Sanna Marin, une jeunesse moderne qui fascine et divise

Dans un pays qui a longtemps craint d'élever le ton contre la Russie, Marin fait figure de voix forte contre Moscou et Vladimir Poutine. En cas de défaite électorale dimanche, certains lui prédisent un destin international, à Bruxelles ou ailleurs. (AFP)
Dans un pays qui a longtemps craint d'élever le ton contre la Russie, Marin fait figure de voix forte contre Moscou et Vladimir Poutine. En cas de défaite électorale dimanche, certains lui prédisent un destin international, à Bruxelles ou ailleurs. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 01 avril 2023

Sanna Marin, une jeunesse moderne qui fascine et divise

  • Première ministre populaire, selon les sondages, elle se retrouve néanmoins en difficulté pour assurer une victoire électorale à son parti dimanche
  • Elue députée à 30 ans, c'est par ses talents oratoires que Sanna Marin commence à se faire connaître un an plus tard

TAMPERE: Plus jeune Première ministre au monde à son arrivée au pouvoir, la sociale-démocrate Sanna Marin, en quête d'un deuxième mandat dimanche en Finlande, incarne une modernité qui l’a propulsée sur la scène internationale mais clive parfois dans son pays.

A 37 ans, celle qui était une semi-inconnue de la politique finlandaise en 2019 a acquis une notoriété internationale, appréciée pour ses mots durs contre le puissant voisin russe sur la guerre en Ukraine et pour sa gestion compétente de la pandémie de Covid-19 ou de la candidature d'adhésion à l'Otan.

Mais dans un pays qui apprécie la discrétion, elle est aussi "Sanna la fête", surnom acide des tabloïds locaux: en boîte de nuit alors qu'elle s'avère cas contact, ou contrainte d'afficher un test négatif aux drogues après une vidéo de fête endiablée à la résidence officielle.

"Je suis un être humain. J'aspire parfois aussi à la joie, à la lumière et au plaisir au milieu de ces nuages sombres", avait-elle confié l'été dernier, les yeux embués, pour tenter de clore une polémique qui avait fait le délice des tabloïds du monde entier mais lui avait valu de nombreux soutiens dénonçant des attaques sexistes.

Première ministre populaire, selon les sondages, elle se retrouve néanmoins en difficulté pour assurer une victoire électorale à son parti dimanche, puisqu'elle est devancée - de très peu - par ses rivaux de droite et d'extrême droite.

Issue d'une famille modeste, elle grandit près de Tampere "la rouge", bastion industriel du pays, dont elle présidera plus tard le conseil municipal.

"Mes parents ont divorcé à cause des problèmes d'alcool de mon père quand j'étais petite", a-t-elle raconté sur son blog.

«Fille de la boutique»

Elle est élevée par sa mère et la compagne de celle-ci, "dans une famille arc-en-ciel à revenus modestes, qui vivait dans un HLM de la municipalité".

Pour financer ses études, elle travaille dans un supermarché, ce qui lui a valu des moqueries.

Après sa nomination, le quotidien Iltalehti salue ainsi "l'ascension remarquable d'une caissière de magasin jusqu'au sommet de la Finlande". Un ministre estonien gaffe en croyant rendre hommage à la "fille de la boutique".

Elue députée à 30 ans, c'est par ses talents oratoires que Sanna Marin commence à se faire connaître un an plus tard.

Elections en Finlande: le rival de droite de Sanna Marin «optimiste»

A la veille d'élections législatives très serrées en Finlande, le rival de droite de la Première ministre Sanna Marin s'est dit "optimiste" samedi, fort d'un léger avantage dans les sondages.


"Nous avons fait une excellente campagne, nous avons les meilleurs candidats dans toute la Finlande et nous sommes premiers dans les sondages donc je suis optimiste", a déclaré le dirigeant du parti de la Coalition nationale (centre-droit) Petteri Orpo à l'AFP en marge d'un évènement de campagne.


Le candidat du parti arrivé premier aux législatives hérite traditionnellement du poste de Premier ministre en Finlande, à condition de pouvoir réunir une majorité au Parlement.


Le scénario de ces élections est plein de suspense car les trois principaux candidats sont dans un mouchoir de poche.


Selon la dernière enquête publiée jeudi, la Coalition nationale de M. Orpo est créditée de 19,8% des intentions de vote.


Sa formation devancerait le parti nationaliste des Finlandais, emmené par Riikka Purra (19,5%), qui vise le poste de Premier ministre et un possible record de sa formation, qui siège avec l'extrême droite au Parlement européen.


Jamais le parti eurosceptique et anti-immigration n'est arrivé en tête en Finlande. Les sociaux-démocrates de Sanna Marin sont crédités de la troisième place, à 18,7%. Mais ces scores sont tous dans la marge d'erreur, soulignent les sondeurs.


"Je veux réparer notre économie, je veux doper la croissance économique", a déclaré à l'AFP M. Orpo, interrogé sur sa principale différence avec Mme Marin, qui brigue un second mandat à 37 ans.


"Je pense que c'est la principale différence. Elle ne s'inquiète pas de l'économie, elle ne s'inquiète pas de la dette", a affirmé celui qui propose un plan d'économie de dépenses publiques de 6 milliards d'euros mais sa rivale de centre-gauche l'accuse de vouloir "prendre aux pauvres pour donner aux riches".


"Elle a été très bonne en matière internationale mais la situation en Finlande, à la maison, est très difficile et je promets d'y remédier", a déclaré M. Orpo, qui était arrivé 3e en 2019 avec 17% des voix.


Ces élections coïncident avec un nouveau chapitre dans l'histoire de la jeune nation nordique, indépendante de la Russie depuis un siècle: l'entrée dans l'Otan. L'adhésion doit être officiellement annoncée la semaine prochaine.
"Je suis très fier car la Coalition nationale, mon parti, était le premier et le seul à défendre l'adhésion à l'Otan.

Après la victoire des sociaux-démocrates aux législatives du printemps 2019, elle est nommée ministre des Transports.

A la démission du Premier ministre Antti Rinne, elle est propulsée cheffe d'un gouvernement aux têtes d'affiches principalement jeunes et féminines.

Mère d'un enfant né en 2017, elle se révèle d'abord lors de la pandémie, où les Finlandais - déjà naturellement prompts à la distanciation sociale - obtiennent parmi les meilleurs bilans d'Europe.

"Elle a donné des recommandations très claires et a réussi à apaiser la population en lui donnant l'impression que le gouvernement contrôlait la situation", se rappelle Marko Junkkari, journaliste politique au quotidien de référence Helsingin Sanomat.

Son mandat est émaillé de controverses variées, sur des petits déjeuners à la résidence officielle remboursés par le contribuable, puis la tornade des vidéos de ses fêtes, et d'attaques jugées carrément sexistes.

"Sanna Marin est une figure clivante. Elle a des fans comme une rock star, mais d'un autre côté, il y a plein de gens qui ne la supportent pas", atteste Marko Junkkari.

Son style détonant - à l'image d'un perfecto lors d'une visite officielle en Suède - insuffle un vent de renouveau dans son parti vieillissant.

De quoi attirer les voix des jeunes des autres partis de gauche, souligne le sondeur Tuomo Turja, de l'institut Taloustutkimus.

Mais le haut fait de son mandat aura été de mener la candidature à l'Otan avec le président Sauli Niinistö, qui a abouti jeudi soir lorsque le Parlement turc a ratifié l'approbation du gouvernement d'Ankara, levant le dernier obstacle.

Dans un pays qui a longtemps craint d'élever le ton contre la Russie, elle fait figure de voix forte contre Moscou et Vladimir Poutine. En cas de défaite électorale dimanche, certains lui prédisent un destin international, à Bruxelles ou ailleurs.


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Short Url
  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.