Emmanuel Macron présentera le « plan eau» jeudi dans les Hautes-Alpes

Le chef de l'Etat effectuera cette sortie dans un contexte de crise persistante autour de la réforme des retraites, avant une nouvelle journée de mobilisation le 6 avril. (Photo, AFP)
Le chef de l'Etat effectuera cette sortie dans un contexte de crise persistante autour de la réforme des retraites, avant une nouvelle journée de mobilisation le 6 avril. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 29 mars 2023

Emmanuel Macron présentera le « plan eau» jeudi dans les Hautes-Alpes

  • « Afin de répondre à ces défis, le chef de l'Etat proposera une série de mesures visant à redéfinir, en lien avec les élus et les collectivités territoriales, notre politique de gestion de l'eau pour l'adapter aux enjeux du changement climatique»
  • Le président sera accompagné par les ministres de la Transition écologique Christophe Béchu et de l'Agriculture Marc Fesneau

PARIS: Pour son premier déplacement en région depuis deux mois, Emmanuel Macron a choisi d'aller jeudi dans les Hautes-Alpes pour présenter un plan très attendu destiné à améliorer la gestion de l'eau, ressource menacée par les sécheresses et le réchauffement climatique.

Ce déplacement dans la commune montagnarde de Savines-le-Lac, sur le lac de Serre-Ponçon, intervient dans un contexte de crise politique et sociale autour de la réforme des retraites, mais aussi au sortir d'un hiver particulièrement sec, qui illustre les défis du réchauffement.

"Avec le changement climatique, le cycle de l'eau en France a connu d'importantes modifications au cours des dernières décennies", souligne l'Elysée citant divers épisodes de sécheresse comme en 2022, la diminution du niveau des nappes phréatiques et le changement du rythme des pluies.

"Ces changements affectent de nombreux secteurs comme l'agriculture, l'énergie, les loisirs ou l'industrie" et nécessitent de "tendre vers un système plus sobre, plus résilient et mieux concerté", souligne encore la présidence.

"Afin de répondre à ces défis, le chef de l'Etat proposera une série de mesures visant à redéfinir, en lien avec les élus et les collectivités territoriales, notre politique de gestion de l'eau pour l'adapter aux enjeux du changement climatique", ajoute-t-elle.

Le président sera accompagné par les ministres de la Transition écologique Christophe Béchu et de l'Agriculture Marc Fesneau.

Réduire les prélèvements

La présentation du "plan eau" avait été annoncée pour le 26 janvier et depuis maintes fois reportée.

Ce plan, dont le principe avait été lancé fin septembre après un été caniculaire et la seconde pire sécheresse des sols, aura pour premier objet de "préparer l'été prochain" qui "pourrait être difficile si la situation météorologique ne s'améliore pas", avec "une vigilance particulière sur la question de l'eau potable", et un deuxième qui visera à des "transformations en profondeur pour construire des infrastructures adaptées au changement climatique" à l'horizon 2030, a précisé l'Elysée lors d'un brief téléphonique.

Il doit présenter une cinquantaine de mesures censées réduire le gaspillage, éviter les conflits d'usage - en premier lieu avec les agriculteurs - et rationaliser une gouvernance encore jugée complexe et incohérente le mois dernier par la Cour des comptes. Il abordera notamment des questions relatives à la réutilisation des eaux usées, aux fuites mais aussi au prix de l'eau.

Dès le lancement des consultations cet automne, le gouvernement avait rappelé l'ambition fixée aux Assises de l'Eau en 2019: réduire "les prélèvements de 10% d'ici 2025 et 25% d'ici 2035", soit plus de 3 puis 8 milliards de mètres cubes d'eau douce d'économies à trouver.

"Ce plan va s'occuper de quantité - comment on fait avec moins" et "de qualité", avertissait lundi Christophe Béchu.

"Tous les secteurs - industrie, agriculture, tourisme et loisirs, collectivités, particuliers, etc. - seront mobilisés, car c'est bien l'ensemble des Français qu'il faut engager pour faire entrer notre politique de l'eau dans une nouvelle ère, celle du changement climatique  (...) et donner le cap de la mobilisation pour faire face à ce nouveau défi à l'image de ce qui a été réussi sur l'énergie", a souligné l'Elysée.

A l'image de la sobriété en électricité, réclamée et obtenue cet hiver, un "Ecowatt" de l'eau pourrait-il encourager à réduire les usages domestiques ? Les Français consomment environ 148 litres par jour et par personne, soit le volume d'une baignoire, dont 40% pour l'hygiène corporelle et 20% pour la chasse d'eau, selon l'Ademe.

Tensions

Mais l'un des volets les plus scrutés du plan sera celui concernant l'agriculture, première consommatrice d'eau via l'irrigation (plus de 2 milliards de m3), certes pratiquée seulement sur 7% des surfaces cultivées mais le plus souvent en été, quand la ressource est rare.

"Il faudra de la concertation au niveau local" a insisté l'Elysée.

Cette présentation intervient au sortir d'un hiver particulièrement sec, avec un record de 32 jours sans pluie, qui n'a pas permis de reconstituer les nappes phréatiques, pour 80% en-dessous des normales au 1er mars.

Dans ce contexte, les tensions couvent sur les usages de l'eau, comme l'a illustré samedi la manifestation contre la "méga-bassine" agricole de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), marquée par une bataille rangée entre gendarmes et certains manifestants cagoulés.

Le chef de l'Etat effectuera aussi cette sortie dans un contexte de crise persistante autour de la réforme des retraites, avant une nouvelle journée de mobilisation le 6 avril.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Short Url
  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Short Url
  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.