Pakistan: des femmes manifestent pour leurs droits, malgré les efforts pour les en empêcher

Des militantes du parti Jamaat-e-Islami (JI) brandissent des pancartes et des drapeaux du parti alors qu'elles défilent lors d'un rassemblement pour marquer la Journée internationale des femmes à Lahore le 8 mars 2023. (Photo, AFP)
Des militantes du parti Jamaat-e-Islami (JI) brandissent des pancartes et des drapeaux du parti alors qu'elles défilent lors d'un rassemblement pour marquer la Journée internationale des femmes à Lahore le 8 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

Pakistan: des femmes manifestent pour leurs droits, malgré les efforts pour les en empêcher

  • Dans ce pays très conservateur et patriarcal, les marches du 8 mars – appelées «Aurat» (femme) - sont controversées depuis la première édition en 2018
  • Des vidéos postées sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs policiers munis de matraques en train de charger les participants essayant de rejoindre la manifestation

LAHORE: Des milliers de femmes ont manifesté mercredi au Pakistan pour la Journée internationale des femmes, malgré les tentatives des autorités de plusieurs grandes villes de bloquer ces marches, sources de fortes tensions par le passé.

Dans ce pays très conservateur et patriarcal, les marches du 8 mars – appelées "Aurat" (femme) - sont controversées depuis la première édition en 2018, car les participantes n'hésitent pas à aborder des thématiques qui divisent l'opinion comme le divorce, le harcèlement sexuel ou la menstruation.

Chaque année, les slogans les plus provocateurs utilisés par les féministes suscitent la polémique pendant des semaines et leur valent de violentes menaces.

"La raison d'être de la marche Aurat est d'exiger la sécurité qui n'est pas garantie aux femmes dans ce pays et cette société", a déclaré Rabail Akhtar, une enseignante qui s'était jointe à environ 2 000 manifestantes à Lahore.

"Nous n'allons plus nous asseoir en silence. C'est notre jour, c'est notre heure", a-t-elle ajouté.

Des vidéos postées sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs policiers munis de matraques en train de charger les participants essayant de rejoindre la manifestation.

Le chef de la police de la capitale a été convoqué et les agents impliqués suspendus, a réagi sur Twitter le ministre de l'Intérieur Rana Sanaullah.

Les autorités de la ville avaient initialement interdit la marche en raison du risque de confrontation avec une contre-manifestation demandant la préservation des valeurs islamiques, avant que la justice ne les contraigne à la maintenir.

"Il est absurde que ce soit le même cinéma chaque année (...) Pourquoi ont-ils tellement peur que les femmes demandent leurs droits", a remarqué Soheila Afzal, une graphiste.

A Karachi, les juges ont rejeté le recours d'un individu qui réclamait l'interdiction de la marche, prévue ce weekend pour permettre aux femmes qui travaillent d'y prendre part.

Contre-manifestations 

Dans la capitale Islamabad, les femmes ont refusé se plier à la décision de la municipalité de les confiner à un parc, où une femme avait été victime d'un viol collectif en février.

Des centaines des femmes se sont réunies devant le club de la presse, puis ont défilé après avoir un temps été bloquées là par la police.

"Avant les femmes étaient silencieuses, mais maintenant elles sont dans la rue, parlent de leurs droits et de justice, et je pense que c'est le changement qu'elles attendaient", a déclaré Aisha Masood, 24 ans, qui travaille pour une ONG locale.

Les organisateurs des marches Aurat sont accusés par les conservateurs de promouvoir les valeurs libérales de l'Occident, et de ne pas respecter les sensibilités religieuses et culturelles locales.

Des contre-manifestations à l'appel de mouvements islamistes, intitulées "Haya" (modestie) et pour la sauvegarde des "valeurs familiales", ont aussi été organisées dans plusieurs villes.

"Je ne défendrai pas les hommes car nous vivons dans une société patriarcale et dominée par les hommes. Nous devons faire en sorte d'en finir avec la violence (contre les femmes), tout en nous inscrivant dans les paramètres de la loi islamique", a estimé Asia Yaqoob, 45 ans, une femme au foyer portant un hijab et participant à l'une de ces marches, qui a rassemblé plus de 1.000 personnes à Islamabad.

En 2020, des islamistes avaient lancé des pierres sur les manifestantes de la marche Aurat à Islamabad, en blessant certaines et forçant les autres à se mettre à l'abri.

Une grande partie de la société pakistanaise fonctionne selon un code d'"honneur" strict régissant la vie des femmes que ce soit dans le droit de choisir leur époux, d'avoir des enfants ou encore d'étudier. Chaque année, des centaines de femmes sont tuées par des hommes pour des questions d'"honneur".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.