En deux ans, l'initiative verte saoudienne a joint l’acte à l'ambition

Dans le cadre de l'initiative verte saoudienne, le pays a pour objectif de planter 10 milliards d'arbres (Photo fournie).
Dans le cadre de l'initiative verte saoudienne, le pays a pour objectif de planter 10 milliards d'arbres (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 29 mars 2023

En deux ans, l'initiative verte saoudienne a joint l’acte à l'ambition

  • Le deuxième anniversaire du lancement de l’initiative verte saoudienne est considéré comme une étape importante sur la voie d'un avenir durable
  • Cet anniversaire est célébré dans le cadre d'un effort de l'ensemble de la société en faveur d'un avenir plus vert

DJEDDAH: Quand on pense à l'Arabie saoudite, on imagine des scènes de dunes ondulantes à perte de vue – une vision qui n'est pas loin de la vérité dans certains des coins les plus reculés de la péninsule.

En regardant de plus près ce vaste paysage et ses zones urbaines tentaculaires, beaucoup seraient cependant surpris par les vastes espaces verts qui transforment aujourd'hui la physionomie de l’Arabie saoudite, des forêts denses aux parcs urbains luxuriants.

Il y a deux ans, le prince héritier Mohammed ben Salmane a lancé l'une des initiatives climatiques les plus ambitieuses au monde. Elle visait à améliorer la qualité de vie tout en intégrant la protection de l'environnement, la transition énergétique et les programmes de durabilité.

Riyad se met au vert (Photo, Commission royale pour la ville de Riyad).

Célébrant son deuxième anniversaire, l'Initiative verte saoudienne, une ambitieuse collaboration entre plusieurs entités, a déjà franchi plusieurs étapes importantes depuis son lancement.

Elle a fait un grand pas vers son objectif de planter 10 milliards d'arbres dans toute l'Arabie saoudite, avec 18 millions d'arbres à ce jour.

Sur les 40 millions d'hectares de terres dégradées qu'elle vise à récupérer, 60 000 hectares ont été restaurés, tandis que plus de 60 sites ont été réservés à la plantation durable d'arbres dans tout le Royaume.

EN CHIFFRES

  • L'initiative verte saoudienne est lancée depuis deux ans.
  • Objectif : 10 milliards d'arbres à planter.
  • 18 millions d'arbres plantés en Arabie saoudite en 2022.
  • 60 000 hectares de terres réhabilitées en 2022.
  • 250 000 arbustes cultivés dans les pépinières d'AlUla.
  • 62 sites approuvés pour la plantation d'arbres.
  • 150 000 foyers alimentés par des énergies renouvelables.
  • 1 200 espèces d’animaux en voie de disparition réintroduites dans la nature.

Historiquement, la plupart des ressources consacrées aux efforts de conservation ont été investies dans des zones considérées comme sauvages et, par conséquent, moins peuplées. La préservation de ces zones est essentielle pour de nombreuses raisons.

Toutefois, à cause de l'augmentation notable des vagues de chaleur annuelles et des phénomènes météorologiques extrêmes, les scientifiques et les urbanistes se sont concentrés sur les zones urbaines afin d'élaborer de nouvelles stratégies pour des environnements bâtis de façon résiliente.

Pendant des décennies, l'urbanisation rapide de l’Arabie saoudite et l'absence de développement durable sur le territoire ont entraîné une pollution de l'air, une hausse des températures, de violentes tempêtes de poussière et d'autres produits dérivés nocifs.

Cela a conduit à l'augmentation de l'effet d'îlot de chaleur urbain, un phénomène qui se produit lorsque les villes remplacent les terres par des concentrations denses de bâtiments, de chaussées et d'autres surfaces qui absorbent et retiennent la chaleur.

Des scientifiques des universités de Nanjing et de Yale ont analysé les données satellitaires de plus de 2 000 villes du monde entier entre 2002 et 2021. Ils ont constaté que les villes se réchauffent à un rythme de 0,56 degré Celsius par décennie pendant la journée et de 0,43 degré Celsius par décennie pendant la nuit.

L'étude a comparé la hausse des températures à celle des zones rurales et a constaté que les zones urbaines se réchauffent en moyenne 29% plus vite.

Ces données devraient tirer la sonnette d'alarme pour tout pays dont les ambitions et les villes sont en pleine croissance.

Ces dernières années, une équipe internationale de climatologues, d'économistes et de modélisateurs de systèmes énergétiques a élaboré une série de nouvelles trajectoires qui examinent comment la société, la démographie et l'économie mondiales pourraient évoluer au cours du siècle prochain.

Ces «Trajectoires socio-économiques partagées» et analysent la façon dont le monde pourrait évoluer en l'absence de politique climatique et comment différents niveaux d'atténuation du changement climatique pourraient être atteints de cinq manières différentes.

Selon l'Atlas des risques climatiques du G20, l'Arabie saoudite subira de graves répercussions climatiques si elle suit une trajectoire à fortes émissions. Si aucune mesure n'est prise d'urgence, le pays verra la fréquence des sécheresses agricoles augmenter de 88% d'ici 2050.

Les vagues de chaleur dureront plus longtemps et l’association de l'élévation du niveau de la mer, de l'érosion côtière et d'événements météorologiques plus extrêmes provoquera le chaos dans l'économie de l'Arabie saoudite, qui risque de perdre environ 12,2% de son produit intérieur brut d'ici 2050 si elle n'agit pas.

L'analyse des données issues des simulations du portail de connaissances sur le changement climatique montre qu'une hausse des températures en Arabie saoudite est inéluctable dans les prochaines décennies.

Cependant, la recherche a également montré que de grandes variations dans le refroidissement climatique lié au boisement peuvent modifier les températures de surface locales et les réduire.

L'Arabie saoudite s'est engagée à avoir un impact significatif sur la hausse des températures par le biais de collaborations entre les entités gouvernementales, le secteur privé et les communautés locales.

Chronologie

• 2016 Le roi Salmane lance une initiative en faveur des énergies renouvelables.

• 2017 Annonce du programme national pour les énergies renouvelables.

• 2018 Lancement de la stratégie nationale pour l'environnement.

• 2019 Création des forces spéciales pour la sécurité environnementale.

• 2020 Lancement de la campagne «Let's Make it Green» («Rendons l’Arabie saoudite verte») pour enrayer la désertification.

• 2021 Inauguration du Forum de l'initiative verte saoudienne et du Sommet vert du Moyen-Orient.

• Objectif pour 2030: Planter plus de 600 millions d'arbres, protéger 30% des terres et des mers, réduire les émissions de CO2 de 278 millions de tonnes par an.

• Objectif pour 2060: Atteindre l’objectif zéro émission nette.

Afin d'accroître la végétation dans les zones urbaines et d'atténuer les effets du changement climatique, 77 initiatives et programmes ont été lancés dans le cadre plus large de l’initiative verte saoudienne.

L'initiative «Villes saoudiennes vertes», lancée par le ministère des Municipalités, des Affaires rurales et du Logement, vise à planter jusqu'à 32 millions d'arbres dans les parcs et jardins publics de la capitale, Riyad.

Le projet se déroulera en trois phases et comprendra de nouveaux projets d'écologisation à Riyad, équivalant à une superficie de 437,5 km². Le projet devrait être achevé en 2031.

La capitale fait également l'objet d'une révision massive dans le cadre du projet «Green Riyadh» (Riyad verte), qui vise à porter la proportion d'espaces verts à 9% et à planter 7,5 millions d'arbres d'ici à 2030.

Au cœur de ce projet, des travaux sont en cours pour construire le parc Roi Salmane, le plus grand projet de parc urbain au monde, dans lequel 11 km² de son parc prévu de 16,6 km² seront couverts d'espaces verts et de plus d'un million d'arbres.

De même, l'initiative «Green Qibla» (Qibla verte) vise à planter 15 millions d'arbres dans la ville sainte de La Mecque. Le projet, dirigé par la Commission royale pour la ville de La Mecque et les lieux saints, devrait s'achever en 2036.

Abdelaziz al-Moqbel, directeur du programme Riyad Verte, participant à la plantation des premiers arbres dans le cadre du projet de boisement dans le quartier d'Al-Jazeera (à l'est de Riyad), le jeudi 16 mars, dans le cadre des activités du programme «Riyad Verte» (Photo fournie).

Les énergies renouvelables et l'utilisation de véhicules électriques sont d'autres voies viables pour accroître la durabilité et refléter les effets positifs prévus des projets d'écologisation urbaine et des initiatives de boisement.

Les efforts déployés dans les villes pour transformer les activités humaines à fortes émissions, telles que les transports, la production d'énergie et la production de déchets, s'intensifient, puisque 150 000 foyers sont désormais alimentés par des sources d'énergie renouvelables.

Le mois dernier, le premier bus électrique de transport public de l’Arabie saoudite a commencé à circuler dans la ville de Djeddah, à l'ouest du pays. Des études ont montré que les transports publics électriques, alimentés par des énergies renouvelables, pourraient réduire les émissions de carbone de 250 millions de tonnes d'ici 2030, améliorer la santé publique et réduire la pollution sonore et atmosphérique.

«Nous travaillons sur l'utilisation d'autres alternatives pour les taxis et les transports publics, et nous avons effectué plusieurs tests afin d’utiliser des alternatives qui réduisent les émissions de carbone, en tant qu'objectif de la Vision 2030 du pays, jusqu'à ce que nous atteignions une réduction de 45% des émissions de carbone dans les transports, conduisant à une énergie propre», a signalé Rumaih al-Rumaih, président par intérim de l'Autorité des transports publics, à Arab News.

La conservation de l'environnement va de pair avec la conservation des espèces sauvages dans une Arabie saoudite en pleine mutation (Photo, Centre National de la Faune).

En 2018, un rapport de l'Agence européenne pour l'environnement intitulé «Les véhicules électriques du point de vue du cycle de vie et de l'économie circulaire», a confirmé que les émissions de gaz à effet de serre des véhicules électriques sont inférieures d'environ 17 à 30% à celles des voitures à essence et diesel.

Bien que l'étude fasse référence aux véhicules électriques utilisant le bouquet énergétique de l'UE (produits pétroliers, notamment le pétrole brut, le gaz naturel, les énergies renouvelables, l'énergie nucléaire et les combustibles fossiles solides), le rapport indique également que les véhicules électriques n'émettent aucune émission de gaz d'échappement au niveau de la rue, ce qui améliore la qualité de l'air au niveau local.

L'utilisation de ces alternatives ne feront pas revenir les lacs et les prairies qui s'étendaient sur la péninsule arabique il y a des siècles. Cependant, la plantation d'arbres est largement considérée comme l'un des outils les plus efficaces pour lutter contre la crise climatique et restaurer la biodiversité.

Les agences gouvernementales, les entreprises et les communautés d’Arabie saoudite se sont toutes engagées à faire avancer l'initiative de plantation d'arbres à grande échelle, non seulement pour rendre le Royaume plus vert, mais aussi pour créer des écosystèmes sains et améliorer la qualité de vie en général.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Liban, le monastère du Saint des miracles attend le pape

"Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV. (AFP)
"Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV. (AFP)
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  • La visite du monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel, au nord de Beyrouth, sera un moment fort de la visite du pape américain, attendu au Liban le 30 novembre
  • Saint Charbel Makhlouf (1828-1898), un moine-ermite maronite, canonisé en 1977, est populaire parmi les Libanais de toutes les communautés qui croient en ses miracles

ANNAYA: "Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV.

La visite du monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel, au nord de Beyrouth, sera un moment fort de la visite du pape américain, attendu au Liban le 30 novembre.

"Ma famille et moi avons une grande foi en Saint Charbel et nous lui rendons toujours visite", déclare Charbel Matar, 69 ans, entouré de son épouse et ses amis.

"J'ai failli mourir quand j'avais cinq ans. Il a accompli un miracle, il m'a sauvé de la mort et m'a maintenu en vie pendant 64 années de plus", ajoute l'homme dont les parents ont changé le prénom de Roger à Charbel en l'honneur du saint.

Saint Charbel Makhlouf (1828-1898), un moine-ermite maronite, canonisé en 1977, est populaire parmi les Libanais de toutes les communautés qui croient en ses miracles.

Les portraits du saint, avec sa longue barbe blanche, ornent maisons, voitures, mêmes bureaux, et les visiteurs affluent au monastère, qui porte le nom de Saint Maron, en toutes saisons.

"J'étais certaine que le pape allait visiter Saint Charbel (..) car Rome ne peut pas nier les miracles qu'il accomplit", dit Randa Saliba, une femme de 60 ans. "Saint Charbel est un message d'amour (..), il garde vivant le message chrétien".

La dernière visite d'un souverain pontife au Liban avait été celle de Benoit XVI en 2012.

Toutes les confessions 

En prévision de l'arrivée du pape, des ouvriers appliquent une couche d'asphalte sur la route menant au paisible monastère, dans les montagnes boisées d'Annaya qui surplombent la mer.

Des visiteurs, dont des femmes musulmanes voilées, se promènent sur le site, où la cellule monacale de Saint Charbel a été gardée intacte. Certains allument des bougies et récitent des prières.

Fils de bergers, le moine originaire du nord du Liban était entré dans les ordres à l'âge de 23 ans, avant de mener une vie d'ermite.

L'abbé Tannous Nehmé, vice-recteur de Saint Maron, affirme que le monastère attire environ trois millions de visiteurs chaque année.

"Ce ne sont pas seulement des chrétiens - beaucoup de musulmans, ou des personnes non croyantes, viennent. Des gens arrivent de partout: d'Afrique, d'Europe, de Russie", affirme-il.

Au milieu des effluves d'encens, seul le bruit des travaux de restauration de la tombe de Saint Charbel troublent la quiétude du monastère.

C'est là que, lorsque la tombe a été ouverte en 1950, des représentants du clergé ont constaté que le corps du saint était intact, plus d'un demi-siècle après sa mort.

Le monastère a recensé des dizaines de milliers de personnes qui ont affirmé avoir été guéries par Saint Charbel.

La miraculée la plus célèbre est une Libanaise, Nohad Chami, diagnostiquée avec une maladie en phase terminale en 1993.

Elle affirme avoir eu une vision de Saint Charbel qui l'a guérie. Elle est décédée cette année, à l'âge de 75 ans.

"L'espoir" 

Le Liban, un pays multiconfessionnel, est le seul Etat arabe où le président de la République est un chrétien maronite, en vertu du partage du pouvoir entre les communautés.

"La visite du pape est très importante pour le Liban. Elle apporte du bien et la bénédiction", se réjouit Claude Issa, une mère de trois enfants âgée de 56 ans.

Le Liban est sorti d'une guerre meurtrière il y a près d'un an entre le Hezbollah et Israël, qui continue de mener des frappes dans le pays, disant viser des membres ou infrastructures du mouvement pro-iranien.

Secoué par une crise économique inédite depuis 2019, il a également connu en août 2020 une énorme explosion, qui a fait plus de 220 morts et dévasté une partie de Beyrouth.

Le pape doit tenir le 2 décembre une prière silencieuse sur le site de l'explosion, au port de Beyrouth, et célébrer une messe publique.

"Sa visite donnera un élan aux gens, leur fera sentir qu'il y a toujours de l'espoir au Liban", affirme Claude Issa.

 


L'ONU s'alarme «pour la survie de Gaza»

La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée. (AFP)
La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée. (AFP)
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  • Les opérations militaires israéliennes à Gaza "ont rongé tous les piliers de la survie", de la nourriture au logement en passant par les soins de santé, "nui à la gouvernance et plongé" le territoire palestinien "dans un abîme créé par l'homme"
  • "Compte tenu des destructions incessantes et méthodiques dont elle a fait l'objet, on peut douter sérieusement de la capacité de Gaza de se reconstruire, en tant qu'espace de vie et société", ajoute le rapport

GENEVE: La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée.

Les opérations militaires israéliennes à Gaza "ont rongé tous les piliers de la survie", de la nourriture au logement en passant par les soins de santé, "nui à la gouvernance et plongé" le territoire palestinien "dans un abîme créé par l'homme", dénonce un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

"Compte tenu des destructions incessantes et méthodiques dont elle a fait l'objet, on peut douter sérieusement de la capacité de Gaza de se reconstruire, en tant qu'espace de vie et société", ajoute le rapport.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Plus de 69.756 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas. Ces données, jugés fiables par l'ONU, ne précisent pas le nombre de combattants tués mais indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.

Selon le rapport de la Cnuced, les opérations militaires israéliennes ont fait passer Gaza "d'une situation de sous-développement à celle d'une ruine totale".

L'ONU estime qu'environ 70 milliards de dollars seront nécessaires pour reconstruire le territoire palestinien.

"Même dans un scénario optimiste, dans lequel la croissance atteint un taux à deux chiffres et l'aide étrangère afflue, il faudra plusieurs décennies pour que Gaza retrouve le niveau de qualité de vie d'avant octobre 2023", souligne le rapport.

La Cnuced appelle à la mise en oeuvre "d'un plan de redressement d'ensemble" qui associe "une aide internationale coordonnée, le rétablissement des transferts fiscaux" d'Israël vers Gaza "et des mesures visant à alléger les contraintes qui pèsent sur le commerce, les déplacements et l'investissement".

Cette agence onusienne appelle à instaurer, dans ce cadre, un revenu de base universel à Gaza, pour pourvoir à la subsistance de tous les habitants, sous forme d'un programme d'aide en espèces, "reconductible et sans conditions" et qui serait versé mensuellement.

La Cnuced note également qu'en Cisjordanie occupée, "la violence, l'expansion accélérée des colonies et les restrictions à la mobilité de la main-d'oeuvre" sont à l'origine du pire déclin économique depuis que l'agence a commencé à tenir des registres en 1972.


Au Soudan, les paramilitaires annoncent une trêve unilatérale de trois mois

L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués. (AFP)
L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués. (AFP)
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  • L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués
  • "En réponse aux efforts internationaux, notamment à l'initiative du président américain Donald Trump et des médiateurs (...), nous annonçons une trêve humanitaire prévoyant une cessation des hostilités pour trois mois", a déclaré lundi Mohamed Daglo

PORT-SOUDAN: Les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé lundi une trêve humanitaire unilatérale de trois mois, au lendemain du rejet par l'armée rivale d'une proposition internationale de cessez-le-feu dans le pays ravagé par plus de deux ans d'un conflit meurtrier.

Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d'une guerre pour le pouvoir, opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, aux FSR de son ancien bras droit Mohamed Hamdane Daglo.

Le conflit, marqué par des exactions dans les deux camps et auquel plusieurs médiateurs internationaux tentent de mettre un terme, a fait plusieurs dizaines milliers de morts et forcé le déplacement de millions de personnes, plongeant le pays dans ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire" au monde.

L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués.

"En réponse aux efforts internationaux, notamment à l'initiative du président américain Donald Trump et des médiateurs (...), nous annonçons une trêve humanitaire prévoyant une cessation des hostilités pour trois mois", a déclaré lundi Mohamed Hamdane Daglo, dans une allocution vidéo enregistrée.

Les paramilitaires avaient indiqué début novembre accepter le principe d'une trêve humanitaire proposée par les médiateurs, à laquelle l'armée n'avait pas répondu, et les combats entre les deux camps n'ont pas cessé depuis.

Le chef de l'armée a lui jugé dimanche "inacceptable" la nouvelle proposition de trêve, appelé les citoyens désireux de défendre leur pays à "rejoindre immédiatement les lignes de front" et accusé la médiation de partialité.

Frères musulmans? 

"Encore une fois, le général (Abdel Fattah) al-Burhane refuse les offres de paix. Dans son rejet de la proposition américaine pour le Soudan, dans son refus obstiné d'un cessez-le-feu, il fait sans cesse preuve d'un comportement d'obstruction", a réagi lundi la ministre d'Etat à la coopération internationale des Emirats, Reem al Hashimy.

Le général Burhane a estimé que la dernière proposition envoyée par l'émissaire américain était "la pire", car, selon lui elle "élimine les forces armées, dissout les agences de sécurité et maintient les milices là où elles sont" au lieu de les désarmer.

Il a également rejeté les "récits" selon lesquels les islamistes des Frères musulmans contrôleraient l'armée, accusant M. Boulos de reprendre les éléments de langage des Emirats.

"Où sont ces soi-disant membres des Frères musulmans au sein de l'armée soudanaise? Nous ne les connaissons pas. Nous entendons seulement de telles affirmations dans les médias", a-t-il dit.

Dans son discours diffusé lundi, le chef des FSR a réaffirmé son "engagement en faveur d'un processus politique auquel participent tous les acteurs, à l'exception du mouvement islamiste terroriste des Frères musulmans et du Congrès national (parti désormais interdit du général Omar el-Béchir au pouvoir de 1989 à 2019, NDLR), car ils sont responsables de toute la tragédie que vit notre peuple depuis trois décennies".

Au cours des deux dernières années, les parties belligérantes au Soudan ont violé tous les accords de cessez-le-feu, entraînant l'échec des efforts de négociation.