Le Dr Péchier soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels

Sur cette photo d'archive prise le 8 mars 2023, Frédéric Pechier arrive au palais de justice de Besançon. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 8 mars 2023, Frédéric Pechier arrive au palais de justice de Besançon. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 29 mars 2023

Le Dr Péchier soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels

  • Il est suspecté d'avoir pollué entre 2008 et 2017 les poches de perfusion de patients dans deux cliniques de Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur
  • L'affaire avait débuté lorsqu'une anesthésiste avait donné l'alerte après trois arrêts cardiaques inexpliqués de ses patients en pleine opération

BESANÇON: Il clame son innocence mais le dossier n'a cessé de s'alourdir : l'anesthésiste Frédéric Péchier est désormais mis en examen "de façon définitive" pour 30 empoisonnements présumés de patients à Besançon, dont 12 sont décédés, un dossier hors norme dans lequel sa défense tente de faire dessaisir la juge d'instruction.

Libre sous contrôle judiciaire, M. Péchier, 51 ans, était interrogé mercredi pour la troisième fois depuis le 8 mars par la juge d'instruction Marjolaine Poinsard, dont il a demandé il y a une semaine la récusation.

La décision sur cette demande de dessaisissement n'a pas encore été rendue, selon Me Randall Schwerdorffer, l'un de ses avocats.

Son client a été mis en examen mercredi pour un nouveau cas présumé et placé sous le statut, plus favorable, de témoin assisté pour un autre, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.

Au total, sur les 32 cas d'empoisonnements supposés pour lesquels les enquêteurs le soupçonnent, l'anesthésiste est donc mis en examen "de façon définitive" pour 30 d'entre eux, dont 12 mortels, selon M. Manteaux. M. Péchier est par ailleurs placé sous le statut de témoin assisté pour les deux restants, parmi lesquels un mortel.

La défense a toutefois demandé l'annulation de deux mises en examen et pourrait déposer des requêtes similaires pour d'autres cas, a rappelé Me Schwerdorffer.

C'était la troisième fois en un mois que son client était interrogé par la juge.

Entamé à 10h00, l'interrogatoire s'est terminé peu avant 16h00. Aucun autre n'est prévu, selon Me Schwerdorffer.

Alors que les dernières auditions et mises en examen de M. Péchier dataient de 2019, la juge entendait mettre cette nouvelle série d'auditions à profit pour l'interroger sur huit derniers cas dits "supplétifs" d'empoisonnements supposés.

Conflit

La magistrate, qui souhaite manifestement boucler son dossier, voulait aussi récapituler l'ensemble des 32 dossiers, dont ces huit "supplétifs".

A l'issue de ces auditions étalées sur tout le mois de mars, l'anesthésiste a été mis en examen pour six cas et placé sous le statut de témoin assisté pour deux autres.

Il est suspecté d'avoir pollué entre 2008 et 2017 les poches de perfusion de patients dans deux cliniques de Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi pour discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.

L'affaire avait débuté lorsqu'une anesthésiste avait donné l'alerte après trois arrêts cardiaques inexpliqués de ses patients en pleine opération.

En janvier 2017, une information judiciaire avait été ouverte. Deux mois plus tard, M. Péchier, qui exerçait dans cette clinique, avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour sept premiers cas d'empoisonnements présumés de patients. Et 17 autres mises en examen avaient suivi en 2019, portant à l'époque à 24 le nombre de patients concernés, âgés de 4 à 80 ans.

L'anesthésiste, qui vit dans la Vienne, a vu son contrôle judiciaire allégé et peut désormais revenir dans le Doubs voir sa famille. Mais une récente ordonnance de la juge lui interdit d'exercer la médecine, décision contestée par la défense devant la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Besançon.

«Incidents»

Après avoir choisi de garder le silence lors des deux précédents interrogatoires, le praticien a répondu mercredi "à quelques questions" de Mme Poinsard, "celles où il est en mesure de répondre parce qu'on a les éléments", a indiqué Me Schwerdorffer, qui s'exprimait lors de la suspension à la mi-journée aux côtés de son client.

La défense se plaint en effet de ne pas avoir reçu avant ces interrogatoires un "pré-rapport" de contre-expertises qui a servi de socle aux auditions, l'empêchant de poser à temps des questions aux experts sur leurs conclusions.

Elle a saisi la chambre de l'instruction de plusieurs requêtes, dont une en nullité visant ces expertises, jugées cruciales par l'accusation.

Clore ce dossier ne sera pas possible avant d'avoir purgé "tous les incidents" devant la juridiction, a estimé Randall Schwerdorffer. Mais une fois ces problèmes "réglés", M. Péchier pourra demander à être entendu "de façon exhaustive sur tous les points", a-t-il estimé.

Le procureur tiendra une conférence de presse pour faire le point sur ce dossier vendredi à 11h30.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.