Ukraine: évacuation des employés de la ville d'Avdiïvka, sur la ligne de front

L'équipage d'un hélicoptère de combat Mi-24 se prépare à décoller pour une mission contre des cibles russes, le 26 mars 2023. (AFP).
L'équipage d'un hélicoptère de combat Mi-24 se prépare à décoller pour une mission contre des cibles russes, le 26 mars 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 27 mars 2023

Ukraine: évacuation des employés de la ville d'Avdiïvka, sur la ligne de front

  • Les troupes russes tentent depuis des mois de prendre Avdiïvka, située sur le front depuis 2014 et le début de la guerre entre forces ukrainiennes et séparatistes pilotés par le Kremlin
  • Bien qu'à seulement 13 km de Donetsk, la capitale sous contrôle russe de la région éponyme, la cité comptait encore 30 000 habitants lorsque le Kremlin a lancé en février 2022 son invasion de l'Ukraine

KIEV : L'administration de la ville d'Avdiïvka a annoncé lundi l'évacuation des employés municipaux de cette localité située sur le front dans l'est de l'Ukraine et régulièrement bombardée par les forces russes.

"Avdiïvka ressemble de plus en plus à un endroit tiré de films post-apocalyptiques (...) Par conséquent, une décision difficile a été prise d'évacuer (...) les travailleurs municipaux qui ont au moins essayé de maintenir la propreté et la vitalité de la ville", a annoncé Vitaliy Barabash, chef de l'administration militaire locale, sur les réseaux sociaux.

Il "recommande vivement" de quitter la ville, "car les roquettes et les projectiles russes n'épargnent rien ni personne", a-t-il ajouté.

Les chars britanniques bientôt livrés à Kiev après la fin de la formation des soldats

Des soldats ukrainiens ont achevé leur formation au Royaume-Uni pour apprendre à manier les 14 chars Challenger 2 fournis par Londres à l'Ukraine face à l'invasion russe, ouvrant la voie à une livraison prochaine des appareils, a annoncé lundi la Défense britannique.

Leur entraînement avait commencé peu après l'annonce début janvier de la fournitures de ces chars par le Royaume-Uni. "Le Royaume-Uni envoie les chars Challenger 2, qui seront bientôt aux mains des forces armées" ukrainiennes, a indiqué lundi un communiqué du ministère britannique de la Défense.

Londres avait évoqué auparavant une livraison en mars.

Les soldats ukrainiens ainsi formés, dont le nombre n'a pas été précisé, rentrent dans leur pays "mieux équipés, mais pas moins en danger", a déclaré le ministre britannique de la Défense Ben Wallace.

"Nous continuons à nous tenir à leurs côtés et à faire tout ce que nous pouvons pour soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il ajouté dans un communiqué.

"Je me bats pour mon avenir, pour l'avenir de mon pays et pour l'avenir de ma famille", a déclaré un soldat ukrainien ainsi formé, dans une vidéo réalisée par la Défense britannique.

Soutien de la première heure de l'Ukraine, le Royaume-Uni a également annoncé début février qu'il formerait des pilotes de chasse ukrainiens, ouvrant la porte à terme à la fourniture d'avions aux normes de l'Otan.

Les Occidentaux considèrent que l'Ukraine a le droit de se défendre mais certains sont réticents à livrer des armes qui provoqueraient une escalade du conflit en permettant à l'Ukraine de frapper la Russie.

La Slovaquie a livré récemment quatre MiG-29 à l'Ukraine et la Pologne a promis de faire de même.

 

Les troupes russes tentent depuis des mois de prendre Avdiïvka, située sur le front depuis 2014 et le début de la guerre entre forces ukrainiennes et séparatistes pilotés par le Kremlin.

Bien qu'à seulement 13 km de Donetsk, la capitale sous contrôle russe de la région éponyme, la cité comptait encore 30 000 habitants lorsque le Kremlin a lancé en février 2022 son invasion de l'Ukraine.

Pilonnée par l'artillerie et plus récemment par l'aviation, elle ne compte plus que quelque 2 300 habitants, dont 1 960 recensés qui reçoivent une aide humanitaire, avait indiqué récemment M. Barabash.

Avdiïvka est actuellement l'un des deux théâtres de combats les plus difficiles du front, avec celui de la ville de Bakhmout, située 60 km plus au nord.

En juin, les Russes ont coupé l'une des deux principales routes d'accès à la ville et se sont positionnés à l'est et au sud. Ces derniers mois, ils ont progressé et pris des villages au sud-ouest et au nord, comme pour prendre Avdiïvka en tenaille, à défaut de pouvoir la prendre frontalement.

Deux morts et 29 blessés dans un bombardement à Sloviansk

Un bombardement russe a fait au moins deux morts et 29 blessés dans la ville de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé lundi le gouverneur régional.

"Il y a deux morts et 29 blessés à Sloviansk, des bâtiments administratifs et des bureaux ont subi des dégâts ainsi que cinq immeubles et sept maisons", a déclaré le gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur Facebook, précisant que les forces russes avaient "frappé le centre de la ville vers 10H30 (07H30 GMT) avec deux missiles S-300".

Le gouverneur a ajouté qu'une autre ville de la région de Donetsk, Droujkivka, avait été visée par une attaque. "Deux missiles S-300 ont frappé l'orphelinat de Droujkivka et l'ont presque complètement détruit", a-t-il dit, ajoutant que cette frappe n'avait pas fait de victimes selon de premières informations.

"Un autre jour qui a commencé avec le terrorisme de la Fédération de Russie. L'Etat agresseur a frappé notre ville de Sloviansk," a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux.

"L'ennemi doit le savoir: l'Ukraine ne pardonnera pas les tortures infligées à notre peuple, ne pardonnera pas ces morts et ces blessures", a-t-il ajouté.

Les forces russes ont fait de la conquête de la région de Donetsk leur principale priorité sur le plan militaire et ont annoncé l'an dernier l'avoir annexée, même si elles n'en contrôlent pas la totalité.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.