Une importante délégation économique belge à Riyad

Ce symposium représente une opportunité qui permet de réunir un panel varié d’entreprises économiques et commerciales spécialisées dans quatre secteurs importants: le sport et le divertissement, la construction et les infrastructures, la santé ainsi que l’énergie et l’environnement. (Photo fournie)
Ce symposium représente une opportunité qui permet de réunir un panel varié d’entreprises économiques et commerciales spécialisées dans quatre secteurs importants: le sport et le divertissement, la construction et les infrastructures, la santé ainsi que l’énergie et l’environnement. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

Une importante délégation économique belge à Riyad

  • La Belgique et l’Arabie saoudite entretiennent des relations économiques étroites et fructueuses qui ne cessent de se diversifier
  • La présence en force de ces sociétés belges traduit certainement l’attractivité du marché saoudien à l’échelle régionale et internationale

RIYAD: L’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers, la Chambre de commerce du Luxembourg, la Chambre belgo-arabe luxembourgeoise, en étroite collaboration avec l’ambassade de Belgique en Arabie saoudite, organisent du 5 au 9 mars une importante mission économique et commerciale à Riyad.

Ce symposium représente une opportunité qui permet de réunir un panel varié d’entreprises économiques et commerciales spécialisées dans quatre secteurs importants: le sport et le divertissement, la construction et les infrastructures, la santé ainsi que l’énergie et l’environnement.

Le séminaire a été inauguré par l’ambassadeur de Belgique en Arabie saoudite, M. Pascal H. Grégoire. Ce dernier a d’abord tenu à rappeler que les relations entre les deux pays remontent à plusieurs décennies. Il a affirmé qu’ils partagent les mêmes intérêts stratégiques nationaux, régionaux et internationaux.  

La Belgique et l’Arabie saoudite entretiennent des relations économiques étroites et fructueuses qui ne cessent de se diversifier. M. Grégoire a par ailleurs déclaré au micro d’Arab News en français: «La présence de quatre-vingts sociétés et de plus de cent vingt hommes d’affaires  à Riyad aujourd’hui démontre l’intérêt qu’il y a, du côté belge, non seulement à stimuler les relations économiques et commerciales, mais aussi à développer des liens people to people

«La particularité des sociétés belges, c’est qu’elles ne sont pas uniquement ici pour faire des affaires. Elles veulent bâtir des partenariats durables et beaucoup d’entre elles sont prêtes à investir du temps et des moyens pour intégrer leur activité dans la société saoudienne de 2023, mais surtout dans celle de demain», a-t-il ajouté.

À une question relative aux lois saoudiennes du monde du travail et de l’investissement, l’ambassadeur M. Pascal H. Grégoire a répondu au micro d’Arab News en français: «L’Arabie saoudite a fait d’énormes progrès en très peu de temps. Nous avons assisté à un changement profond. En matière de législation du travail, l’Arabie est l’un des pays les plus performants, les plus efficaces et les plus fiables.»

Parmi les officiels qui ont pris la parole durant ce séminaire, mentionnons Éric Declercq, directeur Afrique et Moyen-Orient chez Awex, M. Qaïsar Hijazin, président de la Chambre belgo-arabe luxembourgeoise, ainsi que Mme Edith Stein, conseillère principale en relations internationales à la chambre de commerce du Luxembourg.

Ces trois personnalités ont salué dans un premier temps l’ouverture culturelle et sociale que connaît l’Arabie saoudite ces dernières années et l’ont qualifiée d’«exceptionnelle». Ils ont affirmé que les changements opérés dans les secteurs stratégiques en Arabie saoudite ont permis de faire en sorte que le Royaume devienne aujourd’hui une destination économique, commerciale, culturelle et sportive très attractive et que le marché saoudien est sûr et propice aux affaires.

Mme Edith Stein, répondant à une question qui portait sur les secteurs où pourrait intervenir le Luxembourg, a déclaré à Arab News en marge de ce séminaire: «Le Luxembourg est assez fort dans tout ce qui concerne la finance. Nous avons depuis 2014 un traité de non double imposition avec l’Arabie saoudite et c’est ce qui explique la présence de grandes sociétés belges. Le Luxembourg est également très actif dans le domaine digital et le smart building.» Elle a ajouté: «Notre objectif est de renforcer notre coopération et que l’on puisse échanger nos expertises respectives.»

Par la suite, les organisateurs ont mis en place des ateliers qui regroupaient à tour de rôle les experts belges et saoudiens. Les entreprises belges présentes à ce forum ont soumis à leurs partenaires saoudiens leurs expertises et leurs stratégies alors que les experts saoudiens ont expliqué leurs besoins, les attentes de leur marché ainsi que leurs objectifs socio-économiques.

Les compagnies présentes

Parmi les 80 sociétés belges présentes, on peut citer celles qui nous ont accordé des entretiens en marge de ce symposium.

La société AGC Glass Europe est le représentant européen d’une société japonaise. Elle produit, traite et distribue du verre plat pour l’industrie du bâtiment, l’industrie automatisée et de nombreux autres secteurs. AGC veille à ce que le vitrage soit au cœur de ses révolutions technologiques et son manager, Olivier Mal, a déclaré au micro d’Arab News en français: «AGC Glass Europe a développé beaucoup de compétences dans le verre, notamment dans la construction, et nous sommes présents dans une grande part des marchés d’Arabie saoudite puisque nous avons déjà un partenariat avec AGC Obeikan. Notre objectif, aujourd’hui, est justement de voir s’il y a d’autres opportunités en dehors de ce que l’on fait déjà.»

La société Dirty Monitor, depuis sa création en 2004, est considérée comme une référence pour la vidéo Mapping 3D, le VJing et l’art numérique. Au fil des ans, l’entreprise a acquis une réputation internationale grâce à sa collaboration fructueuse avec des directeurs, des agences, des marques et d’autres grands noms de l’industrie de l’événement. M. Arnaud, directeur du développement des affaires, a déclaré au micro d’Arab News en français: «Nous réalisons un chiffre d’affaires de trois millions d’euros dont un tiers provient des marchés saoudiens et nous souhaitons ouvrir une branche de Dirty Monitor ici, à Riyad.»

Avesta Battery et Energy Engineering (Abee) est une société d’ingénierie énergétique spécialisée dans la production de cellules de batteries, de systèmes de recharge avancés pour les infrastructures vertes, pour les projets liés au réseau et bien d’autres encore. Cette entreprise se voit jouer un rôle crucial dans la transition actuelle et future vers une énergie renouvelable et son directeur des opérations, M. Omar al-Soulaimane, a affirmé à Arab News en français:

«Nous avons une grande connaissance des objectifs de la Vision 2030 et nous sommes à Riyad dans le but de produire localement. Je suis très enthousiaste quant aux opportunités existantes sur le marché saoudien.»

Lucas Dietrich et Abdelhadi al-Amer ont créé la société Green Desert SA, une start-up de biotechnologie spécialisée dans la transformation des produits industriels du chanvre.

Leur mission est de résoudre les problèmes écologiques de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe en fournissant à leurs clients les meilleurs produits que la nature peut fournir.

Green Desert SA est la seule entreprise saoudienne autorisée à introduire des produits industriels transformés à base de chanvre dans la région.  

La présence en force de ces sociétés belges traduit certainement l’attractivité du marché saoudien à l’échelle régionale et internationale ainsi que l’intérêt que témoigne la Belgique vis-à-vis de son partenaire saoudien.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.