Le chef de l'Otan espère hisser le drapeau de la Finlande «dans les jours qui viennent»

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, est impatient de hisser le drapeau de la Finlande au siège de l'Alliance après la ratification de son adhésion par la Turquie. (AFP)
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, est impatient de hisser le drapeau de la Finlande au siège de l'Alliance après la ratification de son adhésion par la Turquie. (AFP)
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Publié le Vendredi 31 mars 2023

Le chef de l'Otan espère hisser le drapeau de la Finlande «dans les jours qui viennent»

  • Les deux pays nordiques ont demandé ensemble à adhérer à l'Otan après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais la Turquie et la Hongrie bloquent encore l'entrée de la Suède
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit encore promulguer l'accord donné jeudi par le Parlement turc à l'adhésion de Finlande

BRUXELLES: Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, est impatient de hisser le drapeau de la Finlande au siège de l'Alliance après la ratification de son adhésion par la Turquie, et espère pouvoir accueillir la Suède "dès que possible".

Les deux pays nordiques ont demandé ensemble à adhérer à l'Otan après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais la Turquie et la Hongrie bloquent encore l'entrée de la Suède.

"J'ai hâte de hisser le drapeau de la Finlande au siège de l'Otan dans les jours qui viennent", a tweeté vendredi Jens Stoltenberg avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance prévue à Bruxelles les 4 et 5 avril.

"J'espère accueillir dès que possible la Suède en tant que membre à part entière de la famille de l'Otan", a-t-il ajouté.

Otan : ce qu'il faut savoir sur les candidatures de la Finlande et de la Suède

Après des décennies à l'écart des alliances militaires, la Finlande et la Suède ont annoncé leur candidature historique à l'Otan en mai dernier, du fait de leur inquiétude vis-à-vis de la Russie après l'invasion de l'Ukraine.

Jeudi, le Parlement turc a ratifié la candidature finlandaise, qui a ainsi le feu vert des 30 membres de l'Alliance atlantique et va pouvoir adhérer dans les prochains jours. La Suède, quant à elle, attend toujours les deux dernières ratifications d'Ankara et de Budapest, qui virent au chemin de croix diplomatique.

Un tournant historique  

L'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022 a marqué un tournant dans les opinions de ces deux pays nordiques, en particulier pour la Finlande qui partage avec la Russie une frontière de près de 1.300 kilomètres de long et un passé douloureux.

Alors que le soutien à une entrée dans l'Otan a été de 20 à 30% pendant près de deux décennies, 82% des Finlandais y sont désormais favorables, selon un sondage de février, tout comme plus de 60% de Suédois.

Turquie et Hongrie freinent l'adhésion

Malgré les "bras ouverts" du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg pour les accueillir, la voie vers une adhésion à l'Otan s'avère bien plus compliquée que prévu.

Dès mai dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan prévient que son pays ne prévoit pas d'y donner son feu vert, accusant ces deux Etats, et notamment la Suède, de servir de havre à des "terroristes" kurdes.

Un accord préliminaire est obtenu au sommet de l'Otan à Madrid en juin 2022 mais le veto turc revient vite.

Déjà compliquée par des extraditions que la justice suédoise refuse, la situation dégénère en crise diplomatique en janvier quand un extrémiste brûle un Coran près de l'ambassade de Turquie à Stockholm.

Après une suspension des négociations, le président Erdogan annonce mi-mars que la Turquie ne ratifiera que l'adhésion de la Finlande.

Parmi les 29 autres pays membres de l'Otan - qui doivent chacun impérativement apporter leur soutien -, un autre tarde à donner son accord : la Hongrie du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

Après des mois passés à décaler la date du vote, son parlement n'a ratifié que lundi l'entrée de la Finlande, la Suède devant suivre "plus tard".

La ratification turque obtenue jeudi, la Finlande n'a plus pour devenir membre de l'Otan qu'à attendre une invitation officielle du secrétaire général Jens Stoltenberg puis à envoyer ses "instruments de ratification" à Washington, où le traité constitutif de l'Alliance est conservé. Probablement la semaine prochaine, selon Helsinki.

Neutralité et non-alignement 

Cédée par la Suède à la Russie en 1809 à la suite d'une lourde défaite militaire, la Finlande profite des troubles de la révolution bolchévique de 1917 pour proclamer son indépendance.

Envahie par l'Union soviétique en 1939, ce pays résiste vaillamment pendant les trois mois de la Guerre d'Hiver. Mais après la reprise du conflit en 1941 et l'opération Barbarossa, la Finlande, dans le camp des vaincus, est contrainte à un armistice en 1944.

Aux termes d'un traité "d'amitié" signé en 1948 sous la pression de Moscou, Helsinki accepte de demeurer en dehors de la coopération militaire occidentale, dans une forme de neutralité forcée restée sous le nom de "finlandisation".

Après la chute de l'Union soviétique, la Finlande et la Suède adhèrent à l'Union européenne (1995) et au Partenariat pour la paix de l'Otan mais continuent d'être officiellement non-alignées en matière de défense.

Si elle a participé à des missions militaires en Afghanistan ou au Mali, la Suède n'a pas été en guerre depuis un conflit en 1814 avec la Norvège.

Des budgets militaires à la relance 

Pendant la Guerre froide, Suède et Finlande consacrent d'importants moyens (4 à 5% de leur PIB) à leurs armées, conséquence de leur absence d'alliés.

Avec la disparition de la menace soviétique, toutes deux réduisent leurs crédits mais la Finlande maintient un recours massif aux réservistes.

Avec ses 5,5 millions d'habitants, ce pays peut ainsi compter sur une armée en temps de guerre de 280.000 soldats aptes au combat, une force exceptionnelle pour une nation européenne.

La Suède a, quant à elle, davantage désinvesti, ses dépenses militaires passant de 2,6% du PIB en 1990 à 1,2% en 2020. Mais ce royaume a inversé la tendance depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

Le service militaire obligatoire, supprimé en 2010, a été en partie réintroduit en 2017.

Les deux pays ont annoncé d'importants investissements militaires depuis le début de la guerre en Ukraine et sont considérés par l'Otan comme un renfort massif pour son flanc nord-est.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit encore promulguer l'accord donné jeudi par le Parlement turc à l'adhésion de Finlande, mais tout est prêt au siège de l'Alliance pour hisser les couleurs de la Finlande aux côtés de celles des 30 autres membres de l'Otan.

"La Finlande rejoindra officiellement notre Alliance dans les prochains jours. Son adhésion rendra la Finlande plus sûre et l’Otan plus forte", a déclaré Jens Stoltenberg.

"La Finlande dispose de forces très compétentes, de capacités avancées et d'institutions démocratiques fortes. Elle apportera donc beaucoup à notre Alliance", a-t-il ajouté.

La Finlande et la Suède ont annoncé d'importants investissements militaires depuis le début de la guerre en Ukraine et sont considérés par l'Otan comme un renfort massif pour son flanc nord-est.


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.


Australie: la communauté juive, bouleversée et en colère, enterre «le Rabbin de Bondi»

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
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  • Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies
  • Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé

SYDNEY: Dans une synagogue bondée, emplie de cris et de larmes, la communauté juive de Sydney traumatisée a rendu hommage mercredi au rabbin Eli Schlanger, première victime de l'attentat antisémite de la plage de Bondi a être mise en terre.

Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies.

Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé.

David Deitz, homme d'affaires de 69 ans, qui connaissait M. Schlanger "depuis très, très longtemps", explique à l'AFP que le rabbin a eu "une influence positive sur beaucoup de gens".

"C'est un choc pour l'Australie de voir un tel événement se produire ici. Ce n'est pas dans la nature des Australiens", poursuit-il.

Une forte présence sécuritaire a été mobilisée lors des obsèques, avec des policiers alignés dans la rue fermée au public.

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme.

En 2021, le nombre de juifs australiens était estimé à 117.000.

"Ils auraient pu nous écouter" 

Jillian Segal, la responsable de la lutte contre l'antisémitisme en Australie, a fustigé cette semaine des préjugés antijuifs "qui s’insinuent dans la société depuis de nombreuses années et contre lesquels nous ne nous sommes pas suffisamment élevés".

Mme Segal a été la première nommée à ce poste après une série d'attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, au début de la guerre d'Israël dans la bande de Gaza.

Au cours des 12 mois suivant l’attaque du Hamas en Israel du 7 octobre 2023 qui a déclenché cette guerre, les incidents de nature antisémite en Australie ont augmenté de 316%, dépassant les 2.000, dit-elle.

"Nous devrions pouvoir être qui nous sommes sans avoir peur", a déclaré Brett Ackerman, un analyste de données âgé de 37 ans.

La colère gagne certains membres de la communauté qui estiment que leur cri d'alarme face à la montée de l'antisémitisme depuis le 7-Octobre n'a pas été pris en compte.

"Ils auraient pu nous écouter" se désole M. Ackerman. Pour lui, l'attaque n'était "pas une surprise".

A côté de lui, le rabbin Yossi Friedman acquiesce. "Le message était clair depuis un peu plus de deux ans", soutient-il. "Est-ce que nous nous sentons en sécurité? Pour être honnête, pas vraiment."

"Nous pensions être en sécurité. Nos grands-parents et arrière-grands-parents étaient des survivants de la Shoah, et beaucoup d’entre eux sont venus ici pour échapper à la haine et au sang versé, aux pogroms, à la persécution (...) et c'est ce qu'on retrouve ici", observe-t-il.

"Problème de société"

Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé l'attaque de Bondi comme un acte terroriste antisémite de "pure méchanceté" perpétré par des hommes inspirés par l’idéologie jihadiste du groupe État islamique.

Mais il a rejeté les critiques selon lesquelles son gouvernement n'avait pas réagi suffisamment à l'appel de Mme Segal.

Le Premier ministre a souligné que son gouvernement avait pénalisé les discours de haine et interdit le salut nazi et les symboles haineux, entre autres.

Depuis la fusillade, M. Albanese mène une initiative conjointe entre le gouvernement central et les Etats d'Australie en faveur d’un contrôle plus strict des armes à feu. L'assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.

Mais pour l'écrivain Danny Gingef, 66 ans, "la réforme des armes à feu est une diversion totale par rapport au vrai problème, qui est la haine, il faut identifier la haine là où elle commence".

Au départ du cercueil, les spectateurs ont entonné des chants en hébreu. Submergés par l’émotion, certains se sont effondrés dans les bras de leurs proches, à peine capables de tenir debout.

"Je sens que ces dernières années, les Juifs ont été en état d’alerte maximale", dit M. Gingef. Il se sent triste et en colère, et fait référence aux "marches de la haine" où il a vu des manifestants porter des drapeaux du Hezbollah.

Pour lui, il n’y a pas "beaucoup plus que nous puissions faire" sans le soutien des autorités et d’autres groupes.

"L’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs doivent résoudre, c’est un problème de société".

lec-oho/mjw/lgo/alh/pt

 


La BBC va "se défendre" face à la plainte en diffamation à 10 milliards de dollars de Trump

Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et pratiques trompeuses, réclamant jusqu’à 10 milliards $ après un montage contesté de son discours du 6 janvier 2021
  • L’affaire secoue l’audiovisuel public britannique : démissions à la tête de la BBC, lettre d’excuses envoyée à Trump, et réexamen annoncé de la charte royale

LONDRES: La BBC a assuré mardi qu'elle allait "se défendre" contre la plainte en diffamation du président américain Donald Trump, qui réclame 10 milliards de dollars au groupe audiovisuel public britannique pour un montage vidéo contesté de l'un de ses discours.

La plainte, déposée lundi devant un tribunal fédéral à Miami par le président américain et consultée par l'AFP, demande "des dommages et intérêts d'un montant minimum de 5 milliards de dollars" pour chacun des deux chefs d'accusation: diffamation et violation d'une loi de Floride sur les pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

"Ils ont littéralement mis des mots dans ma bouche", s'est plaint le milliardaire de 79 ans, lundi devant la presse.

"Nous allons nous défendre dans cette affaire", a répondu un porte-parole de la BBC mardi matin, sans faire davantage de commentaire sur la procédure.

Le groupe audiovisuel britannique, dont l'audience et la réputation dépassent les frontières du Royaume-Uni, est dans la tourmente depuis des révélations sur son magazine phare d'information "Panorama".

Ce dernier a diffusé, juste avant la présidentielle américaine de 2024, des extraits distincts d'un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021, montés de telle façon que le républicain semble appeler explicitement ses partisans à attaquer le Capitole à Washington.

Des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut ce jour-là le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

"La BBC, autrefois respectée et aujourd'hui discréditée, a diffamé le président Trump en modifiant intentionnellement, malicieusement et de manière trompeuse son discours dans le but flagrant d'interférer dans l'élection présidentielle de 2024", a dénoncé lundi un porte-parole des avocats du républicain contacté par l'AFP.

"La BBC a depuis longtemps l'habitude de tromper son public dans sa couverture du président Trump, au service de son programme politique de gauche", a-t-il ajouté.

- Lettre d'excuses -

Au Royaume-Uni, la controverse a relancé le brûlant débat sur le fonctionnement de l'audiovisuel public et son impartialité, alors que le groupe a déjà été bousculé ces dernières années par plusieurs polémiques et scandales.

L'affaire a poussé à la démission son directeur général Tim Davie et la patronne de BBC News Deborah Turness.

Le président de la BBC Samir Shah a pour sa part envoyé une lettre d'excuses à Donald Trump et la BBC a indiqué "regretter sincèrement la façon dont les images ont été montées" mais contesté "fermement qu'il y ait une base légale pour une plainte en diffamation".

Le groupe audiovisuel a "été très clair sur le fait qu'il n'y a pas matière à répondre à l'accusation de M. Trump en ce qui concerne la diffamation. Je pense qu'il est juste que la BBC reste ferme sur ce point", a soutenu mardi matin le secrétaire d'Etat britannique à la Santé Stephen Kinnock, sur Sky News.

Le gouvernement a également annoncé mardi le début du réexamen de la charte royale de la BBC, un processus qui a lieu tous les dix ans, pour éventuellement faire évoluer sa gouvernance, son financement ou ses obligations envers le public britannique.

La plainte de Donald Trump estime que, malgré ses excuses, la BBC "n'a manifesté ni véritables remords pour ses agissements ni entrepris de réformes institutionnelles significatives afin d'empêcher de futurs abus journalistiques".

Le président américain a lancé ou menacé de lancer des plaintes contre plusieurs groupes de médias aux Etats-Unis, dont certains ont dû verser d'importantes sommes pour mettre fin aux poursuites.

Depuis son retour au pouvoir, il a fait entrer à la Maison Blanche de nombreux créateurs de contenus et influenceurs qui lui sont favorables, tout en multipliant les insultes contre des journalistes issus de médias traditionnels.

L'un de ces nouveaux venus invités par le gouvernement Trump est la chaîne conservatrice britannique GB News, proche du chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage.