Covid: Le gouvernement va lever l'obligation de vaccination des soignants

Un membre du personnel médical prépare une seringue avec une dose du vaccin Pfizer-BioNTech (Comirnaty) Covid-19, au centre de vaccination de Lyon Gerland, le 27 novembre 2021 (Photo, AFP).
Un membre du personnel médical prépare une seringue avec une dose du vaccin Pfizer-BioNTech (Comirnaty) Covid-19, au centre de vaccination de Lyon Gerland, le 27 novembre 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 31 mars 2023

Covid: Le gouvernement va lever l'obligation de vaccination des soignants

  • Fin d'une saga épique. En vigueur depuis 18 mois, l'obligation de vaccination contre la Covid touche à sa fin
  • La France s'apprête ainsi à rejoindre les nombreux autres pays qui sont revenus sur l'obligation vaccinale contre la Covid

PARIS: Imposée en pleine crise sanitaire, l'obligation vaccinale contre la Covid va être levée pour les soignants et les autres professionnels concernés, après un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) jeudi que le ministre François Braun s'est engagé à suivre "rapidement".

Fin d'une saga épique. En vigueur depuis 18 mois, l'obligation de vaccination contre la Covid touche à sa fin. La HAS a en effet revu sa doctrine et suggère désormais que l'injection "soit fortement recommandée" pour les professionnels concernés.

"Cette préconisation de lever l'obligation de vaccination" contre la Covid "ne constitue en rien une remise en question de ses précédents avis", se défend toutefois l'institution, soulignant au passage que "la levée d'une obligation vaccinale pour les professionnels ne remet pas en question l'intérêt de cette vaccination".

Ce changement de pied est justifié par une dynamique épidémique plus favorable. "Le nombre de nouveaux cas a nettement diminué", tandis que sont apparus "de nouveaux variants dont la virulence est moins importante", a expliqué l'infectiologue Elisabeth Bouvet lors d'une conférence de presse.

Dans ce contexte, et avec "plus de 95% des professionnels de santé" qui ont reçu au moins deux injections, l'obligation "ne s'impose plus d'un point de vue scientifique et médical", a-t-elle ajouté.

Message reçu cinq sur cinq par le ministre de la Santé, François Braun : "Je suivrai l'avis de cette autorité scientifique", a-t-il déclaré à l'AFP, promettant de "concerter les fédérations hospitalières et les ordres des professions de santé pour définir les modalités de mise en oeuvre".

La France s'apprête ainsi à rejoindre les nombreux autres pays qui sont revenus sur l'obligation vaccinale contre la Covid, comme l'Allemagne, l'Italie, les États-Unis et l'Australie.

D'autres États, notamment la Suède, la Suisse, l'Espagne et le Portugal, n'ont, eux, jamais eu recours à cette obligation.

"Réintégration des suspendus" 

Paris avait opté pour la contrainte à la fin de l'été 2021. Dans la foulée du "pass sanitaire" censé doper la vaccination de la population, l'obligation de se vacciner a été requise auprès de 2,7 millions de personnes : soignants mais aussi personnels des hôpitaux et des maisons de retraite, ambulanciers, aides à domicile ou encore pompiers.

Faute d'attester d'un schéma vaccinal complet (deux, puis trois doses), quelques milliers ont depuis été suspendus, sans rémunération. "Un phénomène très minoritaire voire marginal" pour le ministère, qui estime la proportion d'agents hospitaliers encore concernés "autour de 0,3%".

Même proportion infime du côté des libéraux, où l'Assurance maladie dénombrait moins de 2.000 soignants suspendus mi-mars.

La question de leur réintégration est cependant devenue un cheval de bataille politique, notamment pour le Rassemblement national et La France insoumise.

La députée LFI Caroline Fiat, elle-même aide-soignante, n'a d'ailleurs pas tardé à réagir, interpellant le ministre sur Twitter : "Vous devez prononcer la réintégration des personnels suspendus car non-vaccinés sans délai. L'hôpital ne peut plus attendre !".

Ses collègues du groupe communiste ont remis le sujet à l'ordre du jour de l'Assemblée, avec une proposition de loi insistant sur les "effets dévastateurs" de l'obligation vaccinale dans les départements d'outre-mer où les réticences sont plus fortes.

Mais ce texte pourrait être rendu caduc avant son examen début mai, François Braun souhaitant entériner "rapidement" sa décision dans un décret. Possiblement sans attendre l'avis sur le même sujet que le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) doit lui rendre avant l'été.

Au-delà de ce dossier sensible, la HAS a passé en revue d'autres vaccinations obligatoires pour les soignants. Avec des conclusions contrastées. Elle suggère ainsi de lever l'obligation concernant la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, sauf à Mayotte.

En revanche, elle conseille de maintenir celle contre l'hépatite B et même de l'étendre davantage pour les soignants libéraux "susceptibles d'être exposés à un risque de contamination", en particulier les dentistes, chirurgiens, sages-femmes et gynécologues.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.