Karabakh: le Parlement azerbaïdjanais veut exclure la France de la médiation

Un soldat arménien monte la garde à un point de contrôle de la ligne de démarcation sur la route de Kalbajar près du village de Charektar le 25 novembre 2020. (AFP).
Un soldat arménien monte la garde à un point de contrôle de la ligne de démarcation sur la route de Kalbajar près du village de Charektar le 25 novembre 2020. (AFP).
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Publié le Vendredi 27 novembre 2020

Karabakh: le Parlement azerbaïdjanais veut exclure la France de la médiation

  • Le Parlement azerbaïdjanais a appelé jeudi à exclure la France du groupe de Minsk, chargé de la médiation dans le conflit au Nagorny Karabakh
  • Ils exhortent aussi le gouvernement à «réviser les relations politiques (...) et économiques» de Bakou avec la France

Le Parlement azerbaïdjanais a appelé jeudi à exclure la France du groupe de Minsk, chargé de la médiation dans le conflit au Nagorny Karabakh, après le vote par le Sénat français d'un texte réclamant «la reconnaissance» de cette région séparatiste.

Dans une résolution, les députés de l'Azerbaïdjan ont recommandé à leur gouvernement de «demander à l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) d'expulser la France de la coprésidence du groupe de Minsk».

Ils exhortent aussi le gouvernement à «réviser les relations politiques (...) et économiques» de Bakou avec la France.

Dans la soirée, l'ambassadeur de France à Bakou, Zacharie Gross, a été convoqué au ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères et s'est vu remettre une note de protestation contre la décision du Sénat français, selon un communiqué de la diplomatie azerbaïdjanaise.

«L'Azerbaïdjan rejette catégoriquement la résolution du Sénat qui va à l'encontre de la Charte des Nations unies», a souligné le communiqué.

Fondé dans les années 1990 après une première guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le groupe de Minsk de l'OSCE est chargé de la médiation sur le Nagorny Karabakh, une république autoproclamée à majorité arménienne faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Le groupe de Minsk est coprésidé par la France, les Etats-Unis et la Russie.

La résolution des députés azerbaïdjanais et la convocation de l'ambassadeur de France interviennent au lendemain du vote par les sénateurs français d'un texte demandant «la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh», ou Nagorny Karabakh.

Le Sénat condamne aussi «l'agression militaire de l'Azerbaïdjan, menée avec l'appui des autorités turques et de mercenaires étrangers», et demande «le retrait immédiat» de ces forces armées des territoires pris depuis le 27 septembre.

Ce projet de résolution du Sénat n'a pas de valeur contraignante. Le Nagorny Karabakh a proclamé son indépendance il y a près de 30 ans mais celle-ci n'a été reconnue par aucun pays, pas même l'Arménie, son principal soutien.

Cette région, théâtre d'une guerre meurtrière de 1988 à 1994, a été secouée par six semaines de combats qui ont fait plus de 4.000 morts et permis à l'Azerbaïdjan de reconquérir une partie de la région.

Un accord de cessation des hostilités a finalement été signé le 9 novembre sous l'égide du Kremlin, l'Arménie ayant dû s'engager à rendre plusieurs districts azerbaïdjanais échappant au contrôle de Bakou depuis 30 ans.


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.


Vingt militaires turcs tués dans le crash d'un avion en Géorgie

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
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  • Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130
  • Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil

ISTANBUL: Vingt militaires turcs sont morts dans le crash mardi d'un avion cargo militaire turc dans l'est de la Géorgie, a annoncé mercredi le ministère turc de la Défense.

Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130.

Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil.

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi.

L'épave de l'appareil avait été localisée en fin d'après-midi à quelques kilomètres de la frontière azerbaïdjanaise.

Des vidéos amateurs filmées par des témoins du crash montrent un appareil qui chute en tournoyant, laissant un panache de fumée blanche dans son sillage, avant de s'écraser au loin en dégageant une épaisse colonne de fumée noire.

Sur ces images, l'appareil apparaît déjà en partie désintégré lors de sa chute.

Le président Recep Tayyip Erdogan avait évoqué dès mardi après-midi des "martyrs", sans toutefois faire état d'un bilan.

Les autorités géorgiennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour éclaircir les circonstances du crash.

Les C-130 Hercules sont des avions militaires de fabrication américaine développés par Lockheed Martin et produits depuis les années 1950. Ils sont encore très populaires à travers le monde.


La BBC doit «se battre» pour défendre son journalisme, dit le DG sortant

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
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  • Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public
  • Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump

LONDRES: La BBC doit "se battre" pour défendre son journalisme, a déclaré mardi le directeur général sortant de la BBC, Tim Davie, alors que le groupe public britannique est menacé de plainte en diffamation par Donald Trump.

Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public, rapportés par la chaîne BBC News.

Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump, le 6 janvier 2021, qui donnait l'impression que le président sortant incitait explicitement ses partisans à une action violente contre le Congrès.

"Nous avons fait une erreur, et il y a eu un manquement à nos règles éditoriales", a reconnu Tim Davie, expliquant qu'il avait assumé sa "part de responsabilité" en démissionnant.

Il n'a toutefois pas mentionné directement la menace d'action en justice lancée par Donald Trump, ni la date de son départ effectif, lors de cette visioconférence avec le président de la BBC, Samir Shah.

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC".

"Mais nous nous en sortirons", et "nous devons nous battre pour défendre notre journalisme", a-t-il insisté.

"Nous sommes une organisation unique et précieuse, et je vois la liberté de la presse mise à rude épreuve, je vois son instrumentalisation", a-t-il encore ajouté.