Faisal ben Farhane à Asharq al-Awsat: «L’accord avec l’Iran témoigne de notre volonté commune de résoudre les différends par le dialogue»

Le prince Faisal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères. (AFP)
Le prince Faisal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères. (AFP)
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Publié le Lundi 13 mars 2023

Faisal ben Farhane à Asharq al-Awsat: «L’accord avec l’Iran témoigne de notre volonté commune de résoudre les différends par le dialogue»

  • Dans son premier entretien depuis la conclusion de l’accord parrainé par la Chine, le prince Faisal déclare être impatient de rencontrer bientôt son homologue iranien pour consolider l’accord
  • L’accord a été conclu grâce au parrainage et à la médiation de la Chine, après plusieurs séries de pourparlers au cours des deux dernières années en Irak et au sultanat d’Oman

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane ben Abdallah, a déclaré que l’accord saoudo-iranien visant à rétablir les relations diplomatiques met en lumière la volonté conjointe des deux parties de «résoudre les différends par la communication et le dialogue».

Il ajoute toutefois: «Cela ne signifie pas qu’un accord a été conclu pour résoudre tous les différends qui les opposent actuellement.»

Vendredi, à Pékin, Riyad et Téhéran sont convenus de rétablir les liens rompus en 2016. Ils ont également décidé de rouvrir leurs ambassades dans un délai de deux mois.

Dans son premier entretien depuis la conclusion de l’accord parrainé par la Chine, le prince Faisal déclare être impatient de rencontrer bientôt son homologue iranien pour consolider l’accord.

«Nous nous préparons à rétablir nos relations diplomatiques d’ici à deux mois. Il est donc normal que nous échangions des visites à l’avenir», note-t-il.

Lors de sa dernière visite à Kiev et à Moscou, il évoque une médiation saoudienne pour arrêter la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Il soutient que le Royaume est «prêt à déployer des efforts et à travailler avec les deux pays pour parvenir à une solution politique qui mettrait fin à la crise et aux combats, en plus de sauver des vies».

L’Arabie saoudite et l’Iran sont convenus de rétablir leurs relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades dans un délai de deux mois. Quel est l’intérêt direct de l’Arabie saoudite dans un tel accord? Cette démarche amorcera-t-elle une nouvelle phase dans la région, sur les plans politique et économique, et au niveau des dossiers régionaux épineux?

Les liens diplomatiques sont au cœur des relations entre les pays. Ceci est doublement important dans le cas de deux pays voisins ayant l’ampleur de l’Arabie saoudite et de l’Iran. Ils partagent plusieurs liens religieux, historiques et culturels.

Ainsi, l’accord a été conclu grâce au parrainage et à la médiation de la Chine, après plusieurs séries de pourparlers au cours des deux dernières années en Irak et au sultanat d’Oman.

L’Arabie saoudite avance sur la voie de la désescalade qu’elle a choisie en raison de son sens des responsabilités pour renforcer la sécurité et la stabilité sur les plans régional et international.

Accepter de rétablir les relations diplomatiques ne signifie pas que nous sommes parvenus à une solution à tous les différends qui nous opposent. C’est plutôt le symbole de notre volonté commune de les résoudre par la communication, le dialogue et les moyens pacifiques et diplomatiques.

Nous, au Royaume, espérons ouvrir un nouveau chapitre avec l’Iran et renforcer la coopération qui consoliderait la sécurité et la stabilité, et favoriserait le développement et la prospérité, non seulement dans nos deux pays mais dans toute la région.

Quand rencontreriez-vous le ministre iranien des Affaires étrangères pour activer l’accord et organiser l’échange d’ambassadeurs? Vous verra-t-on bientôt à Téhéran?

J’ai hâte de rencontrer bientôt le ministre iranien des Affaires étrangères pour consolider l’accord. Nous nous préparons à rétablir les relations diplomatiques dans les deux prochains mois. Il est donc tout à fait naturel d’échanger des visites.

Riyad et Téhéran mettent en lumière dans leur déclaration conjointe «la non-ingérence dans les affaires des autres pays et le respect de leur souveraineté». Washington a mis en doute l’engagement de l’Iran à ce niveau. L’accord comporte-t-il des conditions relatives à l’ingérence dans les affaires d’autrui et pensez-vous que l’Iran respectera ses obligations?

L’une des exigences les plus importantes pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations avec l’Iran est le respect de l’accord que nous avons signé. Nos pays et la région ont intérêt à renforcer la coordination et la coopération conjointes et à se concentrer sur le développement plutôt que l’hégémonie.

Une telle approche réalisera les aspirations et les espoirs de nos peuples et des générations à venir pour un avenir meilleur, sûr, stable et prospère. Nous espérons que les Iraniens partageront nos espoirs et nos objectifs et sommes impatients de travailler avec eux pour les atteindre.

Depuis un moment, l’Iran est en proie à plusieurs crises, comme l’échec des négociations sur son programme nucléaire et des problèmes internes qui ont conduit à une succession de crises, sans parler de son économie chancelante. Certaines voix, notamment occidentales, pensent que ce nouvel accord pourrait être une bouée de sauvetage pour le régime iranien. Qu’en pensez-vous?

Je ne répondrai pas à la plupart de ce qui a été soulevé dans la question puisqu’il s’agit principalement des affaires intérieures de l’Iran. Ce que je peux dire, c’est que l’Iran est un pays voisin, dont la stabilité et le développement serviront les intérêts et le développement de la région. Nous, en Arabie saoudite, ne lui souhaitons que du bien.

Quant au développement continu de ses capacités nucléaires, cela est indéniablement alarmant. Nous avons demandé à plusieurs reprises que la région du Golfe et le Moyen-Orient soient exempts d’armes de destruction massive. Nous appelons l’Iran à respecter ses engagements nucléaires et à intensifier sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique. Nous continuerons de travailler avec nos alliés et nos amis pour garantir cela.

La Chine n’a pas l’habitude de mettre son poids diplomatique dans des initiatives visant à résoudre les crises régionales. La question est la suivante: pourquoi la Chine était-elle spécifiquement le médiateur, pas un autre pays?

Comme l’indique la déclaration conjointe, l’Arabie saoudite a salué l’initiative proposée par le président chinois, Xi Jinping. Elle considère qu’elle s’inscrit dans le prolongement des négociations qu’elle mène avec les Iraniens depuis deux ans. Nul n’est sans savoir que la Chine entretient de bonnes relations avec l’Arabie saoudite et l’Iran, ce qui a favorisé le rapprochement et mis en lumière les préoccupations légitimes du Royaume.

Nous espérons que le parrainage de l’accord par la Chine renforcera la coexistence et la sécurité dans notre région, ainsi que le bon voisinage entre les pays. Les trois pays ont un intérêt commun à préparer un environnement régional marqué par la paix, la sécurité et la stabilité afin qu’ils puissent œuvrer à la mise en place de partenariats régionaux et internationaux qui garantissent le développement économique et la prospérité des peuples.

 

Vous aviez proposé une initiative à Moscou pour mettre fin au conflit ukrainien. Pouvez-vous nous éclairer davantage sur les efforts diplomatiques que vous avez déployés là-bas, en particulier pour ce qui est de la manière dont les parties belligérantes ont accepté le rôle saoudien? Avez-vous fait des progrès dans ce domaine et êtes-vous optimiste quant à votre réussite?

Nous étions – et sommes toujours – prêts à déployer des efforts et à travailler avec les deux pays pour parvenir à une solution politique qui mettrait fin à la crise et aux combats et sauverait des vies.

Les efforts du prince Mohammed ben Salmane, prince héritier et Premier ministre, ont conduit à un échange de prisonniers entre les deux parties. Le Royaume s’est concentré sur la satisfaction des besoins humanitaires immédiats résultant de la guerre. Notre réponse humanitaire en Ukraine est la preuve de cette volonté.

La situation exige que les deux parties ainsi que la communauté internationale mettent fin à l’escalade dangereuse qui a porté atteinte à la sécurité des deux pays et de l’Europe, et affaibli la coopération internationale.


 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa s'associent pour des travaux archéologiques

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
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  • L’accord stratégique prévoit notamment des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles
  • Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites

DUBAÏ: La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa vont collaborer à des travaux archéologiques sur deux sites préhistoriques.

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. Il témoigne de l’engagement de la commission à étendre son travail de terrain et ses prospections archéologiques à l’ensemble du Royaume ainsi qu’à renforcer ses partenariats scientifiques avec des universités et des centres spécialisés dans le monde entier.

L’accord stratégique prévoit des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles ainsi que l’attraction d’experts scientifiques de renom. Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites.

La signature, qui a eu lieu à Riyad, s’est déroulée en présence de Jasser al-Harbash, président de la Commission saoudienne du patrimoine, et de Fumio Iwai, ambassadeur du Japon en Arabie saoudite.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Conditions climatiques extrêmes attendues aux EAU, le pays en état d’alerte

Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
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  • Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays
  • Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire

DUBAÏ: Des conditions climatiques extrêmes sont à nouveau attendues aux Émirats arabes unis (EAU). Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays.

L’Autorité nationale de gestion des crises et des catastrophes (NCM) a déclaré que des rafales qui peuvent atteindre 40 km/h risquent de s’abattre sur la région jeudi.

Bien que le NCM prévoie des conditions moins sévères qu’en avril, elle a averti les habitants qu’ils devaient s’attendre à des pluies et à des orages au cours des deux prochains jours. Des chutes de grêle pourraient se produire dans les régions de l’est et s’étendre à certaines régions de l’intérieur et de l’ouest.

Vendredi et samedi, la nébulosité devrait diminuer, avec la possibilité de pluies légères à moyennes qui pourraient être plus fortes dans certaines régions du sud et de l’est.

Les agences gouvernementales se coordonnent avec l’Équipe d’évaluation conjointe des conditions météorologiques et tropicales afin de suivre l’évolution de la situation, selon un communiqué du NCM.

Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire.

Le gouvernement de Dubaï a annoncé que toutes les écoles privées des EAU passeraient à l’enseignement à distance jeudi et vendredi par mesure de précaution.

Les autorités ont invité la population à faire preuve de prudence, à respecter les normes de sécurité et les lignes directrices, à s’abstenir de faire circuler des rumeurs et à ne se fier qu’aux sources d’information officielles.

Les EAU se remettent encore des tempêtes du mois dernier, qui ont provoqué de graves inondations, submergeant les rues et perturbant les vols à l’aéroport international de Dubaï.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Autorité saoudienne du tourisme organise son premier salon du voyage en Indonésie

L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
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  • Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023
  • L’exposition de l’Autorité saoudienne du tourisme à Jakarta se tiendra jusqu’au 5 mai

JAKARTA: L’Autorité saoudienne du tourisme (STA) a inauguré mercredi sa première exposition en Indonésie. L’objectif est de présenter les destinations de culture et d’aventure du Royaume aux visiteurs du plus grand pays à majorité musulmane du monde.

Le secteur du tourisme est en plein essor depuis le lancement de la Vision 2030. Le Royaume se positionne en effet comme une destination et un marché touristique dynamique, diversifié et attirant tout au long de l’année, qui contribuera à hauteur de 10% au PIB d’ici à 2030.

Accueillis avec des dattes et du qahwa, le café arabe traditionnel, les Indonésiens se sont rendus en masse à l’exposition de la STA, inaugurée par Tawfiq al-Rabiah, ministre saoudien du Hajj et de l’Omra, et par Alhasan Aldabbagh, président de la STA pour les marchés d’Asie-Pacifique, au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta.

«L’Arabie saoudite et l’Indonésie sont de bons pays qui entretiennent des relations sociales et économiques depuis très longtemps. Nous recevons et nous accueillons de nombreux voyageurs indonésiens qui se rendent à l’Omra et au Hajj», a précisé M. Aldabbagh à la presse.

«Nous voulons attirer encore plus d’Indonésiens, non seulement pour accomplir l’Omra, mais aussi pour découvrir d’autres endroits. [...] L’Indonésie est un marché spécial pour nous en raison de cette relation étroite.»

Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023, mais la plupart d’entre eux ont voyagé pour accomplir l’Omra et se sont concentrés sur les sites de pèlerinage. Les autorités saoudiennes espèrent donc qu’ils commenceront à explorer également la richesse de l’histoire et du patrimoine du pays.

M. Aldabbagh s’attendait à recevoir environ 10 000 visiteurs par jour à l’exposition de Jakarta, qui se tiendra jusqu’au 5 mai.

«Nous voulons que les gens découvrent toutes les attractions dont nous disposons en Arabie saoudite [...], qu’ils viennent en famille pour profiter du pays et le découvrir», a-t-il expliqué, donnant pour exemples Djeddah et AlUla.

 

Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)

 

Ville historique située sur la rive orientale de la mer Rouge, Djeddah est, depuis le viie siècle, un port important pour les routes commerciales de l’océan Indien, et constitue la porte d’entrée des pèlerins musulmans à La Mecque.

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Djeddah se caractérise par une tradition architecturale particulière influencée par les anciennes routes commerciales.

AlUla, autre site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, est une ancienne oasis au milieu du désert et l’un des berceaux culturels les plus importants de la péninsule Arabique.

Les anciens royaumes ont prospéré dans la vallée d’AlUla entre 800 et 100 avant J.-C. et ils ont été suivis par Hégra, une ville importante de la civilisation nabatéenne – premier site saoudien inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Sa capitale, Pétra, est située dans l’actuelle Jordanie.

Le Salon du voyage saoudien, à Jakarta, a déjà suscité l’intérêt de visiteurs potentiels qui se sont dits étonnés par la variété des destinations qu’offre le Royaume.

«C’est une bonne chose pour nous d’obtenir davantage d’informations, car nous n’avons jamais connu cela auparavant; c’est rare. D’habitude, nous sommes informés par les agences de voyages, mais là, les informations viennent directement des autorités saoudiennes», a confié Yudi Prasetyo, un habitant de Jakarta.

Une autre visiteuse, Linda Wardani, explique qu’elle éprouve de la curiosité à l’idée d’explorer les sites anciens du Royaume, qu’elle ne connaissait jusqu’à présent que par les réseaux sociaux.

«Nous sommes curieux de découvrir AlUla, qui est vraiment magnifique», a-t-elle lancé. «Nous sommes encore plus curieux de découvrir d’autres destinations en Arabie saoudite, car, lorsqu’il s’agit de l’Omra, les destinations sont connues de tous. Par ailleurs, nous assistons à la croissance de l’Arabie saoudite et il y a d’autres sites touristiques à admirer.»

Halid Umar Bakadam, PDG de l’agence de voyages Dream Tour, a observé un intérêt croissant pour les voyages en Arabie saoudite qui ne sont pas liés à l’Omra. Son agence propose désormais des circuits étendus, qui permettent aux visiteurs de découvrir d’autres destinations dans le Royaume.

«Ils accueillent davantage de touristes», a-t-il précisé. «De nombreuses personnes manifestent de l’intérêt au sujet des nouvelles destinations.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com