Dans le Mississippi, «zone de guerre» après une tornade, l'aide s'organise

Vue aérienne d'un quartier détruit à Rolling Fork, Mississippi, après qu'une tornade a touché la région le 25 mars 2023. (Photo Chandan Khanna / AFP)
Vue aérienne d'un quartier détruit à Rolling Fork, Mississippi, après qu'une tornade a touché la région le 25 mars 2023. (Photo Chandan Khanna / AFP)
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Publié le Dimanche 26 mars 2023

Dans le Mississippi, «zone de guerre» après une tornade, l'aide s'organise

  • A Rolling Fork, dans le Mississippi, où une tornade a semé le chaos et la mort, l'aide s'organise et des volontaires affluent des villes alentour
  • «On dirait qu'une bombe a explosé» dans cette localité de 2.000 personnes - au moins 25 personnes sont mortes dans cet Etat du Sud

ROLLING FORK, États-Unis :  Dehors, des maisons béantes, des arbres gisant les racines à l'air. Dedans, des brancards alignés devant des tables débordant de nourriture. A Rolling Fork, dans le Mississippi, où une tornade a semé le chaos et la mort, l'aide s'organise et des volontaires affluent des villes alentour.

Moins de 24 heures après le passage de la tornade vendredi soir, la Croix-Rouge américaine a investi un bâtiment de la Garde nationale. Une pièce sert d'infirmerie, une ambulance est garée à l'entrée et par l'accès arrière, ne cessent d'arriver des cartons pleins de barres de céréales ou de couches pour bébés.

«Nous essayons de fournir aux gens un endroit où passer la nuit avec de la nourriture et un soutien médical, pour qu'ils puissent juste avoir un lieu où poser la tête parce qu'ils ont tout perdu», explique John Brown, un responsable de la Croix-Rouge pour l'Alabama et le Mississippi.

Car la ville «ressemble à une zone de guerre», poursuit-il. «On dirait qu'une bombe a explosé» dans cette localité de 2.000 personnes - au moins 25 personnes sont mortes dans cet Etat du Sud.

Qu'ils choisissent ou non de rester dans le centre, les habitants auront au moins pu s'informer, se nourrir et reprendre un minimum de forces, ajoute-t-il.

C'est le cas d'Anna Krisuta, 43 ans, et de son fils Alvaro Llecha, 16 ans, assis l'un sur un brancard, l'autre sur une chaise, des boissons énergisantes bleu électrique posées devant eux.

Leur maison est «en morceaux», dit Anna Krisuta avec un vaillant sourire. Tous deux sortent leur téléphone portable pour montrer l'étendue des dégâts, capturée en vidéo.

Vont-ils passer la nuit dans ce centre? Ils ne sont pas sûrs. Peut-être vont-ils préférer dormir «dans la voiture», dit Alvaro en lançant un regard hésitant à sa mère.

L'adolescent dit ne devoir son salut qu'au fait qu'il se soit caché dans la salle de bains, pièce qu'il a jugée être la plus sûre de la maison. «J'ai cru que j'allais mourir», raconte-t-il, en se souvenant plus que tout du vent violent «qui s'engouffrait par le bas de la porte».

- «Injustice» –

Venue de Vicksburg, à quelque 70 km de Rolling Fork, Lauren Hoda ne peut cacher le mélange de «tristesse», de «peine» et de «colère» qu'elle ressent face à l'«injustice» infligée aux habitants.

«Quand je me suis réveillée ce matin, j'avais envie de pleurer pour les habitants de cette ville parce que je ne crois pas qu'ils aient eu beaucoup de temps avant que (la tornade) arrive. Il y avait des gens qui mangeaient au restaurant, des familles dans leur lit», dit la jeune femme de 28 ans, qui raconte avoir elle-même vécu une catastrophe naturelle: l'ouragan Katrina, en 2005.

C'est pourquoi elle s'est mobilisée et a passé son samedi soir à Rolling Fork pour amener les dons collectés: eau, nourriture, conserves, couches, lingettes, médicaments, déodorant, dentifrice, énumère-t-elle.

Jon Gebhardt, professeur assistant en science militaire à l'Université du Mississippi à Oxford, à quelque trois heures de Rolling Fork, affirme lui être arrivé en pleine nuit, après le passage de la tornade, pour aider à mettre le centre sur pied.

Confronté à la «douleur et à l'angoisse» des habitants, «j'ai pas mal pleuré aujourd'hui», reconnaît-il.

«Mais ce matin, quand je me suis réveillé et que j'ai vu la générosité et la capacité de cette communauté à s'unir à un moment si difficile», il dit s'être senti «chanceux d'être dans le Mississippi».

La reconstruction, physique et morale, se fera-t-elle en quelques semaines? «Non».

«Mais cette population se reconstruira-t-elle en mieux et deviendra-t-elle une meilleure version d'elle-même au cours des prochaines années? Oui, je le pense», assure-t-il, confiant dans la «résilience» du delta du Mississippi.


Donald Trump va rencontrer Vladimir Poutine en Arabie saoudite

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  • Le président américain : La date de la rencontre "n'a pas été fixée", mais elle aura lieu dans un "avenir assez proche"

RIYAD : Le président américain Donald Trump rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Arabie saoudite pour leur première rencontre depuis son entrée en fonction en janvier.

L'annonce de M. Trump est intervenue après une conversation téléphonique de près de 90 minutes avec le dirigeant russe, au cours de laquelle ils ont discuté de la fin de l'offensive de Moscou en Ukraine, qui dure depuis près de trois ans.

"Nous nous attendons à nous rencontrer. En fait, nous nous attendons à ce qu'il vienne ici, que j'aille là-bas, et que nous nous rencontrions aussi probablement en Arabie saoudite la première fois, nous nous rencontrerons en Arabie saoudite, pour voir si nous pouvons faire quelque chose", a déclaré M. Trump à la presse dans le bureau ovale.

La date de la rencontre "n'a pas été fixée" mais elle aura lieu dans un "avenir pas trop lointain", a déclaré le président américain.

Il a laissé entendre que la réunion impliquerait le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. "Nous connaissons le prince héritier, et je pense que ce serait un très bon endroit pour se rencontrer".

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé plus tôt que M. Poutine avait invité M. Trump et des responsables de son administration à se rendre à Moscou pour discuter de l'Ukraine.

"Le président russe a invité le président américain à se rendre à Moscou et a exprimé sa volonté de recevoir des responsables américains en Russie dans ces domaines d'intérêt mutuel, y compris, bien sûr, le sujet du règlement ukrainien", a déclaré M. Peskov.

Cette invitation fait suite à l'annonce faite mercredi par M. Trump selon laquelle les pourparlers de paix commenceraient "immédiatement" et que l'Ukraine ne récupérerait probablement pas ses terres, ce qui a provoqué un tollé des deux côtés de l'Atlantique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Les frappes sur Kiev montrent que Poutine ne «se prépare pas à la paix», selon Zelensky

Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis. (AFP)
Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis. (AFP)
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  • Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis
  • Si le président américain Donald Trump parvient à amener l'Ukraine et la Russie à la table des négociations, "nous échangerons un territoire contre un autre", a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian

KIEV: Les frappes de missiles et de drones lancés mercredi par Moscou sur Kiev montrent que le président russe Vladimir Poutine ne "se prépare pas à la paix", a affirmé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ces frappes menées sur cinq districts de Kiev ont fait au moins un mort et trois blessés, a indiqué auparavant le maire de la capitale ukrainienne Vitali Klitschko sur Telegram.

"Poutine ne se prépare pas à la paix. Il continue de tuer des Ukrainiens et de détruire des villes. Seules des mesures fortes et une pression sur la Russie peuvent mettre fin à cette terreur", a déclaré M. Zelensky dans un message posté en ligne.

"Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est l'unité et le soutien de tous nos partenaires dans cette lutte pour une issue juste à la guerre", a-t-il souligné.

Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis.

Si le président américain Donald Trump parvient à amener l'Ukraine et la Russie à la table des négociations, "nous échangerons un territoire contre un autre", a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian, tout en ajoutant qu'il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour.

Le président ukrainien a estimé que l'Europe seule ne pourrait pas garantir la sécurité de son pays. "Les garanties de sécurité sans l'Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité", a-t-il affirmé.

M. Zelensky doit rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, où sont également annoncés l'émissaire spécial américain sur l'Ukraine, Keith Kellogg, et le secrétaire d'Etat Marco Rubio.

Donald Trump s'est engagé à mettre rapidement fin au "carnage" de la guerre en Ukraine, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d'aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden.

Sans certitude sur la pérennité de l'aide américaine, l'Ukraine est dans une position difficile alors que depuis un an, l'armée russe progresse.

Ces derniers mois Kiev et Moscou ont multiplié les frappes sur leurs infrastructures énergétiques réciproques.

Moscou a revendiqué mardi la prise d'un nouveau village dans la région ukrainienne de Donetsk (est), celui de Iassenové, situé à une dizaine de kilomètres à l'est de la région de Dnipropetrovsk, que les forces russes pourraient atteindre prochainement pour la première fois.


Le chef du Pentagone à Bruxelles, les Européens sous pression

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  • Les pays européens de l'Alliance espèrent de leur côté des indications sur l'engagement américain en Europe, et aux côtés de l'Ukraine, après une série de déclarations tonitruantes du président Donald Trump
  • Les Européens redoutent aussi qu'un éventuel accord de paix entre l'Ukraine et la Russie, que Donald Trump a promis d'obtenir au plus vite, se fasse sans eux et au détriment de Kiev

BRUXELLES: Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth est attendu mercredi et jeudi à Bruxelles, où il compte accentuer la pression des Etats-Unis sur les Alliés européens, à l'occasion de sa première visite au siège de l'Otan.

Les pays européens de l'Alliance espèrent de leur côté des indications sur l'engagement américain en Europe, et aux côtés de l'Ukraine, après une série de déclarations tonitruantes du président Donald Trump.

Les Européens redoutent aussi qu'un éventuel accord de paix entre l'Ukraine et la Russie, que Donald Trump a promis d'obtenir au plus vite, se fasse sans eux et au détriment de Kiev.

Mercredi, Pete Hegseth participera à une réunion du groupe de contact qui coordonne le soutien militaire à l'Ukraine, depuis l'invasion russe de ce pays il y a presque trois ans.

Comme à l'Otan jeudi, il y doit appeler les Européens à accroître leur "leadership", selon le Pentagone.

Certains y sont prêts, comme la France ou le Royaume-Uni, y compris avec l'envoi de troupes en Ukraine pour garantir un éventuel accord de paix, selon un diplomate de l'Otan. Ces pays espèrent que les Etats-Unis resteront à leurs côtés et feront pression sur la Russie pour qu'elle vienne à la table de négociations, a expliqué cette source diplomatique.

Européens et Américains vont se jauger au cours de ce premier contact à l'Otan, qui sera suivi par le déplacement du vice-président américain J.D Vance à Munich, en Allemagne, où il rencontrera vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge de la conférence sur la sécurité.

Les pays européens de l'Otan ne s'attendent pas à se voir détailler un éventuel plan américain sur l'Ukraine. "Je ne pense pas que Hegseth se montre très spécifique" sur le sujet, a ainsi indiqué un diplomate de l'Alliance.

Redevenir "russes" 

Donald Trump a renforcé le trouble en Europe en évoquant lundi la possibilité de voir les Ukrainiens redevenir "russes".

"Ils pourraient arriver à un accord, ils pourraient ne pas arriver à un accord. Ils pourraient être russes un jour, comme ils pourraient ne pas être russes un jour", a-t-il ainsi déclaré.

Seule certitude, selon un autre diplomate à Bruxelles, les Etats-Unis vont mettre une "pression maximum" sur les Européens pour qu'ils partagent davantage le "fardeau" des dépenses militaires au sein de l'Alliance atlantique.

Le milliardaire américain a fixé la barre très haut en réclamant des Alliés européens qu'ils doublent, au minimum, leurs dépenses militaires.

"Le continent européen mérite d'être à l'abri de toute agression, mais ce sont les pays voisins (de la Russie, ndlr) qui devraient investir le plus dans cette défense individuelle et collective", a averti mardi le nouveau ministre américain de la Défense, après une visite aux troupes américaines à Stuttgart, en Allemagne.

Pour le nouveau président américain, les pays de l'Otan doivent consacrer 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à ces dépenses, quand ils ne sont encore que 23 à dépenser 2% de leur PIB en armements.

Mais pour la plupart des Alliés européens, à l'exception de la Pologne, la "marche" est trop haute, selon un diplomate de l'Otan, même si la plupart d'entre eux ne contestent pas la nécessité de dépenser plus.

Le secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte l'a maintes fois rappelé. "Nous déciderons du nombre exact dans le courant de l'année, mais ce sera considérablement plus de 2%", a-t-il réaffirmé le 23 janvier au Forum de Davos.

Le chiffre de 3,5% est régulièrement évoqué, mais aucune décision n'a été prise, et ne devrait pas l'être avant, au mieux, le prochain sommet de l'Otan en juin à La Haye.

En attendant, Mark Rutte devrait, selon des diplomates, souligner les efforts déjà accomplis par les Alliés européens. Il devrait annoncer une nouvelle liste de pays ayant déjà atteint les 2%, objectif fixé en 2014, et souligner la hausse de 20% l'an dernier des dépenses militaires des Alliés hors Etats-Unis et Canada, ont expliqué ces diplomates.

Et sur l'Ukraine, certains pays, dont la Grande-Bretagne, devraient annoncer l'envoi de nouveaux armements, selon ces sources.