L'Ukraine dit vouloir passer à l'offensive à Bakhmout, Zelensky près du front sud

Cette photographie prise le 22 mars 2023 montre de la fumée s'élevant d'un immeuble après un bombardement russe à Chasiv Yar, à l'ouest de Bakhmout. (Photo par Aris Messinis / AFP)
Cette photographie prise le 22 mars 2023 montre de la fumée s'élevant d'un immeuble après un bombardement russe à Chasiv Yar, à l'ouest de Bakhmout. (Photo par Aris Messinis / AFP)
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Publié le Jeudi 23 mars 2023

L'Ukraine dit vouloir passer à l'offensive à Bakhmout, Zelensky près du front sud

  • Cela fait plusieurs mois que la sanglante bataille pour Bakhmout fait rage et un constat s'impose: l'armée russe n'a toujours pas conquis cette ville du Donbass
  • La série de déplacements de M. Zelensky intervient juste après un sommet entre Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping à Moscou, où ils ont affiché leur alliance face aux Occidentaux

KIEV: L'Ukraine a annoncé jeudi vouloir profiter de l'usure des forces russes à Bakhmout, l'épicentre des combats dans l'est, pour "très bientôt" passer à l'offensive, tandis que Volodymyr Zelensky était en déplacement près du front sud dans la région de Kherson, partiellement occupée par la Russie.

Cela fait plusieurs mois que la sanglante bataille pour Bakhmout fait rage et un constat s'impose : au prix de destructions massives et d'un nombre élevé de morts et de blessés, l'armée russe n'a toujours pas conquis cette ville du Donbass, se heurtant à la résistance des Ukrainiens.

"L'agresseur ne désespère pas de prendre Bakhmout à tout prix, malgré les pertes en hommes et en matériel", a commenté sur Telegram le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky.

Les troupes russes mobilisées en masse à Bakhmout et dans ses alentours, dont les paramilitaires du groupe Wagner, "s'épuisent", a-t-il assuré.

"Très bientôt, nous tirerons parti de cette opportunité, comme nous l'avons fait autrefois près de Kiev, Kharkiv, Balakliïa et Koupiansk", a-t-il affirmé, citant de précédentes victoires militaires ukrainiennes.

Le général Syrsky n'a toutefois pas donné de détails sur le calendrier d'une telle contre-offensive, attendue pour le printemps par certains experts, à un moment toutefois où la Russie pourrait, elle aussi, avoir concentré des moyens pour tenter de conquérir le Donbass, son objectif affiché.

Les soldats russes, avec les unités de Wagner, encerclent désormais en grande partie Bakhmout par le nord, l'est et le sud, compliquant l'approvisionnement des militaires ukrainiens.

Mais ceux-ci résistent, au prix de lourds sacrifices, une stratégie assumée par le commandement qui table sur une guerre d'usure, avant de passer à l'offensive.

Si l'importance stratégique de la ville-même de Bakhmout est contestée, Moscou aimerait de son côté annoncer une victoire, après plusieurs humiliants revers l'été et l'automne derniers qui avaient poussé Vladimir Poutine à mobiliser des centaines de milliers de réservistes, des civils donc, puis à nommer un nouveau commandant chargé des opérations en Ukraine.

Zelensky dans le sud 

Dans ce contexte, le président Zelensky s'était rendu mercredi près de Bakhmout, au contact des défenseurs de cette cité complètement détruite par des mois d'affrontements, avant d'aller dans la région de Kharkiv (nord-est).

Jeudi, il est apparu dans celle méridionale de Kherson, en partie occupée par les Russes.

Selon des images de la présidence, il a en particulier fait une apparition à Possad-Pokrovské, une localité qui a subi d'importantes destructions et a été aux mains de l'armée russe jusqu'à son retrait à l'automne 2022.

M. Zelensky a également visité une station électrique endommagée pendant la vague de frappes contre les installations énergétiques ukrainiennes tout au long de l'hiver.

Selon la présidence, ce séjour était axé sur la reconstruction dans la région de Kherson et le chef de l'Etat y a présidé une réunion sur le sujet.

La Russie a occupé très peu de temps après le début de son attaque en février 2022 de larges pans de la région de Kherson, dont sa capitale éponyme.

Une contre-offensive ukrainienne a cependant forcé les troupes russes à se retirer de la partie nord et à se replier en novembre dernier de l'autre côté du Dniepr, le grand fleuve local.

Une défaite cinglante, d'autant que le président russe Vladimir Poutine avait revendiqué l'annexion de toute la région quelques semaines plus tôt.

Désormais, la zone libérée, une région agricole clé pour l'Ukraine, et notamment la ville de Kherson, sont quotidiennement la cible de frappes russes.

Mercredi, une personne a été tuée et deux autres blessées dans des tirs d'obus russes, selon le chef de l'administration militaire régionale, Oleksandre Prokoudine.

Appel Xi-Zelensky ? 

La série de déplacements de M. Zelensky intervient juste après un sommet entre Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping à Moscou, où ils ont affiché leur alliance face aux Occidentaux.

Le président russe a prudemment appuyé le plan chinois destiné à régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kiev de le rejeter.

Selon des informations de presse, Xi Jinping pourrait désormais parler au téléphone avec Volodymyr Zelensky, ce qui constituerait une première depuis le début de l'invasion russe que Pékin n'a ni condamnée publiquement, ni soutenue ouvertement.

A son arrivée à un sommet de l'UE, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré qu'un tel échange devrait avoir lieu "le plus tôt possible". "Je pense ce matin", a-t-il même ajouté, sans donner plus de détails.

Interrogée, la présidence ukrainienne n'avait pas répondu aux sollicitations de l'AFP en début d'après-midi.


Trump s'envole pour l'Arabie saoudite pour une tournée majeure au Moyen-Orient

 Donald Trump s'est envolé lundi pour l'Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son retour au pouvoir. (AFP)
Donald Trump s'est envolé lundi pour l'Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son retour au pouvoir. (AFP)
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  • Dans une concomittance quasi orchestrée, le président américain a décollé à destination de Ryad depuis la base militaire Andrews, dans la banlieue de Washington, à peu près au moment où était annoncée par le Hamas la libération de l'otage Edan Alexander
  • Lors de cette tournée majeure, Donald Trump doit aussi se rendre au Qatar et aux Emirats arabes unis

JOINT BASE ANDREWS: Donald Trump s'est envolé lundi pour l'Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son retour au pouvoir, qu'il espère riche en contrats économiques mais qui sera également dominée par les conflits et tensions dans une région en pleine effervescence.

Dans une concomitance quasi orchestrée, le président américain a décollé à destination de Ryad depuis la base militaire Andrews, dans la banlieue de Washington, à peu près au moment où était annoncée par le Hamas la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander, retenu dans la bande de Gaza depuis les attaques sanglantes du 7 octobre 2023 en Israël.

Lors de cette tournée majeure, Donald Trump doit aussi se rendre au Qatar et aux Emirats arabes unis.

Mais il pourrait ajouter une étape car il a évoqué lundi la possibilité d'aller en Turquie jeudi pour des discussions entre l'Ukraine et la Russie à Istanbul, qui restent cependant à confirmer.

"Je pense que la réunion de jeudi en Turquie entre la Russie et l'Ukraine pourrait déboucher sur un bon résultat, et je pense que les deux dirigeants devraient être présents", a-t-il dit en référence aux présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ce dernier a dit qu'il y sera mais le maître du Kremlin n'a pas pour l'instant répondu.

"Beau geste" du Qatar 

Le voyage de M. Trump dans le Golfe s'annonce intense.

L'ancien promoteur immobilier "espère décrocher des promesses d'investissement", analyse Anna Jacobs, chercheuse à l'Arab Gulf States Institute à Washington, à un moment où sa politique protectionniste déstabilise l'économie américaine et inquiète l'opinion publique.

Ryad, Doha et Abou Dhabi déploieront tout leur faste pour un dirigeant très sensible à la pompe monarchique, en plus d'annoncer d'énormes contrats et commandes, qui pourraient aller de la défense à l'aviation en passant par l'énergie ou l'intelligence artificielle.

Le déplacement est cependant déjà entaché d'une polémique, alors que la famille royale qatarie escompte faire cadeau aux Etats-Unis d'un luxueux Boeing 747-8 Jumbo, estimé à 400 millions de dollars par des experts et que le président américain compte utiliser comme son prochain Air Force One.

"Je pense que c'est un beau geste venant du Qatar. Je suis très reconnaissant", a déclaré Donald Trump. L'opposition démocrate crie, elle, à la "corruption".

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont par ailleurs décidé, avec les autres pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), d'augmenter fortement leur offre de pétrole. De quoi mettre Donald Trump, que toute baisse du cours du brut enchante, dans les meilleures dispositions.

Le président américain rencontrera à Ryad les dirigeants des six pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn, Qatar, Koweït et Oman), dont l'influence diplomatique ne cesse de croître, comme en témoigne le rôle de médiation joué par certains d'entre eux dans la guerre en Ukraine ou le conflit à Gaza.

Il sera question des grands sujets régionaux allant des discussions entre les Etats-Unis et l'Iran sur le nucléaire, dont une nouvelle session s'est achevée dimanche à Oman, aux attaques des Houthis du Yémen, avec lesquels Washington vient de conclure un cessez-le-feu. La Syrie et bien sûr Gaza, où les Américains ont annoncé une initiative humanitaire, seront également à l'agenda.

Les spécialistes de la région jugent par contre qu'une normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et Israël, projet un temps cher à Donald Trump, n'est plus d'actualité à l'heure où la bande de Gaza, assiégée et pilonnée par les forces israéliennes, vit une catastrophe humanitaire.

Certains experts imaginent plutôt des tractations américano-saoudiennes dans lesquelles Israël serait laissé de côté, par exemple sur le nucléaire civil.

L'une des inconnues du voyage concerne une éventuelle décision du président américain sur la manière dont les Etats-Unis désignent le Golfe.

Des articles de presse lui prêtent l'intention de le nommer "Golfe d'Arabie" ou "Golfe arabique", et non plus "Golfe persique", au risque de braquer les Iraniens.

 


Ukraine: Paris appelle Poutine à rencontrer Zelensky jeudi à Istanbul

 Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé lundi Vladimir Poutine à rencontrer Volodymyr Zelensky jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou. (AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé lundi Vladimir Poutine à rencontrer Volodymyr Zelensky jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou. (AFP)
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  • Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé lundi Vladimir Poutine à rencontrer Volodymyr Zelensky jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou
  • "On a assisté ce week-end à Kiev à une démonstration de force et d'unité européenne avec l'appel unanime à un cessez-le-feu de 30 jours sans condition avec le soutien des Etats-Unis", a rappelé le chef de la diplomatie française

PONT-L'EVEQUE: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé lundi Vladimir Poutine à rencontrer Volodymyr Zelensky jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou.

"On a assisté ce week-end à Kiev à une démonstration de force et d'unité européenne avec l'appel unanime à un cessez-le-feu de 30 jours sans condition avec le soutien des Etats-Unis", a rappelé le chef de la diplomatie française lors d'un point presse en marge d'une visite à Pont-L'Evêque (Calvados).

"Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a saisi la balle au bond et il a proposé de se rendre lui-même à Istanbul. C'est désormais ce à quoi nous appelons Vladimir Poutine à consentir également", a-t-il ajouté, alors que se tient à Londres une réunion entre plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays européens sur la guerre en Ukraine.

Le ministre français a réaffirmé qu'un cessez-le-feu était un préalable à toute discussion de paix en Ukraine.

"Evidemment il n'y aura de négociation sur une paix juste et durable qu'avec un cessez-le-feu parce qu'on ne peut pas négocier sereinement sous les bombes et sous les attaques de drones", a-t-il insisté.

La Russie a ignoré l'ultimatum des alliés de Kiev en lançant plus d'une centaine de drones dans la nuit de dimanche à lundi sur l'Ukraine, qui attend une réponse du Kremlin à la proposition de Volodymyr Zelensky de rencontrer "en personne" Vladimir Poutine jeudi à Istanbul.

Kiev et ses alliés européens ont réclamé pendant le week-end un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à partir de lundi, condition préalable selon eux pour l'ouverture de discussions de paix directes entre Russes et Ukrainiens en Turquie, comme l'a proposé le président russe Vladimir Poutine.

A ce stade, la Russie n'a répondu ni à l'offre faite dimanche par le président ukrainien Volodymyr Zelensky d'échanger directement "en personne" avec Vladimir Poutine, ni à cet ultimatum d'arrêt des combats pendant un mois, alors que le président américain Donald Trump a exhorté les deux camps à se rencontrer sans délai.


Le pape Léon XIV invite les dirigeants mondiaux à mettre fin à la guerre

Le pape Léon XIV pendant sa première prière du Reginal Caeli depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
Le pape Léon XIV pendant sa première prière du Reginal Caeli depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
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  • Le pape Léon XIV a appelé dimanche  les « grands de ce monde » à mettre fin aux guerres, notamment en Ukraine et à Gaza.
  • « Face au scénario dramatique actuel d'une Troisième Guerre mondiale en morceaux, comme l'a affirmé à plusieurs reprises le pape François, je m'adresse moi aussi aux grands de ce monde en répétant cet appel toujours d'actualité : plus jamais la guerre ! »

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Lors de sa première prière dominicale en tant que souverain pontife devant des dizaines de milliers de personnes, le pape Léon XIV a appelé dimanche  les « grands de ce monde » à mettre fin aux guerres, notamment en Ukraine et à Gaza, dans une allocution.

« Face au scénario dramatique actuel d'une Troisième Guerre mondiale en morceaux, comme l'a affirmé à plusieurs reprises le pape François, je m'adresse moi aussi aux grands de ce monde en répétant cet appel toujours d'actualité : plus jamais la guerre ! », a lancé le souverain pontife.

« Je porte dans mon cœur les souffrances du peuple ukrainien bien-aimé. Tout doit être fait pour parvenir au plus tôt à une paix authentique, juste et durable », a-t-il ajouté, plaidant pour que « tous les prisonniers soient libérés et que les enfants puissent retourner auprès de leurs familles ».

Profondément attristé par ce qui se passe dans la bande de Gaza, le pape a appelé à un cessez-le-feu immédiat, à l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile épuisée et à la libération de tous les otages.

« J'ai accueilli, en revanche, avec satisfaction l'annonce du cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan, et j'espère qu'à travers les prochains pourparlers, un accord durable pourra être rapidement trouvé », a-t-il ajouté.