Le marché musical français toujours audible

Les supports physiques, CD et vinyle, constituent le quart restant par rapport au numérique, «soit exactement l'inverse d'il y a 10 ans». (Photo, AFP)
Les supports physiques, CD et vinyle, constituent le quart restant par rapport au numérique, «soit exactement l'inverse d'il y a 10 ans». (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 mars 2023

Le marché musical français toujours audible

  • C'est la sixième année consécutive de hausse. Le Snep fait état d'un chiffre d'affaires de 920 millions d'euros l'an passé, avec une croissance «significative malgré un environnement complexe, marqué par l'incertitude économique» et «l'inflation»
  • Le streaming par abonnement, à hauteur de 426 millions d'euros, est en «progression de 11% par rapport à 2021», établit le Syndicat

PARIS: "Résiste, prouve que tu existes": le tube de France Gall colle au marché français de la musique enregistrée, en progression de 6,4% en 2022 malgré un contexte économique délicat, selon les résultats dévoilés mardi par le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep).

C'est la sixième année consécutive de hausse. Le Snep fait état d'un chiffre d'affaires de 920 millions d'euros l'an passé, avec une croissance "significative malgré un environnement complexe, marqué par l'incertitude économique" et "l'inflation".

Les revenus des ventes retrouvent "leur niveau d'il y a 15 ans, mais n'atteignent que 52% du pic historique de 2002", précise l'organisme.

Les ventes (donc, hors droits voisins et synchronisation des films, publicités, jeux vidéo), à hauteur de 766 millions d'euros, reposent "aux trois quarts" sur les "exploitations numériques". Soit 569 millions d'euros en comptant le streaming par abonnement et le streaming financé par la publicité.

Les supports physiques, CD et vinyle, constituent le quart restant par rapport au numérique, "soit exactement l'inverse d'il y a 10 ans".

Le streaming par abonnement, à hauteur de 426 millions d'euros, est en "progression de 11% par rapport à 2021", établit le Syndicat.

« Défi majeur »

Si "16 millions d'utilisateurs ont adopté le streaming payant, l'usage est encore loin de toucher au but dans la conquête de tous les publics", selon le Snep. Le "défi majeur" pour plateformes et producteurs est de "convaincre les consommateurs, jeunes et adultes, de franchir le pas de l'abonnement" pour atteindre "les niveaux des autres grands marchés de la musique", relève Alexandre Lasch, directeur général du Snep.

La France n'est qu'en 16e position du classement mondial du streaming par abonnement (le trio de tête est composé de la Suède, patrie de Spotify, leader des plateformes musicales mondiales, du Royaume-Uni et des Etats-Unis).

"C'est une progression à la française, en mode diesel", commente Olivier Nusse, président d'Universal Music France et vice-président du Snep. "Par rapport à d'autres pays arrivés à maturité du streaming par abonnement, nous avons des années réjouissantes devant nous", prédit Marie-Anne Robert, présidente de Sony Music France et membre du conseil du Snep.

Parmi les autres challenges, Olivier Nusse s'attarde sur TikTok, plateforme "qui ne rémunère pas du tout à la hauteur qu'elle devrait la musique utilisée". Le dirigeant d'Universal Music France s'inquiète aussi "du temps passé" par les jeunes audiences sur TikTok, "temps qui manque au streaming payant". "Et cette tendance, on n'en voit que le début", insiste Olivier Nusse.

Alain Veille, président de Warner Music France et membre du conseil du Snep, pointe lui les questions soulevées par l'intelligence artificielle: "C'est à la fois une vraie innovation, mais cela constitue aussi un point de vigilance à avoir pour la protection des droits (de propriété intellectuelle) de nos artistes".

Le vinyle tourne rond

Pour en revenir aux supports physiques, le CD, deuxième source des ventes malgré une baisse de 25%, est talonné par le vinyle. Ce dernier, en hausse de 13%, représente "désormais 45% des ventes physiques, contre moins de 1% il y a 10 ans", souligne encore le Snep.

C'est une tendance mondiale. Pour la première fois depuis 1987, il y a eu plus de disques vinyles vendus aux Etats-Unis en 2022 que de CD, preuve de l'engouement pour ce format rétro très à la mode.

Enfin, les "projets des artistes produits en France et chantant en français" confirment "cette année encore leurs performances remarquables", avec "17 albums dans le Top 20" des ventes en 2022.

Dans le Top 10, il y a même 100% de production française, avec deux artistes belges, Stromae et Angèle, mais qui sont produits dans l'Hexagone. De quoi s'enorgueillir par comparaison au marché du cinéma en France, marqué en 2022 par un Top 10 du box-office garni à 100% par des films étrangers.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.