Veillée d'armes à New York avant la possible inculpation pénale de Trump

Des partisans de l'ancien président américain Donald Trump manifestent près du Mar-a-Lago Club à Palm Beach, en Floride, le 21 mars 2023 (Photo, AFP).
Des partisans de l'ancien président américain Donald Trump manifestent près du Mar-a-Lago Club à Palm Beach, en Floride, le 21 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 mars 2023

Veillée d'armes à New York avant la possible inculpation pénale de Trump

  • Le milliardaire a dénoncé une «chasse aux sorcières» menée par les démocrates
  • Si il était inculpé, Donald Trump serait alors photographié, ses empreintes digitales relevées et il pourrait même être brièvement menotté

WASHINGTON: Des barrières de police devant la Trump Tower et le palais de justice de Manhattan ; davantage de forces de l'ordre et de journalistes que de manifestants pro-Trump : New York attend la possible inculpation pénale historique de l'ancien président des États-Unis.

Dans un dernier communiqué mardi de l'équipe de campagne de Donald Trump pour la présidentielle de 2024, une photo montre deux manutentionnaires de la police de New York (NYPD) déchargeant tranquillement d'un camion une barrière métallique.

Avec un message censé dramatiser et solenniser l'instant : "Des barricades sont en train d'être disposées autour du tribunal pénal de Manhattan, au moment où notre nation attend une annonce pour savoir si le président Donald J. Trump va être INCULPÉ bien qu'il n'ait commis AUCUN DÉLIT".

Le 45e président des États-Unis (2017-2021) donne rendez-vous à ses électeurs "le 5 novembre 2024 quand nous, le peuple, regagnerons la Maison Blanche et rendrons sa grandeur à l'Amérique".

En attendant, il doit répondre devant la justice d'une affaire de paiement de 130.000 dollars, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016, à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels avec qui il aurait eu une liaison.

Devant les bureaux du procureur de l'État de New York pour le district de Manhattan, Alvin Bragg, des dizaines de journalistes spéculent sur la date où le magistrat et un grand jury -- un panel de citoyens aux larges pouvoirs d'enquête et chargé d'entériner une mise en examen -- détermineront le bien-fondé ou non d'une inculpation.

Mercredi ou semaine prochaine ? 

Trump avait frappé fort samedi en affirmant sur son réseau Truth Social qu'il serait formellement et symboliquement inculpé et "arrêté" ce mardi.

Plusieurs médias évoquent maintenant un communiqué du procureur, mercredi, annonçant l'inculpation et, seulement la semaine prochaine, la comparution de Donald Trump devant le tribunal pour lui signifier les poursuites et le placer symboliquement quelques minutes en état d'arrestation.

Pour un président américain, qu'il soit en exercice ou qu'il ait quitté la Maison Blanche, ce serait sans précédent.

Donald Trump serait alors photographié, ses empreintes digitales relevées et il pourrait même être brièvement menotté, selon la procédure pénale américaine.

Les autorités judiciaires new-yorkaises veulent cependant éviter un tel spectacle et la pagaille médiatique et politique qui s'en suivrait.

Le milliardaire a dénoncé une "chasse aux sorcières" menée par les démocrates, mais ses appels à "manifester" ont fait chou blanc.

Seule une quarantaine de partisans se sont rassemblés mardi devant sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, et quelques dizaines d'autres dans le froid new-yorkais lundi devant le palais de justice et la Trump Tower de la 5e Avenue.

Toutefois, par crainte d'affrontements dans une ville à l'histoire violente, un porte-parole de NYPD a prévenu dans un courriel que "la présence de policiers en tenue allait augmenter dans les cinq arrondissements de la mégapole", même s'il n'y a "actuellement aucune menace crédible à New York".

«The Donald»

À défaut de colère dans la rue, les trumpistes battent le rappel sur les réseaux sociaux.

Pour tenter de bloquer la mise en cause judiciaire de leur héros, le groupe "The Donald" sur la plateforme Reddit veut déclencher une "grève nationale" voire une "guerre civile 2.0".

L'affaire Stormy Daniels est juridiquement complexe.

La justice new-yorkaise cherche à déterminer si Trump est coupable de fausses déclarations, une infraction, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé 130.000 dollars à cette femme, de son vrai nom Stephanie Clifford, juste avant la présidentielle de 2016, que le républicain avait remportée.

Dans quel but ? Pour qu'elle taise une supposée relation extraconjugale dix ans plus tôt, selon l'accusation.

Répétition du 6 janvier 2021 

L'enquête, qui a duré des années, s'est accélérée la semaine dernière.

Michael Cohen, ancien avocat et désormais ennemi de Trump ayant payé Stormy Daniels en 2016, a témoigné devant le grand jury. L'actrice a aussi coopéré avec les procureurs et ce même panel.

Donald Trump avait également été invité à s'exprimer devant ce grand jury, selon la presse, et un de ses avocats avait assuré qu'il se "rendrait" volontiers à une convocation de la justice.

La principale crainte des autorités est une répétition des violences de l'assaut du Capitole à Washington le 6 janvier 2021, lorsque Donald Trump, battu dans les urnes en novembre 2020, avait appelé ses partisans à contester les résultats.

Il affirme toujours, sans fondement, que la victoire lui a été "volée" par le président Joe Biden.


Turquie: une "flotille de la liberté" pour Gaza prête à appareiller

Vue de la proue du navire RoRo Akdeniz avant son départ du port maritime de Tuzla, près d'Istanbul, le 19 avril 2024. Une nouvelle "flottille de la liberté" est prête à partir pour Gaza
Vue de la proue du navire RoRo Akdeniz avant son départ du port maritime de Tuzla, près d'Istanbul, le 19 avril 2024. Une nouvelle "flottille de la liberté" est prête à partir pour Gaza
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  • Après cette opération, les relations entre Israël et la Turquie ont connu une succession de crises jusqu'au rétablissement complet de leurs liens diplomatiques en août 2022, avec le retour des ambassadeurs et consuls dans les deux pays.
  • "Israël a attaqué notre flotte en 2010, tué dix de nos volontaires sans jamais avoir eu de comptes à rendre", a renchéri l'avocate américaine Huwaida Arraf, keffieh palestinien autour du cou.

TURQUIE : Une "flottille de la liberté" est prête à appareiller pour Gaza depuis le port turc de Tuzla (ouest) afin de forcer le blocus et d'apporter de l'aide à la population de l'enclave palestinienne.

Au moins trois bâtiments transportant 5.000 tonnes de vivres, d'eau potable et d'aide médicale attendent le feu vert des autorités turques pour lever l'ancre depuis ce port sur la mer de Marmara, au sud d'Istanbul, si possible la semaine prochaine, ont indiqué les organisateurs vendredi.

Quelque 280 militants, défendeurs des droits, avocats et médecins sont prêts à prendre place à bord, venus de plus d'une trentaine de pays dont les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la Norvège, l'Allemagne, l'Espagne ou la Malaisie.

Devant la presse, ils ont réclamé la garantie de leur libre passage et un cessez-le-feu immédiat dans le territoire de Gaza soumis au blocus et aux bombardements israéliens depuis le 7 octobre.

Ann Wright, militante pacifiste et ancienne colonelle de l'armée américaine, qui a précisé avoir "démissionné en 2003 pour protester contre la guerre en Irak", a mis les autorités israéliennes en garde: "Toute tentative d'arraisonner ou d'attaquer nos bateaux sera illégale", a-t-elle prévenu.

Des ouvriers préparent un navire de la coalition de la flottille de la liberté alors qu'il jette l'ancre dans le port maritime de Tuzla, près d'Istanbul, le 19 avril 2024.
Des ouvriers préparent un navire de la coalition de la flottille de la liberté alors qu'il jette l'ancre dans le port maritime de Tuzla, près d'Istanbul, le 19 avril 2024.

"Nous représentons la société civile qui réclame la paix et la justice. Nous demandons au monde de garantir notre sécurité afin de livrer (les biens) de première nécessité à nos frères et sœurs de Gaza", a ajouté Mme Wright.

"Comme vous le savez, cette flottille n'est pas la première", a-t-elle glissé en référence à une précédente expédition restée célèbre, car source de grandes tensions entre Israël et la Turquie.

- Le précédent de 2010 -

En 2010, une "flottille de la liberté" forte de huit cargos et transportant près de 700 passagers, de l'aide humanitaire et des matériaux de construction, avait pris la mer au départ d'Antalya (sud) pour tenter de forcer le blocus de la bande de Gaza et ravitailler la population.

Neuf jours après son départ, le 31 mai, une opération militaire israélienne et l'abordage d'un de ses bâtiments, le Mavi Marmara, avaient fait dix morts et 28 blessés parmi les militants et dix blessés côté israélien.

Après cette opération, les relations entre Israël et la Turquie ont connu une succession de crises jusqu'au rétablissement complet de leurs liens diplomatiques en août 2022, avec le retour des ambassadeurs et consuls dans les deux pays.

"Ce que le peuple palestinien endure actuellement est inimaginable", a insisté Mme Wright. "Le siège de Gaza est illégal, c'est une forme de châtiment collectif qui constitue un crime de guerre".

"Israël a attaqué notre flotte en 2010, tué dix de nos volontaires sans jamais avoir eu de comptes à rendre", a renchéri l'avocate américaine Huwaida Arraf, keffieh palestinien autour du cou.

"Mais de la même façon que le siège de Gaza est illégal, toute tentative d'Israël de nous attaquer ou tenter d'intercepter nos navires sera contraire au droit", a-t-elle insisté.

La gynécologue obstétricienne malaisienne Fauziah Mohd Hasan a remarqué que, pendant que l'escalade des tensions se poursuit entre l'Iran et Israël, "les tueries continuent à Gaza".

"Nous ne pouvons pas laisser Israël distraire le monde sur ce qui cause de plus en plus de morts, de maladies et de destructions à Gaza", a plaidé le Dr Hasan, en évoquant les "plus de 50.000 femmes enceintes" dans l'enclave bouclée.

"Nous savons que des femmes subissent des césariennes sans anesthésie, qu'elles donnent naissance à des bébés prématurés et trop petits, qu'elles ne peuvent allaiter en raison du stress", avance aussi la Malaisienne.

La Turquie est l'un des principaux pays fournisseurs d'aide humanitaire à la population palestinienne.

Un neuvième "navire de la Bonté" envoyé par le gouvernement turc est arrivé vendredi au port égyptien d'El-Arish, chargé de 3.774 tonnes d'aide humanitaire.

 


Ukraine : huit morts dans des frappes, Kiev revendique la destruction d'un bombardier russe

Cette photographie distribuée publiée le 19 avril 2024 par le gouverneur du kraï de Stavropol en Russie, Vladimir Vladimirov, montre les restes d'un bombardier stratégique russe à longue portée Tu-22M3 écrasé dans un champ agricole à l'extérieur de Stavropol. (Photo, AFP)
Cette photographie distribuée publiée le 19 avril 2024 par le gouverneur du kraï de Stavropol en Russie, Vladimir Vladimirov, montre les restes d'un bombardier stratégique russe à longue portée Tu-22M3 écrasé dans un champ agricole à l'extérieur de Stavropol. (Photo, AFP)
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  • Moscou a fait état de la mort d'un membre d'équipage dans le crash d'un avion Tupolev-22M3 à la suite d'une défaillance technique, sans mentionner d'implication ukrainienne
  • La Russie bombarde quotidiennement des localités ukrainiennes et Kiev dit éprouver un manque aigu de munitions pour repousser ces attaques

KIEV: Au moins huit personnes, dont des enfants, ont été tuées dans des frappes nocturnes en Ukraine, sur la région de Dnipropetrovsk (centre-est), ont annoncé vendredi les autorités ukrainiennes qui ont revendiqué avoir pour la première fois abattu un bombardier stratégique russe.

Les ministres des Affaires étrangères des Etats du G7 ont dans le même temps pris "l'engagement" de "renforcer" les moyens de défense antiaérienne de l'Ukraine, à l'issue de leur réunion dans le sud de l'Italie. Ils ont par ailleurs exprimé leur "forte préoccupation" à propos de transferts de matériels chinois profitant selon eux à la production militaire russe.

De son côté, Moscou a fait état de la mort d'un membre d'équipage dans le crash d'un avion Tupolev-22M3 à la suite d'une "défaillance technique", sans mentionner d'implication ukrainienne. Les deux pays semblent évoquer le même appareil.

Dans le district ukrainien de Synelnykové, au sud-est de Dnipro, la capitale de la région de Dnipropetrovsk, "plus de dix maisons ont été endommagées" et "six personnes sont mortes", a déclaré le ministre ukrainien de l'Intérieur Igor Klymenko sur Telegram.

Dans la ville de Dnipro, où un immeuble d'habitation de quatre étages et d'autres "infrastructures civiles" ont été touchés, deux personnes ont péri, a-t-il ajouté, prévenant que le bilan risquait de s'alourdir.

Au moins 25 personnes ont été blessées, selon le gouverneur local.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a précisé que "deux enfants", âgés de quatorze et huit ans, figuraient parmi les morts et qu'un troisième, un garçon de six ans, avait été blessé. Différents responsables avaient auparavant fait des déclarations contradictoires sur le nombre des mineurs tués et leur âge.

"Les enfants ne devraient pas être tués par des frappes aériennes dans l'Europe moderne", a lancé M. Kouleba.

Chemins de fer visés

La compagnie publique ukrainienne des chemins de fer Ukrzaliznytsia a dénoncé vendredi "un bombardement massif" de ses infrastructures à Dnipro et dans sa région, faisant état d'une employée tuée et de sept blessés.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé ses partenaires à envoyer "des systèmes de défense antiaérienne à l'Ukraine", au lieu de les laisser "stockés dans des entrepôts".

La Russie bombarde quotidiennement des localités ukrainiennes et Kiev dit éprouver un manque aigu de munitions pour repousser ces attaques, tandis que l'aide occidentale se réduit ou arrive en retard.

La Chambre américaine des représentants a annoncé qu'elle voterait samedi sur une enveloppe de 61 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, bloquée depuis des mois.

Au total, la Russie a tiré 22 missiles et 14 drones explosifs sur le territoire ukrainien dans la nuit de jeudi à vendredi, a souligné dans la matinée l'armée de l'air ukrainienne, affirmant avoir abattu 29 de ces engins.

Volodymyr Zelensky a dit avoir rendu visite à des soldats dans la région de Donetsk, dans l'est, où l'armée russe accentue sa pression.

Le président a expliqué avoir inspecté "la construction de fortifications", une des priorités actuelles de l'Ukraine afin de freiner les troupes de Moscou.

"Abattu" en mission de combat

Le commandant de l'armée de l'air ukrainienne Mykola Olechtchouk a affirmé vendredi que ses forces avaient, "pour la première fois", "détruit un bombardier stratégique de longue portée Tu-22M3, porteur de missiles de croisière X-22".

L'Ukraine avait déjà revendiqué la destruction d'un appareil de ce type en août mais il se trouvait au sol et non dans les airs.

Selon le renseignement militaire ukrainien (GUR), il s'agit cette fois d'un avion qui a participé aux bombardements nocturnes et "a été abattu à la suite d'une opération spéciale".

Le GUR assure que cet aéronef, qui effectuait une "mission de combat", est tombé dans la région de Stavropol, dans le sud-ouest de la Russie.

A Moscou, le ministère russe de la Défense n'a pas confirmé que des tirs ukrainiens avaient visé un avion militaire russe mais une source au sein de l'armée a déclaré à l'agence de presse d'Etat TASS qu'un bombardier supersonique Tupolev-22M3 s'était "écrasé dans la région de Stavropol après une mission de combat, en rentrant sur sa base".

L'appareil n'avait pas d'armements à son bord, a assuré cette source.

Le gouverneur de la région de Stavropol a pour sa part fait savoir qu'un Tupolev-22M3 avait fait une chute dans cette zone après un incident "technique" et qu'au moins un membre de son équipage avait perdu la vie.

"Un avion est tombé dans les champs dans le district de Krasnogvardeïski", a écrit Vladimir Vladimirov sur Telegram.

"Selon les données préliminaires, une défaillance technique est à l'origine de l'accident", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

Deux autres membres de l'équipage de l'appareil ont été retrouvés vivants et les secours cherchent toujours le quatrième, a-t-il précisé.

Le district de Krasnogvardeïski se situe à quelque 300 km de la frontière ukrainienne.

 

 

 


MSF demande des «politiques dignes» face à «l'abandon» des migrants vers les États-Unis

Des migrants de différentes nationalités prient devant les agents anti-émeutes de la Garde nationale du Texas qui empêchent le passage vers leur frontière, comme vu de Ciudad Juarez, État de Chihuahua, Mexique, le 16 avril 2024. (Photo de Herika Martinez / AFP)
Des migrants de différentes nationalités prient devant les agents anti-émeutes de la Garde nationale du Texas qui empêchent le passage vers leur frontière, comme vu de Ciudad Juarez, État de Chihuahua, Mexique, le 16 avril 2024. (Photo de Herika Martinez / AFP)
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  • MSF a présenté un rapport sur «les conséquences médico-humanitaires dévastatrices» des politiques migratoires restrictives en Amérique centrale et au Mexique, ainsi qu'à la frontière sud des États-Unis
  • L'ONG relève «l'usage politique» de la situation des migrants «pour gagner des voix dans des sociétés de plus en plus hostiles face à l'étranger»

MEXICO: L'ONG Médecins sans frontière (MSF) a demandé jeudi à Mexico des "politiques migratoires dignes et sûres" face à la "désespérance et l'abandon" des migrants qui veulent se rendre aux États-Unis.

MSF a présenté un rapport sur "les conséquences médico-humanitaires dévastatrices" des politiques migratoires restrictives en Amérique centrale et au Mexique, ainsi qu'à la frontière sud des États-Unis.

L'ONG relève "l'usage politique" de la situation des migrants "pour gagner des voix dans des sociétés de plus en plus hostiles face à l'étranger", alors que des élections présidentielles ont lieu cette année au Mexique puis aux États-Unis.

"L'année (2023) a été marquée par des chiffres historiques de flux migratoire dans la région, avec plus de 520.000 personnes traversant la forêt du Darien", porte d'entrée en Amérique centrale entre la Colombie et Panama.

Dans son rapport, MSF relève "plus de 67.000 consultations en santé primaire et psychosociale entre le Honduras, le Guatemala et le Mexique en 2023", soit une hausse de 21% par rapport à 2022. Et de 36% concernant les enfants de moins de cinq ans.

Problèmes respiratoires, cutanés, diarrhée, sont les principaux troubles de santé que présentent les migrants.

"J'ai une déchirure à la jambe droite à cause de la traversée de la forêt (du Darien). Ce sont pratiquement huit pays maintenant", a témoigné un migrant vénézuélien, Moises Rojas, 58 ans, rencontré par l'AFP à Ciudad Juarez à la frontière avec les États-Unis.

"Je voyage avec ma fille. Je n'aurais jamais traversé tant de pays. Mais je suis parti car la situation de mon pays est trop critique", a-t-il ajouté.

Les problèmes de santé mentale sont également importants : "Sur quasiment 3.800 consultations au Honduras, Guatemala et au Mexique, 48% ont été principalement diagnostiqués d'un stress aigu, suivi par les cas de dépression (12%), d'anxiété (11%) et  trouble de stress post-traumatique (11%)".

MSF dénonce également "la violence physique et les enlèvements" pratiqués sur les migrants, évoquant "230 cas de violence avec 775 victimes, dont 52% de femmes et 22% d'enfants et d'adolescents".

"Au Guatemala (...) plus de 150 personnes disent être revenus du Mexique à cause des violences subies là-bas", indique MSF.

"Il est urgent que chaque État - qu'il soit d'origine, de transit ou de destination - assume ses responsabilités dans la gestion de cette crise", insiste l'association médicale humanitaire crée en 1971 en France et qui oeuvre dans plus de 70 pays.

Interrogé par l'AFP, le chef-adjoint de la mission MSF Mexique, Camilo Velez, dénonce par exemple les insuffisances de la politique migratoire américaine.

A la frontière, les migrants doivent déposer leur demande de rendez-vous d'asile sur l'application de CBP, le service américain des douanes et de la protection des frontières.

"Nous demandons que le nombre de 1.450 rendez-vous quotidiens augmente", explique-t-il avançant le chiffre de presque 500.000 personnes bloquées l'année dernière à la frontière.