Lyna Khoudri, le cinéma comme instinct

L'actrice franco-algérienne est arrivée à Cannes pour les premières de ses nouveaux films. (Fichier/AFP)
L'actrice franco-algérienne est arrivée à Cannes pour les premières de ses nouveaux films. (Fichier/AFP)
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Publié le Samedi 11 mars 2023

Lyna Khoudri, le cinéma comme instinct

  • Née en Algerie, d'un père journaliste et d'une mère professeur de violon, Lyna Khoudri arrive en France, enfant, alors que l'Algérie sombre dans le chaos de la décennie noire
  • Pour parler à l'actrice de 30 ans, il faut s'armer de patience et ne pas s'y méprendre: si son visage poupon et ses grands yeux en amande donnent l'image d'une jeune femme pas tout à fait sortie de l'adolescence. Il n'en est, en réalité, rien

PARIS : En 2020, elle remportait le César du meilleur espoir féminin, depuis, Lyna Khoudri s'est imposée comme une valeur sûre du cinéma français. Son secret ? Un magnétisme à toute épreuve  et un "instinct" dans le choix de ses rôles.

Pour parler à l'actrice de 30 ans, il faut s'armer de patience et ne pas s'y méprendre: si son visage poupon et ses grands yeux en amande donnent l'image d'une jeune femme pas tout à fait sortie de l'adolescence. Il n'en est, en réalité, rien.

C'est une femme affirmée, parfois tranchante, que l'AFP rencontre à Paris lors de la promotion du film "Houria" de Mounia Meddour, en salles mercredi.

Elle y campe une ballerine algéroise dont le destin bascule après une agression par un islamiste qui se dit repenti. Un film sombre, avec en toile de fond la situation de l'Algérie contemporaine: manque de liberté et de perspectives pour la jeunesse, carcan religieux... mais aussi et surtout la blessure des années de terrorisme (1992-2000).

«Une certaine présence»

De la noirceur du film se dégage pourtant une certaine lumière. Cette lumière, c'est Lyna Khoudri. "Il était évident que le rôle était pour elle", confie la réalisatrice à l'AFP, qui loue "une certaine présence à l'écran".

Entre la candeur et la force, l'actrice habite l'écran. Une présence saluée en 2017 par le prix de l'interprétation féminine dans la section Orizzonti à la Mostra de Venise, pour son rôle dans "Les Bienheureux" de Sofia Djama.

Depuis, tout le monde se l'arrache, jusqu'à l'Américain Wes Anderson qui lui a confié un rôle dans "The French Dispatch" (2021), où elle a côtoyé Léa Seydoux, Timothée Chalamet ou Tilda Swinton.

L'année 2023 ne fera pas exception. Elle est à l'affiche du film "Les trois mousquetaires", en salles en avril, aux côtés de piliers du cinéma tricolore.

Née en Algerie, d'un père journaliste et d'une mère professeur de violon, Lyna Khoudri arrive en France, enfant, alors que l'Algérie sombre dans le chaos de la décennie noire. Elle grandit en banlieue parisienne, passe son bac puis intègre le Théâtre national de Strasbourg, dont elle ne sort pas diplômé, happée par le 7e art.

«Me faire peur»

De son rôle d'orthophoniste dans "Hors normes" d'Olivier Nakache et Éric Toledano à la jeune femme rom qu'elle interprète dans "Gagarine" de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, en passant par le témoin clé qui a permis la capture d'Abdelhamid Abaaoud (chef opérationnel des attentats du 13 novembre 2015) dans "Novembre" de Cédric Jimenez, la comédienne cumule les rôles de personnages pivot.

"J'ai besoin de rôles qui font avancer le récit, sinon je ne vois pas l'intérêt", dit-elle d'une phrase qui tombe comme un couperet. "C'est très instinctif, poursuit-elle, il y a des fois où je sais qu'il faut que j'y aille et, des fois, je ne peux pas dire que le rôle n'est pas beau mais c'est juste que je me vois pas jouer ça".

Et de citer le cinéma de John Cassavetes où "l'acteur est au centre".

Quel avenir s'imagine-t-elle ? "Ce que je veux, c'est faire des choses que je n'ai jamais faites, qui vont me faire peur et où je vais me dire 'tiens, comment je vais faire ça ?'", affirme-t-elle.

Comme en février, lorsqu'elle monte seule sur la scène des Bouffes du Nord à Paris dans la peau d'une jeune femme en colère, dans un texte écrit pour elle par Pascal Rambert. "J'aimais le texte, j'aimais le personnage, j'aimais ce que ça défendait et j'aimais le challenge de rester une heure toute seule sur scène", se remémore-t-elle.

Si les sollicitations ne manquent pas, l'actrice assure "avoir très envie de raconter d'où je viens". "A part 'Gagarine', tout ce que j'ai lu ou touché du doigt, ça n'était pas au bon endroit. Pas au bon endroit parce qu'il y a encore un espèce de fantasme autour de la banlieue et de l'homme et la femme arabe".


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com