La Corée du Nord tire un missile balistique vers la mer du Japon

Les exercices de Séoul et Washington rendent furieux Pyongyang, qui les perçoit comme des répétitions à une invasion de son territoire et promet régulièrement une réponse "écrasante". (AFP)
Les exercices de Séoul et Washington rendent furieux Pyongyang, qui les perçoit comme des répétitions à une invasion de son territoire et promet régulièrement une réponse "écrasante". (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 19 mars 2023

La Corée du Nord tire un missile balistique vers la mer du Japon

  • La Corée du Nord a tiré un missile balistique de courte portée dimanche, selon l'armée sud-coréenne, sa quatrième démonstration de force en une semaine
  • Séoul et Washington mènent depuis lundi leurs plus importantes manoeuvres militaires en cinq ans, censées renforcer leur coopération face à la menace croissante du Nord

SEOUL: La Corée du Nord a tiré un missile balistique de courte portée dimanche, selon l'armée sud-coréenne, sa quatrième démonstration de force en une semaine au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans.

"Notre armée a détecté un missile balistique de courte portée tiré des environs de la zone de Tongchang-ri, dans la province du Pyongan du Nord (nord-ouest), à 11H05 (02H05 GMT) vers la mer de l'Est", a indiqué l'état-major interarmées (JCS), en référence au nom coréen de la mer du Japon.

Les renseignements américains et sud-coréens analysent le projectile, qui a volé sur 800 kilomètres, a déclaré le JCS dans un communiqué, qualifiant ce lancement de "provocation sérieuse" en violation des sanctions de l'ONU.

Le JCS a ajouté que l'armée se tenait prête à répliquer de manière "écrasante", tout en poursuivant des "manoeuvres et exercices militaires intensifs et minutieux".

Séoul et Washington mènent depuis lundi leurs plus importantes manoeuvres militaires en cinq ans, censées renforcer leur coopération face à la menace croissante du Nord. Baptisées "Freedom Shield", elles doivent durer jusqu'au 23 mars.

Le commandement Indo-Pacifique de l'armée américaine a aussi condamné ce tir, qui souligne "l'impact déstabilisant" des programmes d'armement nord-coréens pourtant interdits.

Tokyo a également confirmé le tir tout en le condamnant "avec véhémence" par l'intermédiaire de son ambassade à Pékin, a expliqué à la presse le vice-ministre de la Défense, Toshiro Ino.

"Ligne rouge" 

Les exercices de Séoul et Washington rendent furieux Pyongyang, qui les perçoit comme des répétitions à une invasion de son territoire et promet régulièrement une réponse "écrasante".

Ils se "rapprochent d'une impardonnable ligne rouge", avait dit l'agence officielle nord-coréenne KCNA à leur sujet samedi.

Quelques heures après ce dernier lancement, le ministère de la Défense à Séoul a fait état de manoeuvres aériennes impliquant au moins un bombardier de longue portée B-1B et des avions F-16 côté américain, ainsi que des chasseurs furtifs F-35A côté sud-coréen.

Le tir de dimanche intervient au lendemain d'une annonce de KCNA selon laquelle "plus de 800.000" jeunes volontaires déterminés à "anéantir de façon impitoyable les obsédés de la guerre" ont rejoint l'armée pour combattre "les impérialistes américains".

Jeudi, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant Kim Jong Un et de sa fille, et juste avant une visite au Japon du président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

En froid pendant des années en raison d'un contentieux historique, les deux voisins ont repris langue au plus haut niveau et décidé de présenter un front uni face à la Corée du Nord.

M. Yoon a également annoncé la réactivation de l'Accord sur la sécurité générale des informations militaires (GSOMIA). Ce pacte, signé en 2016 mais remis en cause en 2019 par Séoul en raison de tensions diplomatiques, permet l'échange de renseignements militaires.

Il s'agissait jeudi du deuxième essai d'ICBM réalisé par Pyongyang cette année, que KCNA avait alors qualifié de réponse aux exercices militaires "frénétiques" de la Corée du Sud et des Etats-Unis.

Ce tir survenait lui-même après le lancement mardi de deux missiles balistiques de courte portée et, le 12 mars, de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin.

"Autodéfense légitime" 

Dimanche, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné le dernier lancement d'ICBM, affirmant que "le comportement dangereux de la Corée du Nord nécessite une réaction rapide et unie de la communauté internationale, dont des nouvelles mesures importantes du Conseil de sécurité de l'ONU".

Ce dernier doit tenir une réunion d'urgence lundi à propos de ce même essai, à la demande de Washington et Tokyo, selon l'agence de presse Yonhap.

Dans un communiqué publié par KCNA, le ministère des Affaires étrangères nord-coréen a parlé de "contre-mesures d'autodéfense légitimes" et "fermement" mis en garde les Etats-Unis et les autres pays qui voudraient soumettre celles-ci à l'examen du Conseil.

Dans une déclaration séparée, le ministère a fustigé les Etats-Unis et son ambassadrice aux Nations Unies, qu'il considère "obsédés par la mise en oeuvre de sanctions contraires à l'éthique" contre la Corée du Nord.

Des experts avaient averti que Pyongyang prendrait probablement prétexte de ces manoeuvres pour tirer plus de missiles et peut-être même procéder à un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.

L'an dernier, la Corée du Nord a déclaré "irréversible" son statut de puissance nucléaire et Kim Jong Un a appelé à augmenter de manière "exponentielle" l'arsenal militaire du pays, y compris en armes nucléaires tactiques.

Plus tôt ce mois-ci, le leader a ordonné à l'armée d'intensifier ses propres manoeuvres en vue d'une "guerre réelle".


Russie: le cycliste français Sofiane Sehili libéré

Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti. (AFP)
Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti. (AFP)
Short Url
  • Le cycliste était parti de Lisbonne début juillet, et comptait traverser 17 pays pour arriver début septembre à Vladivostok, en Extrême-Orient russe
  • Sa compagne Fanny Bensussan a indiqué en septembre à la chaîne française France 3 Occitanie que le cycliste avait décidé de se présenter devant les douaniers, convaincu qu'ils le laisseraient tout de même passer à vélo, mais avait été arrêté

MOSCOU: Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti.

Un tribunal de la localité de Pogranitchny, dans la région de Primorié (Extrême-Orient russe), a "reconnu Sofiane Sehili coupable" et l'a condamné "à une amende de 50.000 roubles" (environ 530 euros), a annoncé la juge Irina Billé, citée par l'agence.

Compte tenu du temps passé en détention provisoire, le cycliste de 44 ans a été exempté du paiement de l'amende et libéré dans la salle du tribunal, selon la même source.

Contactée par l'AFP, l'avocate de Sofiane Sehili, Alla Kouchnir, n'était pas joignable dans l'immédiat.

Accusé de "franchissement illégal de la frontière" russe, M. Sehili risquait jusqu'à deux ans de prison.

Il a été arrêté début septembre en Extrême-Orient russe, censé être l'étape finale de son record du monde de la traversée eurasienne à vélo, et était depuis en détention provisoire dans l'attente de son procès.

Le cycliste d'endurance français avait voulu pédaler en Russie depuis la Chine via un poste-frontière qui n'était franchissable qu'en train ou en autocar, selon un responsable d'une commission publique de contrôle des prisons, Vladimir Naïdine.

Or, utiliser ces modes de transport aurait invalidé son record après plus de 60 jours et des milliers de kilomètres d'effort.

Le cycliste était parti de Lisbonne début juillet, et comptait traverser 17 pays pour arriver début septembre à Vladivostok, en Extrême-Orient russe.

Sa compagne Fanny Bensussan a indiqué en septembre à la chaîne française France 3 Occitanie que le cycliste avait décidé de se présenter devant les douaniers, convaincu qu'ils le laisseraient tout de même passer à vélo, mais avait été arrêté.

"Il ne pensait qu'à son exploit sportif", avait-elle expliqué.

Ancien documentaliste au magazine culturel Télérama, Sofiane Sehili s'est spécialisé dans l'ultracyclisme, fait d'épreuves longues de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres.

Plusieurs ressortissants occidentaux ont été arrêtés en Russie depuis le début de l'offensive à grande échelle en Ukraine en 2022, et les relations diplomatiques entre Paris et Moscou sont glaciales.


Washington menace Bogota, 5 morts dans des frappes américaines dans le Pacifique

Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro. (AFP)
Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro. (AFP)
Short Url
  • Dans le même temps, les Etats-Unis ont frappé un deuxième bateau dans l'océan Pacifique mercredi, après une première attaque mardi, selon le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, faisant cinq morts au total
  • Ces frappes, qui selon Washington visent des narcotrafiquants en eaux internationales, n'avaient jusqu'à présent eu lieu que dans les Caraïbes

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro.

Le président américain Donald Trump a qualifié M. Petro de "baron de la drogue" et de "pire président que la Colombie ait jamais eu". L'élu de gauche a répondu en annonçant porter plainte pour diffamation devant la justice américaine.

M. Trump, qui a déjà proféré des menaces similaires à l'encontre du dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro, a également invité M. Petro à "faire attention". Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a de son côté qualifié le dirigeant colombien de "fou".

Dans le même temps, les Etats-Unis ont frappé un deuxième bateau dans l'océan Pacifique mercredi, après une première attaque mardi, selon le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, faisant cinq morts au total.

Ces frappes, qui selon Washington visent des narcotrafiquants en eaux internationales, n'avaient jusqu'à présent eu lieu que dans les Caraïbes.

Une source militaire colombienne a affirmé à l'AFP que la frappe de mardi s'était produite "près" mais non à l'intérieur des eaux coombiennes.

Au total, les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques de ce type ces dernières semaines, pour 37 morts.

L'origine des navires visés – huit bateaux et un semi-submersible – n'a pas été précisée, mais certains ont été détruits au large du Venezuela.

"Inacceptable" 

Washington a déployé des avions de chasse et des navires dans ce qu'il revendique comme une lutte contre le narcotrafic.

La Maison Blanche et le Pentagone ont toutefois produit peu de preuves pour étayer leurs affirmations selon lesquelles les personnes ciblées étaient impliquées dans le trafic de drogue.

Le Pentagone a déclaré au Congrès que les Etats-Unis étaient en "conflit armé" avec les cartels sud-américains, les qualifiant de groupes terroristes.

"Tout comme Al-Qaïda a mené une guerre contre notre patrie, ces cartels mènent une guerre contre notre frontière et notre peuple. Il n'y aura ni refuge ni pardon, seulement la justice ", a déclaré M. Hegset.

Mais selon les experts, les exécutions extrajudiciaires restent illégales, même si elles visent des narcotrafiquants présumés.

La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, mais elle travaille depuis des décennies avec les Etats-Unis pour en réduire la production, contrôlée par divers groupes paramilitaires, cartels et guérillas.

"Ce qui est en jeu, c'est une relation historique vieille de plus de 200 ans, qui profite aux Etats-Unis comme à la Colombie", s'est alarmé mercredi l'ambassadeur colombien à Washington Daniel García-Peña, dans un entretien à l'AFP, après avoir été rappelé à Bogota pour consultation

"Nous sommes face à un gouvernement américain qui cherche à changer le paradigme (...) de ses relations internationales, dans lequel l'incertitude joue malheureusement un rôle très important", a-t-il ajouté, jugeant les menaces de Donald Trump "inacceptables".

Le Venezuela a de son côté accusé les Etats-Unis de prétexter de la lutte contre le trafic de drogue pour tenter de renverser son président, Nicolas Maduro. Celui-ci a affirmé mercredi que son pays disposait de 5.000 missiles antiaériens portables pour contrer les forces américaines.


Rubio affirme que les projets d'annexion d'Israël en Cisjordanie «menacent» la trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio. (AFP)
Short Url
  • Marco Rubio a averti que les projets de loi israéliens visant à étendre la souveraineté en Cisjordanie risquent de compromettre la trêve à Gaza, soulignant que les États-Unis, sous Donald Trump, ne peuvent pas les soutenir pour le moment
  • Malgré le soutien de l’extrême droite israélienne à l’annexion, Washington redoute que ces initiatives ravivent les tensions en Cisjordanie et fragilisent les efforts de paix en cours

WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a mis en garde mercredi sur le fait que le vote au parlement israélien de projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie risquait de "menacer" la trêve à Gaza.

"Je pense que le président (Donald Trump) s'est assuré que ce n'est pas quelque chose que nous pouvons soutenir pour le moment", a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il partait pour Israël, où il est attendu jeudi, affirmant que cela "menacerait" le cessez-le-feu et serait "contre-productif".

La Knesset, le Parlement israélien, s'est prononcé mercredi pour l'examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie occupée, en pleine visite du vice-président américain JD Vance en Israël.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël dans sa guerre contre le mouvement islamiste Hamas, s'est opposé à toute annexion de la Cisjordanie par Israël, un projet soutenu par l'extrême droite israélienne.

Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser leur examen en première lecture.

Israël a approuvé en août un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie, dénoncé par l'ONU et plusieurs dirigeants étrangers.

"C'est une démocratie, ils vont voter", a déclaré M. Rubio.

"Mais pour l'instant, c'est quelque chose qui, selon nous, pourrait être contre-productif", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la recrudescence des violences commises par des colons israéliens extrémistes contre les Palestiniens en Cisjordanie, M. Rubio a déclaré: "Nous sommes préoccupés par tout ce qui menace de déstabiliser le fruit de nos efforts".

Marco Rubio se rend en Israël dans la foulée du vice-président JD Vance, qui s'est montré globalement optimiste quant au maintien de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Entré en vigueur le 10 octobre et basé sur un plan de M. Trump, cet accord avait paru vaciller dimanche après des violences meurtrières à Gaza et des échanges d'accusations de violations de la trêve.

"Il y aura chaque jour des menaces, mais je pense en réalité que nous sommes en avance sur le calendrier en termes de mise en place, et le fait que nous ayons traversé ce week-end est un bon signe", a dit M. Rubio.