a déclaré M. Nadella à un avocat du géant d'internet lors d'un contre-interrogatoire tendu
  • Le patron était appelé à témoigner à Washington, dans le cadre du procès historique qui s'est ouvert le 12 septembre contre Google, accusé d'abus de position dominante par le gouvernement américain

WASHINGTON: Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a déclaré lundi que la domination du moteur de recherche de Google en ligne rendait très difficile l'émergence de rivaux, lors d'une audience devant un juge américain chargé de décider si Google doit son succès à sa popularité ou à des pratiques anti-concurrentielles illégales.

"Vous pouvez dire que (Google) est populaire, mais pour moi, il est surtout dominant", a déclaré M. Nadella à un avocat du géant d'internet lors d'un contre-interrogatoire tendu.

Le patron était appelé à témoigner à Washington, dans le cadre du procès historique qui s'est ouvert le 12 septembre contre Google, accusé d'abus de position dominante par le gouvernement américain.

D'après le ministère de la Justice, le groupe californien a bâti son empire grâce à des contrats d'exclusivité illégaux avec des entreprises telles que Samsung, Apple et Mozilla, pour que son outil soit installé par défaut sur leurs appareils et services, et empêcher ainsi toute alternative d'émerger.

C'est le plus important procès antitrust intenté aux Etats-Unis contre une grande entreprise technologique depuis celui contre Microsoft et son système d'exploitation Windows, il y a plus de vingt ans.

Depuis 2009, Bing, le moteur de recherche de Microsoft, tente de gagner des parts de marché. M. Nadella a expliqué qu'il ne pourrait selon lui jamais rivaliser avec Google, en grande partie à cause de ses accords avec Apple.

Les avocats de Google font valoir que les utilisateurs peuvent facilement changer d'applications, mais c'est un argument "bidon", selon le dirigeant du groupe informatique.

«Cercle encore plus vicieux»

"Cela changerait la donne (pour Bing) d'être un outil par défaut sur Safari", le navigateur d'Apple, a-t-il ajouté.

Mais Apple a rejeté les avances de Microsoft. Le fabricant de l'iPhone reçoit chaque année des milliards de dollars de Google, grâce à un généreux accord de partage des revenus, comme l'ont révélé des témoignages antérieurs.

Satya Nadella a aussi insisté sur un autre argument du parquet: la collecte de données par Google a créé un effet de réseau qui a renforcé sa puissance en tant qu'outil pour les annonceurs et pour les utilisateurs.

Dans ce contexte, "il devient encore plus difficile de percer lorsque vous n'avez pas de part de marché", a-t-il dit.

Microsoft a continué à investir dans Bing, espérant un éventuel "changement de paradigme" ou une intervention gouvernementale contre Google.

En début d'année, l'entreprise a même lancé un Bing gonflé à l'IA (intelligence artificielle) générative, dans la foulée du succès de ChatGPT, l'interface d'OpenAI, une start-up largement financée par Microsoft.

Mais en dépit d'une certaine "exubérance" au début, M. Nadella a confié ne plus croire que cette nouvelle technologie va remettre en cause la domination de Google sur la recherche en ligne.

Le dirigeant a assuré qu'il craignait désormais que Google n'utilise sa position dominante pour faire pression sur les fournisseurs de contenu, qui sont essentiels pour entraîner les modèles d'IA générative.

"Malgré mon enthousiasme, je crains que ce cercle vicieux ne devienne encore plus vicieux", a déclaré M. Nadella.