Arm choisit Wall Street, les mauvaises nouvelles s'accumulent pour la City

Une photo polycopiée publiée par le Parlement britannique montre le Premier ministre britannique Rishi Sunak prenant la parole lors de la session hebdomadaire des questions du Premier ministre (PMQs) à la Chambre des communes, à Londres, le 1er mars 2023. (Photo : Jessica Taylor / Uk Parliament / AFP)
Une photo polycopiée publiée par le Parlement britannique montre le Premier ministre britannique Rishi Sunak prenant la parole lors de la session hebdomadaire des questions du Premier ministre (PMQs) à la Chambre des communes, à Londres, le 1er mars 2023. (Photo : Jessica Taylor / Uk Parliament / AFP)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Arm choisit Wall Street, les mauvaises nouvelles s'accumulent pour la City

  • La pilule est amère pour le gouvernement britannique et le Premier ministre Rishi Sunak, qui s'efforçaient depuis des mois d'obtenir la cotation à domicile de leur joyau technologique
  • Depuis l'entrée en vigueur effective du Brexit début 2021, les places européennes, et notamment Paris et Amsterdam, ont déjà commencé à disputer la pole position de Londres en Europe

LONDRES : Le fabricant britannique de microprocesseurs Arm, filiale du japonais Softbank, a confirmé avoir jeté son dévolu sur Wall Street, une défaite qui fait craindre à la place de Londres une perte d'attractivité depuis le Brexit.

La pilule est amère pour le gouvernement britannique et le Premier ministre Rishi Sunak, qui s'efforçaient depuis des mois d'obtenir la cotation à domicile de leur joyau technologique, alors que la City cherche à maintenir son rang après le Brexit face à la concurrence de ses rivales européennes.

«Le Royaume-Uni poursuit les réformes ambitieuses des règles régissant ses marchés de capitaux» en s'appuyant sur sa place de «premier centre d'investissement en Europe et deuxième au monde», a fait valoir le gouvernement vendredi dans un communiqué.

Arm prévoit un retour en Bourse cette année. L'entreprise gardera toutefois son siège en Angleterre et pourrait envisager ultérieurement une deuxième cotation à Londres.

La capitale britannique reste «le centre financier le plus international du monde», a réagi David Schwimmer, le directeur général du London Stock Exchange Group, sur la chaîne Sky News.

Mais c'est «un autre coup pour l'attractivité (de la City) auprès des investisseurs internationaux, en tant que destination de choix pour les géants de la technologie», dont la place financière manque cruellement, a commenté Victoria Scholar, analyste à Interactive Investor.

- Les départs s'accumulent -

Arm a pourtant annoncé jeudi de nouveaux plans pour accroître sa présence au Royaume-Uni, avec l'ouverture d'un site à Bristol (ouest de l'Angleterre) et des embauches.

Maigre consolation pour la City, alors que le géant des matériaux de construction CRH a aussi annoncé jeudi son intention de transférer sa cotation principale de la capitale britannique vers les Etats-Unis.

Les nouvelles de départs s'accumulent. Le groupe de paris en ligne Flutter a récemment annoncé étudier une cotation secondaire Outre-Atlantique, tandis que le groupe de distribution d'équipements de plomberie Ferguson a transféré sa cotation principale à New York l'an dernier.

Des hauts dirigeants de Shell avaient même envisagé, en 2021, de transférer le siège et la cotation du géant de l'énergie aux Etats-Unis, avant de décider de consolider son ancrage à Londres, révélait le Financial Times il y a quelques jours.

Arm avait été acquis par SoftBank en 2016 pour 32 milliards de dollars. L'entreprise avait alors été retirée de la Bourse de Londres, où elle était cotée à l'origine.

Le géant japonais des investissements avait annoncé son intention de réintroduire Arm en Bourse après l'échec, début 2022, de sa vente pour au moins 40 milliards de dollars à l'américain Nvidia, invoquant des «obstacles réglementaires significatifs».

L'entreprise britannique, dont le siège est à Cambridge, avait annoncé dans la foulée vouloir licencier jusqu'à 15% de ses effectifs, sur quelque 6.000 employés dans le monde.

Fondé en 1990, Arm est la référence mondiale en termes d'architectures de microprocesseurs, fabriqués sous licence et contenus dans presque tous les smartphones, la majorité des tablettes et des écrans TV numériques, et dans une part significative des puces avec processeurs intégrés.

- Pole position disputée -

Depuis l'entrée en vigueur effective du Brexit début 2021, les places européennes, et notamment Paris et Amsterdam, ont déjà commencé à disputer la pole position de Londres en Europe.

Mais les entreprises qui désertent Londres sont plus souvent attirées par les Etats-Unis, à la recherche de valorisations plus élevées.

«Les réserves de capitaux sont plus importantes, la liquidité est plus vaste et - généralement - les actions américaines se négocient» plus cher que les titres britanniques et européens, explique Russ Mould, analyste de AJ Bell.

Pour tenter de répondre à la concurrence, le régulateur financier britannique (FCA) a déjà assoupli fin 2021 les règles d'introduction en Bourse.

Le gouvernement britannique avait aussi annoncé en décembre que d'ambitieuses réformes post-Brexit étaient en préparation pour stimuler la croissance de son puissant secteur financier, quelques mois après avoir lancé une refonte des règles s'appliquant aux compagnies d'assurances, jusqu'ici régies par la directive européenne Solvency II.

L'annonce d'Arm «démontre la nécessité pour le Royaume-Uni de progresser rapidement dans son programme de réformes», a réagi auprès de l'AFP Julia Hoggett la directrice générale de la Bourse de Londres, disant travailler en ce sens avec les régulateurs, le gouvernement et les acteurs du marché.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".