Covid: «Plus jamais» d'inégalités face aux vaccins, disent quelque 200 personnalités

D'autres prix Nobel et d'anciens dirigeants de plus de 40 pays, aux côtés de responsables onusiens se sont joints à l'appel (Photo, AP).
D'autres prix Nobel et d'anciens dirigeants de plus de 40 pays, aux côtés de responsables onusiens se sont joints à l'appel (Photo, AP).
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Publié le Samedi 11 mars 2023

Covid: «Plus jamais» d'inégalités face aux vaccins, disent quelque 200 personnalités

  • Avec la fin de la pandémie en vue, «le monde est à un moment crucial»
  • Selon les chiffres de l'Onu, moins d'un tiers de la population dans les pays pauvres a reçu au moins une dose de vaccin

GENÈVE: "Plus jamais ça": près de 200 personnalités mondiales ont appelé samedi les dirigeants mondiaux à agir pour éliminer les inégalités face à l'accès aux vaccins constatées depuis le début de la pandémie de Covid-19.

"Nous demandons aux dirigeants du monde de s'engager à dire +plus jamais ça+", écrivent dans une lettre ouverte les signataires, dont l'ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et le président du Timor oriental et prix Nobel de la paix 1996 Jose Manuel Ramos-Horta.

D'autres prix Nobel et d'anciens dirigeants de plus de 40 pays, aux côtés de responsables onusiens se sont joints à l'appel, coordonné par la coalition d'ONG "People's Vaccine Alliance", pour marquer le troisième anniversaire de la pandémie.

Avec la fin de la pandémie en vue, "le monde est à un moment crucial", écrivent-ils.

Les vaccins appartiennent "au peuple", estiment-ils, car "les gouvernements ont versé l'argent des contribuables par milliards dans la recherche, le développement et les commandes anticipées" qui ont permis aux laboratoires de "réduire leurs risques" financiers.

Mais "au lieu de déployer des vaccins, des tests et des traitements en fonction des besoins, les sociétés pharmaceutiques ont maximisé leurs profits en vendant d'abord des doses aux pays les plus riches", dénoncent-ils.

La lettre fait référence à une étude de 2022 dans la revue scientifique Nature, estimant que 1,3 million de vies auraient pu être sauvées si les vaccins avaient été répartis équitablement en 2021, ce qui équivaut à "un décès évitable toutes les 24 heures".

Ils demandent aussi aux gouvernements de s'entendre sur la question épineuse de la levée automatique des brevets en cas d'urgence internationale de santé publique.

"Les dirigeants mondiaux peuvent commencer à résoudre les problèmes structurels de santé mondiale qui ont freiné la réponse au Covid-19, au VIH et au sida et à d'autres maladies", affirment-ils.

"Les décisions prises maintenant détermineront comment le monde se prépare et répond aux futures crises sanitaires mondiales".

Les signataires appellent à des investissements à grande échelle pour développer l'innovation scientifique et la capacité de fabrication dans les pays du Sud, afin de garantir que les vaccins et les traitements puissent être rapidement développés et déployés dans toutes les régions.

Selon les chiffres de l'Onu, moins d'un tiers de la population dans les pays pauvres a reçu au moins une dose de vaccin, contre les trois-quarts dans les pays riches.


Joie et larmes pour le retour « à la maison » de prisonniers de guerre ukrainiens

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A la frontière Ukraine/Bélarus: Tetyana Bougaï ne peut retenir ses larmes en téléphonant à sa soeur pour lui annoncer qu'elle est enfin de retour en Ukraine, après deux ans et demi de captivité aux mains de la Russie.

"Chaton, je t'ai appelée pour te dire que je suis là. Je vais bien", dit cette infirmière militaire de 29 ans, qui appartient à la brigade Azov.

Comme des centaines de combattants ukrainiens, elle avait été capturée durant le siège de Marioupol, ville du sud du pays encerclée et pilonnée par les troupes de Moscou, qui s'en sont finalement emparées en mai 2022.

"Je t'en supplie, ne pleure pas", dit Tetyana Bougaï à sa soeur. "On sera réunies bientôt, je t'aime très fort. Dis à tout le monde que je suis à la maison, d'accord?"

Vendredi, Kiev et Moscou ont procédé à un échange de prisonniers, l'un des tout derniers domaines où les deux pays en guerre coopèrent encore.

L'AFP a pu parler avec certains des 49 Ukrainiens libérés, dont 23 femmes, dans un endroit à la localisation tenue secrète, près de la frontière avec le Bélarus.

Cet échange incluait, pour la première fois en plus d'un an, des prisonniers de la brigade Azov.

Cette unité née d'un groupe ultranationaliste a gagné une réputation héroïque en Ukraine pour avoir défendu avec acharnement Marioupol, faisant oublier, au moins partiellement, l'image sulfureuse de ses débuts.

Mais la Russie, qui a bien conscience de leur statut emblématique pour les Ukrainiens, rechigne à les libérer.

D'autant que Moscou les présente comme des "nazis", des accusations que la brigade Azov rejette.

« Plus beau jour de ma vie »

Vendredi, certains des Ukrainiens fraîchement libérés, entre rire et larmes, chantent leur hymne national.

"Je peux pas le croire! J'ai attendu tous les jours et j'ai prié, et finalement ce jour est arrivé", s'exclame une ex-prisonnière, Tamara Mirochnikova, 28 ans.

Cette combattante d'Azov dit espérer que tous ses compatriotes "reviendront de cet enfer" et que "plus personne n'entendra les mots +prisonnier de guerre+".

Le groupe est ensuite installé dans un bus, en direction d'un hôpital du nord de l'Ukraine afin d'être examiné par des médecins.

En montant à bord, Tamara Mirochnikova se réjouit d'avoir parlé à sa mère et à ses enfants, ce qu'elle attendait "depuis deux ans et demi".

"Je ne savais pas comment ils allaient, où ils étaient. Aujourd'hui, c'est le plus beau jour de ma vie" s'émeut-elle.

Un drapeau ukrainien enveloppant ses épaules, elle s'assoit à côté de Tetyana Bougaï, dont elle s'était rapprochée pendant le siège de Marioupol.

Après leur capture, les deux femmes n'avaient eu aucun contact. Elles se sont revues pour la première fois il y a quelques jours, dans un train les acheminant hors de Russie.

« Encore un peu »

Enfin réunies, Tetyana et Tamara se prennent dans les bras et rient, saluant de la main les passants quand le bus traverse des villages.

"Notre peuple nous accueille", s'enthousiasme Tetyana Bougaï.

Toute à sa joie, elle préfère ne pas s'étendre sur sa détention, tout en admettant avoir connu des moments de désespoir.

"Mais je me disais: +allez, encore un peu+, et comme ça, petit à petit (...), je gardais espoir", raconte-t-elle.

Les combattants d'Azov savent bien que leur valeur symbolique réduit leur chance d'échange par rapport aux soldats issus d'unités moins célèbres.

"La propagande russe diabolise davantage certaines unités" et cela "a des conséquences sur le processus d'échange", déclare Andriï Ioussov, l'un des responsables ukrainiens en charge de ces sujets.

« Pardonne-moi »

Selon Tetyana Bougaï, les responsables pénitentiaires russes lui répétaient que personne ne l'attendait ou ne voulait d'elle en Ukraine.

Loin de son pays, elle a dû apprendre à se blinder.

La soignante a inventé un poème qu'elle a appris par coeur, dédié à sa soeur.

"Ma chère soeur, pardonne-moi pour la période pendant laquelle j'ai été prisonnière de guerre", commence-t-elle, récitant doucement le long texte pendant le trajet de bus.

"Il n'y a pas d'air pour nous en captivité, on meurt tous sur une terre étrangère. Ma patrie, je ne veux pas oublier la terre sacrée, ma soeur, mon père ou ma mère. Ukraine, écoute moi s'il te plaît, seule toi peut nous sauver."


Interdites par les talibans, les voix des femmes afghanes sont de plus en plus rejetées à l'étranger

Des femmes afghanes passent devant une peinture murale représentant la carte de l'Afghanistan, à Kaboul, le 1er février 2024. (AFP)
Des femmes afghanes passent devant une peinture murale représentant la carte de l'Afghanistan, à Kaboul, le 1er février 2024. (AFP)
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  • La nouvelle loi afghane sur le "vice et la vertu" empêche les femmes de s'exprimer en public
  •  Les débats internationaux sur les droits des femmes afghanes incluent rarement celles qui vivent en Afghanistan

KABOUL: Avec une nouvelle loi talibane interdisant aux femmes d'élever la voix en public, les militantes afghanes affirment qu'elles sont également réduites au silence en Occident, où leur représentation est de plus en plus rejetée.

Les règlements publiés le mois dernier par le ministère pour la Promotion de la vertu et la Répression du vice ont introduit des codes vestimentaires plus stricts pour tous les Afghans, mais les restrictions stipulent que les femmes doivent non seulement se couvrir entièrement, y compris le visage, mais aussi dissimuler leur voix en public.

"Le gouvernement a pratiquement ignoré la voix des femmes et cherche à éliminer autant que possible le rôle des femmes dans la société", a déclaré à Arab News Haida Akbari, une militante des droits des femmes à Kaboul.

"L'interdiction faite aux femmes de s'exprimer est l'une des étapes vers l'élimination du rôle social des femmes - ce n'est ni la première ni la dernière.

Les droits des femmes afghanes ont été restreints depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan en 2021, lorsque les forces dirigées par les États-Unis se sont retirées après deux décennies de guerre à la suite de l'invasion du pays.

Les femmes et les jeunes filles se sont vues progressivement interdire l'accès à l'école secondaire et à l'université, la plupart des formes d'emploi rémunéré et la fréquentation d'espaces publics tels que les parcs ou les gymnases.

Chacune de ces restrictions a suscité la condamnation et le débat en Occident. Mais si ces débats visent à défendre les droits des femmes, ils prennent rarement en compte les voix de celles qui sont confrontées à la réalité de la vie à l'intérieur de l'Afghanistan.

Lors de discussions récentes sur l'impact de la nouvelle loi sur le "vice et la vertu", un radiodiffuseur canadien a demandé à un ancien ministre afghan, à un ancien membre du parlement et à un ancien fonctionnaire du gouvernement - tous vivant en exil - de faire part de leurs commentaires.

Un autre média international a concentré sa couverture sur les commentaires d'un activiste masculin, et bien qu'il ait également invité trois femmes afghanes à s'exprimer, aucune d'entre elles ne vivait en Afghanistan.

Pour Akbari et d'autres militantes, ces pratiques ne font qu'éroder leur représentation et leur lutte pour l'émancipation.

"Il ne fait aucun doute qu'une femme vivant en Afghanistan et souhaitant poursuivre sa vie à l'intérieur du pays est très différente d'une femme vivant à l'extérieur du pays", a déclaré Akbari.

"Les femmes à l'intérieur du pays veulent que le problème soit résolu, mais cela ne signifie pas qu'il faille accueillir une nouvelle guerre dans le pays... Ces questions ne sont pas abordées dans les médias".

Adina Ranjber, directrice de l'organisation OTUF, dirigée par des femmes, qui offre des possibilités de développement des compétences et d'emploi aux femmes en Afghanistan, a déclaré qu'il était important que les forums internationaux permettent aux femmes afghanes de s'exprimer, en particulier lorsqu'elles sont réduites au silence dans leur pays.

"Les opinions et les demandes des femmes dans le pays sont souvent ignorées et supprimées. Il semble qu'il y ait encore un long chemin à parcourir pour que les opinions des femmes afghanes soient entendues et prises en compte. La communauté internationale et les médias doivent continuer à apporter leur soutien", a-t-elle déclaré à Arab News.

"La représentation des femmes afghanes dans les débats sur les droits de l'homme témoigne du respect des droits de l'homme et de l'égalité des sexes. Cela peut contribuer à créer une société plus juste et plus équitable pour les femmes comme pour les hommes".

Selon Ranjber, l'Occident n'est pas le seul à contribuer à la mise à l'écart des voix des femmes afghanes sur les tribunes internationales.

"L'un des facteurs les plus importants de la négligence des femmes en Afghanistan est le silence des pays islamiques et des unions mondiales d'érudits musulmans sur les problèmes des femmes en Afghanistan", a-t-elle déclaré.

"Cela donne également aux médias occidentaux une excuse pour ignorer les femmes afghanes et aggraver le problème au lieu de le résoudre".


Le président de la COP29 appelle à une action unie sur le financement de la lutte contre le changement climatique

Le ministre saoudien de l'énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, rencontre le président de la COP29 et le ministre azerbaïdjanais de l'environnement et des ressources naturelles, Mukhtar Babayev, au début de l'année.(SPA)
Le ministre saoudien de l'énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, rencontre le président de la COP29 et le ministre azerbaïdjanais de l'environnement et des ressources naturelles, Mukhtar Babayev, au début de l'année.(SPA)
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  • Nous risquons encore de ne pas être à la hauteur", prévient Mukhtar Babayev à l'issue des négociations de Bakou
  • Mukhtar Babayev, président de la COP29, a appelé à l'unité mondiale à l'approche d'un tournant décisif dans les négociations sur le changement climatique

Mukhtar Babayev, président de la COP29, a appelé à l'unité mondiale à l'approche d'un tournant décisif dans les négociations sur le changement climatique.

S'exprimant lors de discussions dans la capitale azerbaïdjanaise, Bakou, M. Babayev a déclaré que les discussions s'approchaient désormais d'un "dialogue plus ciblé" sur le financement collectif de la lutte contre le changement climatique.

"La conclusion de la dernière réunion du programme de travail ad hoc marque le début de la fin", a déclaré M. Babayev, indiquant un changement vers un cadre qui guidera les discussions jusqu'à la COP29.

En outre, le président s'est dit convaincu qu'un projet de texte de négociation complet pourrait être élaboré pour servir de base à la phase finale de la présidence de la COP29.

Cette préparation est cruciale, car les nations s'efforcent d'atteindre un nouvel objectif en matière de financement du climat qui s'aligne sur les demandes urgentes de la crise environnementale, a-t-il déclaré.

"Nous avons toute confiance dans les coprésidents du programme de travail ad hoc, qui élaborent actuellement un cadre de fond pour un projet de texte de négociation. Ce cadre de fond servira de base à la dernière période d'engagements politiques et techniques intensifs de la présidence de la COP29, alors que nous nous préparons à conclure un accord sur un nouvel objectif de financement du climat lors de la COP29", a déclaré M. Babayev.

Toutefois, le président a également prévenu que le chemin à parcourir serait semé d'embûches et nécessiterait la persévérance et la coopération de tous les pays concernés.

"Nous sommes sur la bonne voie et avons parcouru un long chemin, mais nous risquons toujours de ne pas atteindre nos objectifs. Toutes les parties doivent faire preuve de détermination et de leadership pour combler les fossés qui nous séparent encore dans cette phase finale critique. Chacun doit maintenant s'approprier la recherche d'un accord.

"S'en tenir à des positions figées et ne pas progresser l'un vers l'autre laissera trop de terrain à couvrir lors de la COP29", a-t-il déclaré, ajoutant que les enjeux n'ont jamais été aussi importants.

M. Babayev a déclaré que des milliards de personnes dans le monde comptent sur les dirigeants pour fournir un financement climatique à la hauteur de l'urgence de la crise du changement climatique.

"Nous ne ménagerons aucun effort pour atteindre un nouvel objectif juste et ambitieux à Bakou lors de la COP29", a-t-il déclaré.

Alors que la présidence de la COP29 se prépare aux négociations finales de novembre, le monde entier observe les dirigeants discuter du financement obligatoire de la lutte contre le changement climatique et de la réduction de ses effets sur les pays vulnérables.