À Marseille, trois morts sur fond de trafic de drogue et de «vendetta»

Un policier de la brigade anti-criminalité (Photo, AFP).
Un policier de la brigade anti-criminalité (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 04 avril 2023

À Marseille, trois morts sur fond de trafic de drogue et de «vendetta»

  • 21 et 23 ans pour les deux morts dans la première fusillade, survenue cité du Castellas autour de minuit
  • 16 ans pour l'adolescent tué une demi-heure plus tard au coeur de la ville

MARSEILLE: Trois fusillades, trois morts, dont un adolescent de 16 ans : dans la nuit de dimanche à lundi, Marseille a vécu un nouvel épisode sanglant, une fois encore sur fond de guerre de territoires et de "dynamique de vendetta" entre trafiquants de drogue.

Et cette "dynamique particulièrement inquiétante (...) va se poursuivre dans les mois à venir", a estimé la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, en commentant "ces bains de sang dans nos cités, avec malheureusement des très jeunes en première ligne".

21 et 23 ans pour les deux morts dans la première fusillade, survenue cité du Castellas autour de minuit, dans ces quartiers populaires du nord de Marseille gangrénés par la pauvreté, le chômage et les trafics de stupéfiants ; 16 ans pour l'adolescent tué une demi-heure plus tard au coeur de la ville, dans le quartier portuaire de la Joliette: "ce rajeunissement des victimes nous inquiète beaucoup", a insisté la magistrate.

Âgées de 27 ans en moyenne il y a une dizaine d'années, les victimes des règlements de comptes entre gangs à Marseille sont désormais quatre ans plus jeunes, selon une étude faite sur les neuf premiers mois de 2022 citée par la procureure.

Au total, huit personnes ont également été blessées dans ces trois fusillades, dont celle vers la cité des Aygalades, quelques minutes à peine après celle du Castellas. Parmi elles, un adolescent de 15 ans touché à la Joliette se trouvait "encore en pronostic vital très engagé (lundi soir), en état vraiment très grave", a précisé Mme Laurens.

Lui et son camarade tué étaient connus pour trafic de stupéfiants. Celui de 15 ans avait été condamné le 31 mars par un juge des enfants, a précisé la magistrate.

Lynché à mort

Ouvertes pour assassinat en bande organisée, tentative d'assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs, les enquêtes sur ces trois fusillades ont été confiées à la police judiciaire.

Une certitude pour la procureure de Marseille : ces nouveaux drames sont le résultat de "deux forces en présence", d'"une double logique", "une logique de contrôle des territoires, et notamment celui de la cité de la Paternelle, et une logique de vendetta, de représailles".

"Cette cité est aujourd'hui à l'origine de la quasi-totalité des assassinats de ces derniers mois à Marseille, avec deux équipes qui se disputent les points de deal et sont sans doute rentrées dans une sorte de dynamique de vendetta", expliquait déjà Frédérique Camilleri, la préfète de police des Bouches-du-Rhône, lundi matin à l'AFP, au sujet de la Paternelle.

C'est là qu'un garçon de 17 ans, connu pour "dealer", avait été lynché à mort mi-février. Là aussi que, fin mars, le corps d'un homme de 20 ans, criblé de balles, avait été retrouvé, abandonné sur un terrain vague.

Et les statistiques des homicides sur fond de trafic de drogue ne cessent de s'accélérer en 2023, constate la procureure de Marseille, avec déjà 14 morts – 13 tués par balles et le jeune lynché à la Paternelle – et 43 blessés en à peine trois mois, tous dans la deuxième ville de France.

En 2021 et 2022, sur le ressort du tribunal judiciaire de Marseille, ce sont respectivement 25 et 32 morts qui avaient été recensés.

"Qu'ils arrêtent de tuer nos enfants. On se sent à l'abandon. On attend de l'aide, que les politiques essaient de désamorcer tout ça. Ce sont des bébés (NDLR: les victimes), il faut faire quelque chose pour les aider à ne pas tomber dans ces engrenages, ou à en sortir", demandait mardi après-midi Zahia Meziene, porte-parole du collectif des familles de victimes de Marseille, à la cité du Castellas.

"À Marseille, on est pilote, tout ce qui se passe ici arrive ensuite dans les autres villes. Ce qui m'affole c'est que ce type de comportement est en train de se répandre dans des villes qui n'étaient pas du tout touchées, comme Nantes", expliquait encore récemment Mme Laurens, craignant "une aggravation de la situation".

Deux hommes ont ainsi été abattus, le 28 mars, à Rennes, dans ce qui ressemble à des règlements de comptes liés au trafic de drogue. Un drame rarissime dans la capitale bretonne.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.