L'Amérique suspendue aux possibles inculpation et arrestation de Donald Trump

Un partisan de l'ancien président américain Donald Trump tient un drapeau près du club Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride, le 20 mars 2023 (Photo, AFP).
Un partisan de l'ancien président américain Donald Trump tient un drapeau près du club Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride, le 20 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 21 mars 2023

L'Amérique suspendue aux possibles inculpation et arrestation de Donald Trump

  • Jamais un chef d'Etat américain, en exercice ou ayant quitté la présidence, n'a été mis en examen
  • L'homme d'affaires républicain exhorte depuis samedi ses partisans à «manifester»

NEW YORK; L'Amérique est suspendue lundi à la possible inculpation pénale, voire l'arrestation symbolique à New York, de l'ancien président Donald Trump pour une affaire de paiement en 2016 à une actrice de films pornographiques avec qui il aurait eu une liaison, une "chasse aux sorcières" selon le milliardaire qui appelle à des manifestations.

Le coup de tonnerre, à plus d'un an et demi de la présidentielle de 2024, a retenti samedi lorsque l'ex-locataire de la Maison Blanche a affirmé sur sa plateforme Truth Social qu'il serait "arrêté" mardi.

Pourquoi ? Citant des "fuites" de la justice de l'État de New York, Donald Trump s'attend à être inculpé au pénal à l'issue d'une enquête de plusieurs années des procureurs du district de Manhattan, avec à leur tête depuis janvier 2022 le magistrat Alvin Bragg.

Jamais un chef d'État américain, en exercice ou ayant quitté la présidence, n'a été mis en examen.

L'homme d'affaires républicain, battu par le démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020 et qui rêve d'être réélu en 2024, exhorte depuis samedi ses partisans à "manifester", et un rassemblement "pacifique" de jeunes trumpistes est prévu lundi à 18h00 (22h00 GMT) dans le sud de l'île new-yorkaise de Manhattan.

«Guerre civile 2.0»

Une avocate de Donald Trump, Alina Habba, avait mis en garde dimanche sur CNN : "S'ils (les démocrates) choisissent de (l'inculper) pour une infraction qu'il n'a franchement même pas commise, cela va provoquer la pagaille".

Sur des réseaux sociaux lundi, des trumpistes promettent d'empêcher l'inculpation de leur héros, notamment le groupe "The Donald" qui s'enflamme pour une "grève nationale" voire une "guerre civile 2.0", selon les médias Rolling Stone et Daily Beast.

Mais on est loin des appels à battre le pavé après la présidentielle de 2020 que Donald Trump considère toujours comme "volée".

Face aux craintes de violences à New York – ville démocrate, mais où le natif Trump a des soutiens – la police municipale (NYPD) a répondu à l'AFP que son "état de préparation était une constante de tous les instants et à toutes les éventualités", et qu'elle se "coordonnait" avec la police fédérale (FBI) et le parquet de Manhattan.

Cet homme d'affaires de 76 ans qui a fait voler en éclats l'équilibre des pouvoirs aux États-Unis, s'en est pris encore lundi aux services "corrompus" du procureur Bragg, un magistrat afro-américain, démocrate et élu (comme tous les juges et procureurs).

L'affaire de l'actrice pornographique Stormy Daniels est juridiquement complexe.

La justice new-yorkaise cherche à déterminer si Trump est coupable de fausses déclarations – une infraction – ou de manquement aux lois sur le financement électoral – un délit pénal – en ayant versé 130 000 dollars à cette femme, de son vrai nom Stephanie Clifford, dans les semaines précédant l'élection de novembre 2016.

Dans quel but ? Pour qu'elle taise une supposée relation extraconjugale du milliardaire, selon l'accusation.

L'affaire s'accélère

"Il n'y a pas de délit", s'est encore défendu lundi Donald Trump, en lettres majuscules sur Truth Social.

L'enquête en tout cas s'est accélérée la semaine dernière.

Michael Cohen, ancien avocat et désormais ennemi de Trump, ayant payé Stormy Daniels a témoigné, ainsi que l'actrice, devant un grand jury, un panel de citoyens aux larges pouvoirs d'enquête et chargé d'entériner une mise en examen.

Donald Trump a aussi été invité à s'exprimer devant ce grand jury, selon la presse et un de ses avocats avait répondu qu'il se "rendrait" volontiers à une convocation de la justice new-yorkaise.

Selon l'ancien procureur Renato Mariotti, même en cas d'inculpation du milliardaire, il est probable que Donald Trump, qui habite à Palm Beach, en Floride, se rende volontairement au tribunal de Manhattan.

Il y serait très symboliquement placé quelques instants en état d'arrestation, photographié, et ses empreintes digitales seraient relevées.

Il pourrait même éventuellement être menotté quelques minutes.

Mais pour éviter d'en faire un "spectacle", le magnat de l'immobilier "n'arriverait probablement pas au tribunal (de Manhattan) par la porte de devant", afin de fuir les caméras et pour des raisons de sécurité, selon Robert McDonald, professeur de droit pénal et ancien du Secret Service, l'agence qui protège les dignitaires américains.

La principale crainte des autorités serait une répétition du chaos de l'assaut du Capitole à Washington le 6 janvier 2021, lorsque Donald Trump battu dans les urnes avait appelé ses partisans à contester les résultats.

Dimanche, des caciques républicains ont, prudemment, défendu Trump, notamment son ancien vice-président Mike Pence, lequel a pourtant rompu avec lui depuis 2021, et pourrait l'affronter pour la nomination républicaine en vue de la présidentielle de 2024.


Ukraine: un barrage partiellement détruit, Zelensky convoque son conseil de sécurité

Le barrage de Nova Khakovka dans le sud de l'Ukraine, le 28 mai 2022. (AFP)
Le barrage de Nova Khakovka dans le sud de l'Ukraine, le 28 mai 2022. (AFP)
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  • Les forces ukrainiennes ont effectué de «multiples frappes» sur le barrage de Kakhovka dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré sur Telegram le maire de la ville de Nova Kakhovka
  • Il a affirmé qu'elles avaient détruit les robinets-vannes du barrage et provoqué un «rejet d'eau incontrôlable»

MOSCOU: Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans les zones de la région de Kherson occupées par la Russie dans le Sud de l'Ukraine, a été partiellement détruit mardi, Moscou et Kiev s'accusant mutuellement d'en être responsables.

Les forces ukrainiennes ont effectué de "multiples frappes" sur le barrage de Kakhovka dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré sur Telegram le maire de la ville de Nova Kakhovka, Vladimir Leontiev, en affirmant qu'elles avaient détruit les robinets-vannes du barrage et provoqué un "rejet d'eau incontrôlable".

"Le barrage n'est pas détruit et c'est un bonheur immense", a-t-il toutefois assuré.

Pour sa part, l'armée ukrainienne a accusé dans un communiqué la Russie d'avoir organisé une explosion sur le barrage. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a convoqué d'urgence son conseil de sécurité, a annoncé le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, sur Telegram, en dénonçant un "crime de guerre".

La montée d'eau a été constatée dans plusieurs localités situées à proximité du barrage sans que la situation devienne critique, selon l'administration de la région de Kherson, installée par la Russie.

"S'il le faut, nous sommes prêts à évacuer les habitants des villages riverains", a déclaré dans un communiqué sur Telegram le chef du gouvernement de la région de Kherson, Andreï Alekseïenko, en soulignant toutefois que leur vie n'est pas menacée et appelant à "ne pas céder à la panique".

Le barrage de Kakhovka, pris dès le début de l'offensive russe en Ukraine, permet notamment d'alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou.

Aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique, l'ouvrage est construit en partie en béton et en terre.

Il s'agit de l'une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine.


L'ancien vice-président Mike Pence a déposé sa candidature à la Maison Blanche

L'ancien vice-président américain Mike Pence prend la parole lors du coup d'envoi du printemps de la Iowa Faith & Freedom Coalition à West Des Moines, Iowa, États-Unis, le 22 avril 2023 (Photo, Reuters).
L'ancien vice-président américain Mike Pence prend la parole lors du coup d'envoi du printemps de la Iowa Faith & Freedom Coalition à West Des Moines, Iowa, États-Unis, le 22 avril 2023 (Photo, Reuters).
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  • Le conservateur officialisera mercredi, le jour de ses 64 ans, son entrée en lice avec une vidéo
  • Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016

WASHINGTON: L'ancien vice-président Mike Pence a déposé lundi sa candidature à la Maison Blanche, selon des documents publiés par la commission électorale fédérale (FEC), et défiera donc son ancien patron Donald Trump lors des primaires républicaines de 2024.

Le conservateur officialisera mercredi, le jour de ses 64 ans, son entrée en lice avec une vidéo, puis un meeting à Des Moines dans l'Iowa et terminera la journée sur un plateau de la chaîne CNN, selon ses proches.

Il rejoint une arène de candidats républicains déjà bien remplie, avec une dizaine de prétendants qui, pour l'heure, sont tous largement distancés dans les sondages par l'ancien président.

Chrétien évangélique, farouche opposant à l'avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à la suite de l'assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine le 6 janvier 2021.

Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Bien qu'il n'ait qu'un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu'il refuse de valider l'élection du démocrate.

Rupture avec Trump

L'ancien gouverneur de l'Indiana n'avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à "pendre" Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte.

Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été "irresponsables" et l'avaient "mis en danger".

La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un "traître". L'homme à la sage mèche blanche plafonne autour de 3,8% des intentions de vote, loin derrière l'ancien président (53,2%), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics.

Il est également distancé par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4%), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif, ainsi que d'un cheveu par l'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley (4,4%).

Il prépare pourtant sa candidature depuis des mois. Après avoir sorti un livre intitulé "So Help Me God" ("Que Dieu me vienne en aide", non traduit), l'ancien animateur de radio a sillonné le pays, multipliant les prises de paroles dans des États susceptibles de faire la différence lors des primaires républicaines.


L'ONU appelle à «faire plus» pour mettre fin au «désastre» de la pollution plastique

Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (Photo, AFP).
Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (Photo, AFP).
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  • Les deux tiers de la production mondiale de plastique ont une faible durée de vie et deviennent des déchets
  • La production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans pour atteindre plus de 430 millions de tonnes

ABIDJAN: Les Nations unies ont appelé lundi à "faire plus" pour mettre fin au "désastre de la pollution plastique", à l'occasion de la Journée mondiale pour l'Environnement qu'accueillait cette année Abidjan, en Côte d'Ivoire.

"La façon dont le monde produit, consomme et dispose du plastique a créé un désastre (...). Nous devons en faire plus", a affirmé la directrice du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Inger Andersen.

"Nous l'utilisons avec abondance et de façon inutile : les pailles, les verres, les sacs, les protections pour le transport des marchandises. Il y a beaucoup à faire au niveau des États mais aussi du secteur du transport", a-t-elle ajouté à l'AFP.

La production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans pour atteindre plus de 430 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d'ici à 2060 si rien n'est fait.

Une première version d'un futur traité international contre la pollution plastique doit être rédigée d'ici novembre, en vue d'un texte définitif fin 2024, selon une résolution adoptée par 175 pays la semaine dernière à Paris.

Journée mondiale pour l'Environnement à Abidjan 

La Journée mondiale pour l'Environnement qui fêtait son 50e anniversaire lundi, se tenait à Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire où la pollution plastique, comme dans de nombreuses grandes villes du continent africain, est un fléau important.

"En Afrique, pourquoi nous avons tant de plastique ? Parce que les gens n'ont pas d'eau potable alors ils en achètent en sachets ou en bouteille. Pourquoi y a-t-il autant de déchets dans les rues ? Parce qu'il n'y a pas d'infrastructure de collecte", a déploré Mme Andersen, saluant toutefois "l"ouverture au dialogue" des autorités ivoiriennes sur le sujet.

En 2013, le gouvernement ivoirien avait décidé d'interdire la production, la commercialisation, la détention et l'utilisation des sachets plastiques. Mais la mesure reste très peu appliquée dans le pays.

Les deux tiers de la production mondiale de plastique ont une faible durée de vie et deviennent des déchets après une ou quelques utilisations.

Quelque 22% sont abandonnés (décharges sauvages, incinérations à ciel ouvert ou rejet dans la nature), et moins de 10% sont recyclés.