Au Bassin d’Arcachon, dépistage Covid-19 gratuit sous les pins

Vue aérienne du bassin d’Arcachon avec sa célèbre Dune du Pilat. (Mehdi FADOUACH/AFP)
Vue aérienne du bassin d’Arcachon avec sa célèbre Dune du Pilat. (Mehdi FADOUACH/AFP)
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Publié le Samedi 25 juillet 2020

Au Bassin d’Arcachon, dépistage Covid-19 gratuit sous les pins

  • Sous les grands pins de la plage du Petit Nice, près de la Dune du Pilat, une infirmière introduit un écouvillon dans le nez de vacanciers candidats au dépistage
  • Presque tous écrasent une petite larme: "Si ça met la larme à l'œil, c'est que ça a été bien fait !"

LA TESTE-DE-BUCH : Depuis lundi, face à la reprise de la circulation active du virus en Gironde, l'Agence régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine a entrepris d'"aller vers" le public, notamment dans les lieux fréquentés par des touristes, comme au Petit Nice, plage océane de La Teste-de-Buch, à l'entrée du bassin d'Arcachon. Sous la tente blanche devant laquelle patientent une dizaine de personnes, toutes masquées, l'infirmière Marion Lefay et deux collègues du centre hospitalier d'Arcachon - visière, masque, gants, blouse stérile et charlotte sur la tête - prélèvent environ une trentaine de personnes par jour depuis lundi. "Il y a des hommes, des femmes, de 5 à 70 ans, en général en famille. La plupart ne présentent pas de symptômes, ils viennent préventivement, et ce ne sont pas forcément tous des touristes, il y a aussi des locaux", dit-elle.

A l'image de Fabrice, venu avec femme et enfants d'une commune du Bassin : "On voulait aller à la plage aujourd'hui, on a choisi le Petit Nice parce qu'on pouvait s'y faire tester". "J'avais un peu d'appréhension mais c'est vite fait", glisse-t-il. "On vient plus facilement ici avec plaisir, que dans un hôpital". Il suffit d'avoir sa carte Vitale et sa carte d'identité avec soi. Les résultats sont envoyés dans les 24 à 48 heures par texto avec un lien internet.

Non loin de la plus haute dune d'Europe, survolée par des parapentes colorés, la queue est longue pour entrer dans une autre tente de dépistage, celle-là installée devant la gare d'Arcachon, où se pratiquent une centaine de prélèvements par jour. Le succès est au rendez-vous : il a fallu livrer d'urgence un plus grand réfrigérateur pour stocker les prélèvements qui attendent de partir vers le CHU de Bordeaux pour analyse.

"Beaucoup de brassage"

"Houlà, ça décoiffe", confie une dame à la sortie de la tente, au conduit lacrymal visiblement sensible. Venue de Rennes pour des vacances, Sylvie voulait, elle, rassurer la tante âgée à qui elle vient rendre visite. "Je voulais prendre mes précautions, dit-elle, ça rassure, ça permet de savoir si on est porteur sain". "C'est très rapide, explique-t-elle, ça va profond dans le nez mais c'est rien du tout en fait, je m'attendais à pire !"

Parmi les six professionnels tout en blanc qui prélèvent jusqu'à quatre personnes en même temps, Philippe Veaux explique : "Il y a toujours beaucoup de brassage à la gare d'Arcachon et les Français qui ne partent pas à l'étranger cet été sont là. Alors nos tests et ceux de nos confrères à La Teste vont nous donner très rapidement une idée de ce qui se passe sur le terrain au point de vue contamination". "J'espère qu'on aura de bonnes nouvelles", glisse M. Veaux, président de l'association des médecins généralistes d'Arcachon alors que l'ARS juge la l'évolution du Covid-19 "inquiétante" en Nouvelle-Aquitaine, où la Gironde a été placée en "vigilance modérée".

Les autorités sanitaires redoutent en effet les mélanges de population induits par la période estivale, surtout en cette année de tourisme "hexagonal". "On a vu des patients munis de SMS les prévenant qu'ils avaient été en contact à Paris avec des gens testés positifs, des personnes qui venaient de Mayenne et voulaient rassurer leurs proches en se faisant tester, des familles venant d'Angleterre...", égrène Philippe Veaux. "Globalement, on vérifie que le comportement de la population est adapté à la situation", dit encore le médecin. "Ce n'est pas parce qu'on est sous les pins et en bord de mer qu'on est à l'abri d'une contamination".


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.