Le suicide : Une solution cruelle pour les Libanais qui n'arrivent pas à nourrir leurs enfants

Depuis le début de l’année 2023, les manifestations dénonçant la pauvreté se sont multipliées au Liban. (Archive/Reuters).
Depuis le début de l’année 2023, les manifestations dénonçant la pauvreté se sont multipliées au Liban. (Archive/Reuters).
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Publié le Mardi 07 mars 2023

Le suicide : Une solution cruelle pour les Libanais qui n'arrivent pas à nourrir leurs enfants

  • Le Liban pâtit d'une crise économique accablante qui plonge plus de 80% de sa population dans la pauvreté, selon les Nations unies
  • À la fin du mois de février, un jeune homme de 30 ans a étranglé sa femme et son enfant de 4 ans dans la région de Daraya, dans le gouvernorat du mont Liban. Il s'est ensuite suicidé

BEYROUTH : Au moins quatre Libanais ont mis fin à leur vie au cours de la semaine écoulée.

Les Libanais supportent mal les conditions économiques et sociales qui pèsent sur le pays. Diab Audi en est un exemple: cet adjudant des Forces de sécurité intérieure à la retraite est mort d'une crise cardiaque dans les locaux d'une banque. Il ne parvenait pas à retirer les fonds qu'il avait économisés.

Le Liban pâtit en effet d'une crise économique accablante qui plonge plus de 80% de sa population dans la pauvreté, selon les Nations unies.

Information International, un cabinet de conseil établi à Beyrouth, vient de publier une étude faisant état d'une hausse significative des suicides recensés. Ces chiffres avaient baissé en 2022.

En moyenne, cent quarante-trois suicides par an ont été constatés entre 2013 et 2022. En 2019, ce chiffre a atteint son niveau le plus élevé (cent soixante-douze). Les enquêtes préliminaires révèlent que les conditions économiques et sociales défavorables sont à l'origine des suicides enregistrés la semaine dernière.

Mohammed Ibrahim a été retrouvé mort dimanche après s'être apparemment suicidé au moyen d’une arme à feu dans sa ville natale de Wardaniyeh. Il travaillait au Fonds commun de placement des juges au Palais de justice de Sidon, et il était le neveu du procureur financier, le juge Ali Ibrahim.

Le jour précédent, Hussein al-Abed Mroueh, 40 ans, a été retrouvé mort dans l'un des vergers qui entourent son domicile, à Zararia, dans le sud du Liban. Selon ses proches, il «souffrait depuis toujours de difficultés économiques et financières et il ne travaillait pas dans un domaine précis».

Moussa al-Chami vivait dans le village de Jarjouaa. Lui aussi s'est suicidé. Il a laissé à un ami un message enregistré qui a circulé sur les réseaux sociaux. Moussa a demandé à son ami de s'occuper de ses enfants. On peut entendre Moussa al-Chami se plaindre des charges insupportables et de sa situation économique précaire. Il n'avait plus les moyens de nourrir ses enfants, indiquait-il.

À la fin du mois de février, un jeune homme de 30 ans a étranglé sa femme et son enfant de 4 ans dans la région de Daraya, dans le gouvernorat du mont Liban. Il s'est ensuite suicidé. Selon les informations recueillies, il ne parvenait pas à payer ses dettes.

Embrace Lebanon est une organisation non gouvernementale (ONG) libanaise qui fournit une assistance psychologique. Elle définit le suicide comme un phénomène associant des facteurs psychologiques, sociaux, biologiques, culturels et environnementaux. Cette ONG attribue le suicide aux crises, catastrophes, violences, abus, douleurs chroniques, maladies ou pertes, ainsi qu'au sentiment d'isolement qu'éprouvent les victimes.

Selon cette ONG, le suicide atteint des proportions élevées parmi les groupes vulnérables qui souffrent de discrimination. Elle désigne les tentatives de suicide antérieures comme étant le principal facteur de risque associé au suicide.

L'Administration centrale de la statistique et l'Organisation internationale du travail (OIT) ont mené une enquête en 2022. Celle-ci révèle que l'effondrement de la devise nationale et l'incapacité de l'État à réaliser les réformes exigées par la communauté internationale ont fait chuter de 28% à 10% le pourcentage de familles bénéficiant de prestations de retraite et d'autres allocations sociales.

Faute de sources de revenus, 85% des familles sont incapables de survivre, ne serait-ce qu'un mois, selon l'enquête.

Le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara al-Asmar, s'est entretenu lundi avec le Premier ministre par intérim, Najib Mikati.

Au terme de la rencontre, M. Al-Asmar a déclaré: «L'État s'efforce d'assurer des revenus. Mais il ne doit pas le faire au détriment de 90% de la population.»

«Les taxes et les frais doivent être abaissés en cette période difficile. Toutefois, l'État a choisi d’alourdir les taxes et les droits de douane. Il a en outre relevé le taux de change à 70 000 livres libanaises pour 1 dollar (1 dollar = 0,94 euro), et ce, sur la plate-forme de la Banque centrale (Sayrafa). Par conséquent, les revenus des salariés ont perdu 56% de leur valeur en moyenne. Ces décisions auraient dû être examinées avant d'être mises en œuvre.»

Béchara al-Asmar poursuit en précisant que «les retraités, militaires et civils, sont désormais tous pauvres. La rémunération attribuée aux employés du secteur public correspond à l’ancien taux de change, soit 1 500 livres libanaises pour 1 dollar.»

«Depuis que le gouvernement a autorisé les commerçants à convertir les prix en dollars, on observe d'importantes irrégularités dans les prix des produits de base. Le chaos menace de sévir sur les marchés à l'approche du ramadan.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com