250 étudiants palestiniens quittent leurs universités en raison des incursions israéliennes en Cisjordanie

Les forces de sécurité israéliennes tirent des grenades lacrymogènes lors d'affrontements avec des étudiants d'universités palestiniennes (Photo, AFP).
Les forces de sécurité israéliennes tirent des grenades lacrymogènes lors d'affrontements avec des étudiants d'universités palestiniennes (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 19 mars 2023

250 étudiants palestiniens quittent leurs universités en raison des incursions israéliennes en Cisjordanie

  • L'une des raisons du harcèlement israélien repose sur les 8 millions de dollars que les universités palestiniennes reçoivent chaque année de la part des étudiants
  • Le gouverneur de Jénine a déclaré à Arab News que l'invasion de Jénine et de son camp par l'armée israélienne a eu des effets catastrophiques sur la population

RAMALLAH: Environ 10 000 étudiants palestiniens vivant en Israël et fréquentant des universités palestiniennes en Cisjordanie ont été confrontés à des difficultés récemment à cause de l'escalade des incursions de l'armée israélienne dans les villes palestiniennes, des arrestations et des meurtres.

Au moins 250 d'entre eux ont quitté les universités et sont retournés à leur lieu de résidence en Israël, ont confirmé des sources à Arab News.

Leurs études ont été fortement affectées par les grèves générales, le deuil des victimes de la violence israélienne et l'augmentation des points de contrôle militaires israéliens à l'entrée des villes palestiniennes, ce qui a entraîné la suspension des cours dans les universités.

 

MISE EN CONTEXTE

Environ 5 000 étudiants sont inscrits à l'université arabo-américaine de Jénine, 3 000 étudiants à l'université An-Najah, 1 100 étudiants à l'université de Jérusalem à Abu Dis et 1 000 étudiants à l'université d'Hébron.  

• L'une des raisons du harcèlement israélien repose sur les 8 millions de dollars que les universités palestiniennes reçoivent chaque année de la part des étudiants. Si les étudiants quittent les universités palestiniennes, ces institutions seront perdantes et les universités israéliennes en bénéficieront.

Les étudiants palestiniens venant d'Israël constituent une bonne source de revenus pour les universités palestiniennes de Cisjordanie. Les étudiants louent également des logements à proximité des universités, ce qui stimule l'économie locale.

 

Environ 5 000 étudiants sont inscrits à l'université arabo-américaine de Jénine, 3 000 étudiants à l'université An-Najah, 1 100 étudiants à l'université de Jérusalem à Abu Dis et 1 000 étudiants à l'université d'Hébron.

Des sources ont déclaré à Arab News l'une des raisons du harcèlement israélien repose sur les 8 millions de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro) que les universités palestiniennes reçoivent chaque année de la part des étudiants. Si les étudiants quittent les universités palestiniennes, ces institutions seront perdantes et les universités israéliennes en bénéficieront.

Les étudiants palestiniens venant d'Israël constituent une bonne source de revenus pour les universités palestiniennes de Cisjordanie. Les étudiants louent également des logements à proximité des universités, ce qui stimule l'économie locale.

Les étudiants ont décidé de renoncer à leurs études dans ces universités à cause du harcèlement, des enquêtes et des interrogatoires menés par Israël, ainsi que de la détérioration des conditions sécuritaires dans ces villes. Par ailleurs, l'agence de sécurité israélienne Shin Bet a créé une unité spéciale chargée de surveiller les étudiants palestiniens.

L'analyste politique Jalal Banna a déclaré: «Ces étudiants étudient dans une zone géographique qui représente un défi majeur pour la sécurité d'Israël. Il est donc naturel de les regarder avec méfiance.»

Par ailleurs, le ministre israélien de l'Éducation a rejeté l'offre des étudiants palestiniens de passer des contrats avec des collèges arabes en Israël pour achever leurs études.

Amir Assi, professeur d'université palestinien vivant en Israël, a déclaré à Arab News que le comportement israélien à cet égard est une honte pour les forces d'occupation, car les autorités israéliennes ne sont pas disposées à éliminer les obstacles auxquels les étudiants palestiniens sont confrontés.

Youssef Jabarin, professeur d'université, a signalé: «Israël refuse de créer une université arabe destinée aux Palestiniens en Israël qui enseignerait en arabe, et en même temps, il ne veut pas qu'ils étudient dans les universités palestiniennes sous de vagues prétextes de sécurité.»

Par ailleurs, le gouverneur de Jénine, le major-général Akram Rajoub, a déclaré à Arab News que l'invasion de Jénine et de son camp par l'armée israélienne a eu des effets catastrophiques sur la population.

Concernant la pauvreté croissante à Jénine et dans son camp, il a affirmé qu'avant le Ramadan, il avait l'habitude de distribuer 200 coupons aux familles à faible revenu pour les aider à acheter des produits quotidiens, alors qu'aujourd'hui, environ 700 coupons sont nécessaires.

Rajoub a soutenu que l'armée israélienne avait transformé Jénine et son camp en «un camp d'entraînement pratique pour ses forces» par le biais de diverses unités et de l'utilisation de technologies telles que les drones et autres.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Short Url
  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
Short Url
  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Short Url
  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.