Il faut investir dans l’éducation, la science et la culture, estiment des experts internationaux au Fesciof

Plusieurs tables rondes abordant les différents aspects et contraintes relatives au financement des projets destinés à aider les populations démunies ont été organisées. lors de cette seconde journee du Fesciof. (Photo, Abdulrahman Shalhoub/AN)
Plusieurs tables rondes abordant les différents aspects et contraintes relatives au financement des projets destinés à aider les populations démunies ont été organisées. lors de cette seconde journee du Fesciof. (Photo, Abdulrahman Shalhoub/AN)
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Publié le Jeudi 09 mars 2023

Il faut investir dans l’éducation, la science et la culture, estiment des experts internationaux au Fesciof

  • Le Forum des organisations internationales sur l’avenir de l'éducation, de la science et de la culture (Fesciof) s’est poursuivi à Riyad autour du thème Ensemble pour un impact au XXIe siècle
  • Au cours des cinq prochaines années, l’AFD compte investir 2,5 milliards d’euros pour tenter activement de régler les questions d’accès à l’éducation dans la région Mena

RIYAD: Le Forum des organisations internationales sur l’avenir de l'éducation, de la science et de la culture (Fesciof) s’est poursuivi pour une seconde journée consécutive à Riyad autour du thème Ensemble pour un impact au XXIe siècle, au King Abdullah Petroleum Studies and Research Center (Kapsarc).  

Plusieurs tables rondes abordant les différents aspects et contraintes relatives au financement des projets destinés à aider les populations démunies ont été organisées. Au cours de la session intitulée «Préparer les solutions de financement de demain», les experts ont mis essentiellement l’accent sur la question du financement. Le Dr Ismaël Radwan, économiste principal à la Banque mondiale pour le Conseil de coopération du Golfe (CCG), a révélé que le déficit financier lié au financement des objectifs du développement durable (ODD) était estimé entre 2,5 et 3,6 milliards de dollars par an (un dollar = 0,95 euro). Il a souligné qu’il existait par ailleurs 3 000 milliardaires sur la planète avec une valeur nette de 15 milliards de dollars 

Le Dr Radwan a proposé de prélever un très «petit impôt sur la fortune de 2% des milliardaires pour recueillir 300 milliards de dollars par an». Il a également soutenu qu’il serait bénéfique de trouver d’un commun accord un moyen d’encourager des projets bancables avec des solutions financières durables. «Cela nous permettrait certainement d’atteindre les objectifs de développement durable», a-t-il affirmé. 

Il a également suggéré de mettre en place une taxe sur le carbone, afin d’aider des pays comme l’Arabie saoudite à supprimer les subventions destinées aux combustibles fossiles qui pèsent 500 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale, orientant ainsi d’énormes flux d’argent vers les ODD.

Les experts ont par ailleurs affirmé que pour investir ces ressources financières, il fallait d’abord collecter des données, les partager, les comparer, les analyser afin de dresser un bilan complet et de s’approprier une culture financière pour répondre concrètement et efficacement aux attentes des populations dans le besoin.

Papa Amadou Sarr, à la tête de la direction exécutive Mobilisation, Partenariats et Communication de l’Agence française de développement (AFD), a affirmé qu’il était important voire indispensable, d’être soutenu par des investissements du secteur privé pour créer plus de croissance et de stabilité. «Nous devons établir des partenariats et collaborer avec des fondations et des entités qui peuvent combiner nos sources pour atteindre les objectifs de développement durable», a-t-il déclaré. 

Concernant la stratégie que pourrait élaborer l’AFD pour réduire au maximum le taux d’analphabètes, qui reste encore très élevé en Afrique et dans le monde arabe (58%), Papa Amadou Sarr a déclaré à Arab News en français que «l’AFD prend très à cœur ce problème».  «Le taux d’analphabétisation reste très élevé en Afrique, notamment en Afrique subsaharienne et dans le monde arabe», a-t-il assuré, affirmant que l’AFD avait investi au cours des vingt dernières années 4 milliards d’euros dans le domaine de l’éducation et de la petite enfance, et  jusqu’à l’université». 

«Dans les cinq années à venir, l’AFD compte investir 2,5 milliards d’euros, soit environ 500 millions d’euros par an pour tenter de régler activement ces questions d’accès à l’éducation. Nous allons consacrer 60% de nos activités en Afrique subsaharienne en travaillant étroitement avec un réseau de banques et de partenaires financiers, des fonds souverains, des fondations des partenaires financiers privés, sérieux et fiables afin de multiplier les ressources à notre disposition pour réduire ce taux d’analphabètes», a-t-il précisé à Arab News en français.

Sayed Husain Quadri, directeur de la Banque islamique de développement pour la résilience et l’action climatique, a pour sa part annoncé que les pays les moins avancés avaient bénéficié au cours des trois dernières années de seulement 15 % des 300 milliards de dollars générés par les banques nationales de développement à partir de capitaux privés et de cofinancement.

Il est vrai que le financement de tels projets est une tache rigoureuse et complexe, qui requiert une stratégie bien élaborée se basant sur de profondes recherches, des débats fructueux, une coopération étroite et efficace entre toutes ces organisations mondiales internationales et multilatérales afin d’éradiquer la pauvreté et la faim, garantir la santé et le bien-être de tous ainsi que promouvoir l’éducation, la culture et bien d’autres missions.

Si les organisations internationales parvenaient enfin à établir dans un premier temps les prémices d’une vision commune sur les principaux axes débattus lors de ce forum, alors il serait possible pour les générations futures d’espérer, de vivre dans un monde meilleur, où leurs droits naturels et inaliénables seraient enfin respectés et protégés.

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.