Femmes et sciences en Arabie saoudite: D’importants défis ont été relevés, le meilleur reste à venir

L’ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille entouré des personnalités présentes. (Photo fournie).
L’ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille entouré des personnalités présentes. (Photo fournie).
Short Url
Publié le Mardi 07 mars 2023

Femmes et sciences en Arabie saoudite: D’importants défis ont été relevés, le meilleur reste à venir

  • Cet événement a été inauguré par le président de l’université, le Dr Ahmed S. Yamani, et par l’ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille
  • De jeunes femmes saoudiennes sont venues évoquer leur parcours estudiantin et leur carrière scientifique avec beaucoup de détermination et d’émotion

RIYAD: L’université Prince Sultan, en collaboration avec l’université Princesse Noura (PNU) et avec le soutien exclusif de l’ambassade de France en Arabie saoudite, a organisé un séminaire intitulé Femmes et sciences le jeudi 2 mars au sein de ses locaux.

Cet événement a été inauguré par le président de l’université, le Dr Ahmed S. Yamani, et par l’ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille, en présence d’éminentes personnalités scientifiques nationales et internationales.
Le président de l’université et l’ambassadeur français ont salué cette excellente initiative qui honore la femme et coïncide avec la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars prochain.
Ils ont aussi évoqué l’importance et la richesse de la coopération franco-saoudienne dans le domaine scientifique. Ils ont par ailleurs souligné qu’il était essentiel que soient enseignées aux filles les sciences et les mathématiques dans les différentes étapes de leur apprentissage.
Durant ce séminaire, Mme Valérie Levkov, vice-présidente principale pour l’Afrique, le Moyen-Orient et la Méditerranée orientale chez EDF, a mis en avant le rôle de la femme dans la société en général et dans la société saoudienne en particulier. Mme Levkov a salué et encouragé tous les projets inscrits dans le cadre de la Vision 2030.
Au cours de son intervention, elle a évoqué son parcours de scientifique en tant que femme et l’importance de son rôle de mère et sa responsabilité vis-à-vis de sa famille. Elle a invité les femmes à surmonter leurs éventuelles appréhensions au sujet des sciences et des mathématiques et à choisir les études qu’elles souhaitaient suivre.

Cet événement a été inauguré par le président de l’université, le Dr Ahmed S. Yamani, et par l’ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille (Photo, Twitter).

La majorité des intervenantes présentaient toutes un parcours remarquable. Elles ont réussi à s'imposer dans les secteurs des sciences et des hautes technologies, domaines qui étaient jusqu’alors exclusivement réservés aux hommes.
Elles ont là-dessus précisé que les femmes ne représentent que 28% de la main-d'œuvre en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (Stem), tandis que les hommes qui se spécialisent dans ces domaines à l'université sont nettement plus nombreux que les femmes. Elles ont évoqué avec fierté leurs cheminements d’étudiantes et de scientifiques.
Durant ce séminaire, de jeunes femmes saoudiennes sont venues évoquer leur parcours estudiantin et leur carrière scientifique avec beaucoup de détermination et d’émotion. Citons parmi ces personnalités scientifiques Mme Isabelle Vauglin, présidente de l’association Femmes et sciences; le Dr Maha al-Moziani, scientifique principal et responsable de la recherche sur les hôtes immunodéprimés au sein de l’Hôpital et centre de recherche du roi Faisal; la Dr Tanzila Saba, présidente du service des systèmes d’information à l’université Prince Sultan; la Dr Najla al-Twaijry, doyenne du Collège de pharmacie; Mme Amel Kefif, présidente de l’association Elles bougent. Chacune d’elles a expliqué leurs actions et présenté des programmes susceptibles de promouvoir la carrière scientifique et technique des étudiantes.
La Dr Nouf al-Mousa, professeure agrégée de génie nucléaire, est d’ailleurs la seule femme saoudienne à avoir choisi ces études difficiles. Au micro d’Arab News en français, elle a estimé que «l’énergie nucléaire est capable de régler les problèmes liés à l’énergie dans le monde. Et que nous pouvons produire de l’énergie pure gratuitement».
Au cours de son entretien, elle a en outre évoqué ses études aux États-Unis, les efforts qu’elle a dû fournir pour réussir. «J’étais la seule femme, ils étaient tous célibataires; moi, j’étais mariée et j’avais déjà une famille. Et je ne souhaite plus être la seule. J’encourage donc les Saoudiennes à oser choisir, sans hésiter, les filières scientifiques», a-t-elle expliqué à Arab News en français.


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
Short Url
  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Short Url
  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
Short Url
  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.