Algérie: ouverture du procès de Karim Tabbou, figure du Hirak

Karim Tabbou, l'une des figures les plus importantes "Hirak", fait un geste à sa sortie de prison le 2 juillet 2020, devant la prison de Kolea, à 70 km à l'ouest de la capitale Alger. (RYAD KRAMDI / AFP)
Karim Tabbou, l'une des figures les plus importantes "Hirak", fait un geste à sa sortie de prison le 2 juillet 2020, devant la prison de Kolea, à 70 km à l'ouest de la capitale Alger. (RYAD KRAMDI / AFP)
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Publié le Lundi 30 novembre 2020

Algérie: ouverture du procès de Karim Tabbou, figure du Hirak

  • Le procès de l'opposant algérien Karim Tabbou, figure majeure du Hirak, le mouvement de contestation anti-régime né en février 2019
  • "Le procès de Karim Tabbou a débuté devant le tribunal de Kolea", à une trentaine de km à l'ouest de la capitale, a indiqué Me Zoubida Assoul sur sa page Facebook

ALGER : Le procès de l'opposant algérien Karim Tabbou, figure majeure du Hirak, le mouvement de contestation anti-régime né en février 2019, s'est ouvert lundi, a annoncé un des ses avocats.

M. Tabbou, 47 ans, est poursuivi pour "atteinte au moral de l'armée". Il a été emprisonné pendant neuf mois avant de bénéficier d'une libération conditionnelle le 2 juillet dernier. 

"Le procès de Karim Tabbou a débuté devant le tribunal de Kolea", à une trentaine de km à l'ouest de la capitale, a indiqué Me Zoubida Assoul sur sa page Facebook. 

Le procureur a requis trois ans de prison ferme et une amende de 100.000 dinars (650 euros) à l'encontre de l'opposant, a-t-elle précisé.

Son procès avait été déjà repoussé à plusieurs reprises en raison de l'épidémie de coronavirus.

Les journalistes n'ont pas été autorisés à assister au procès, selon le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Said Salhi.

Chef d'un petit parti d'opposition non agréé, l'Union démocratique et sociale (UDS), Karim Tabbou est l'un des visages les plus connus du Hirak, sinon le plus populaire. 

Son portrait était régulièrement brandi lors des manifestations hebdomadaires contre le pouvoir en Algérie jusqu'à leur suspension en mars dernier en raison de la crise sanitaire. 


Israël dit s'attendre à la fuite d'un million d'habitants de Gaza-ville

Israël dit s'attendre à la fuite d'un million d'habitants de Gaza-ville
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  • L'armée israélienne, qui contrôle aujourd'hui environ 75% de la bande de Gaza, dit préparer une offensive pour s'emparer de Gaza-ville, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien
  • Selon un haut responsable militaire israélien, "un million" de personnes pourraient quitter Gaza-ville dans le nord en direction du sud du territoire

JERUSALEM: Israël a affirmé mercredi s'attendre à ce qu'un million de Palestiniens fuient Gaza-ville, menacée d'une opération militaire d'envergure, à l'heure où des milliers d'Israéliens manifestent à Jérusalem pour la fin de la guerre et le retour des otages.

Dans la bande de Gaza dévastée, assiégée et en proie à la famine selon l'ONU, la Défense civile locale a fait état de 62 morts mercredi dans l'offensive israélienne, lancée en riposte à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a dit vouloir détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et prendre le contrôle sécuritaire du territoire situé à la frontière sud d'Israël.

Mais après près de 23 mois de guerre, il est confronté à une très forte pression, en Israël comme à l'étranger, pour faire taire les armes et obtenir la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre et retenus à Gaza.

L'armée israélienne, qui contrôle aujourd'hui environ 75% de la bande de Gaza, dit préparer une offensive pour s'emparer de Gaza-ville, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.

Selon un haut responsable militaire israélien, "un million" de personnes pourraient quitter Gaza-ville dans le nord en direction du sud du territoire.

"Nous souhaitons identifier une zone humanitaire" pour ces déplacés, qui serait comprise dans un périmètre allant des camps du centre jusqu'à al-Mawassi (sud) et incluant l'est du territoire, a-t-il ajouté.

"Nous intensifions nos opérations sur le front principal", a lancé le chef d'état-major israélien, Eyal Zamir, lors d'une visite mercredi auprès des soldats déployés à un poste d'observation donnant sur Gaza-ville, selon un communiqué.

"Milices fascistes" 

Brandissant des pancartes sur lesquelles est écrit, "Arrêter la guerre" et "Ne les sacrifiez pas", les manifestants sont descendus de nouveau dans la rue en soirée à Jérusalem à l'appel des familles d'otages.

Celles-ci et des militants ont appelé à un mouvement de protestation de trois jours à Jérusalem à l'approche du 700e jour du début de la guerre, vendredi.

"Cela fait 700 jours que j'attends que vous fassiez sortir mon enfant de l'enfer. Je pourrais revoir Matan dès demain, par une seule décision de votre part", a lancé Anat Angrest, mère de Matan, un soldat retenu en otage, à l'occasion d'un autre rassemblement plus tôt à Jérusalem.

Nira Sharabi, dont le mari Yossi est mort en captivité, a estimé que "la pression militaire met en danger la vie des otages, qui endurent les conditions physiques et psychologiques les plus horribles. Elle compromet également la possibilité de ramener les (otages) morts".

Dans un quartier résidentiel proche de la résidence de M. Netanyahu, des manifestants ont incendié une poubelle dans la matinée et le feu s'est propagé, détruisant la voiture d'un réserviste. Le ministre de la Justice Yariv Levin a condamné un "acte de terreur".

"Dans une démocratie, manifester est quelque chose de légitime. Mais ce qui se passe dans ces manifestations (...) contre le gouvernement a dépassé toutes les limites", a affirmé M. Netanyahu dans une vidéo, diffusée par son bureau.

"Ils menacent quotidiennement de me tuer, moi, le Premier ministre, ainsi que ma famille. Ils mettent aussi le feu (...) exactement comme des milices fascistes", a-t-il ajouté.

"Honte à toi", lui a rétorqué au micro lors de la manifestation, Ofir Braslavski, dont le fils Rom, otage à Gaza, a été vu amaigri et faible dans une vidéo de propagande diffusée début août par le Jihad islamique, un allié du Hamas.

62 morts à Gaza selon les secours 

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a fait état de 62 Palestiniens tués dans les bombardements israéliens.

Des images de l'AFP ont montré des Palestiniens pleurant la mort de proches au milieu des décombres à Gaza-ville.

"Nous avons trouvé les corps de ma fille, de son mari et de leurs filles déchiquetés", a dit Oum Abd Abou al-Jubain, son petit-fils dans ses bras.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile et les informations des différentes parties.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent otages à Gaza, dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

La campagne de représailles israélienne a fait au moins 63.746 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Israël dit avoir intercepté un missile tiré du Yémen

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays". (AFP)
Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays". (AFP)
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  • "Suite aux sirènes qui ont retenti il y a peu dans plusieurs zones" du pays, "un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué
  • Selon cette source, ce tir de missile est le premier à déclencher les sirènes en Israël depuis l'assassinat de Ghaleb al-Rawhi et neuf de ses ministres dans un raid israélien jeudi dans la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mercredi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, où les rebelles houthis ont juré de venger leur Premier ministre, tué la semaine dernière dans une frappe israélienne à Sanaa.

"Suite aux sirènes qui ont retenti il y a peu dans plusieurs zones" du pays, "un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

Selon cette source, ce tir de missile est le premier à déclencher les sirènes en Israël depuis l'assassinat de Ghaleb al-Rawhi et neuf de ses ministres dans un raid israélien jeudi dans la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays".

"Nos opérations vont se poursuivre et s'intensifier dans les temps à venir", a-t-il ajouté.

Dans un discours télévisé dimanche, le chef des rebelles Abdelmalek al-Houthi avait assuré que "le ciblage d'Israël par des drones et des missiles" allait continuer et s'intensifier.

Ahmad Ghaleb al-Rahwi est le plus haut responsable politique connu des insurgés à avoir été tué dans des raids israéliens depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Après le début de cette guerre, les Houthis, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont lancé drones et missiles en direction du territoire israélien, la plupart interceptés, et mené des attaques contre des navires présentés comme liés à Israël au large du Yémen.

En riposte, l'armée israélienne a mené des frappes contre des cibles des Houthis, des alliés de l'Iran, ennemi juré d'Israël.

 


Liban: la Finul dénonce une «grave attaque» de drones israéliens contre des Casques bleus

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais. (AFP)
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais. (AFP)
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  • Selon la Finul, "une grenade est tombée à moins de 20 mètres et trois autres à environ 100 mètres du personnel et des véhicules de l’ONU"
  • La Finul affirme que "l'armée israélienne avait été informée à l’avance des travaux de dégagement" qu'elle effectuait dans la zone, et ajoute que "les opérations ont été suspendues après l'incident"

BEYROUTH: La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat à cette déclaration de la Finul.

"Hier matin, des drones de l'armée israélienne ont largué quatre grenades à proximité de Casques bleus de la Finul, qui dégageaient des barrages routiers entravant l’accès à une position de l’ONU proche de la Ligne bleue", la ligne de démarcation fixée par l'ONU entre Israël et le Liban, a déclaré la mission de l'ONU dans un communiqué.

"Il s’agit de l’une des attaques les plus graves contre le personnel et les biens de la Finul" depuis novembre, a-t-elle ajouté, sans faire état de blessés.

Selon la Finul, "une grenade est tombée à moins de 20 mètres et trois autres à environ 100 mètres du personnel et des véhicules de l’ONU".

La Finul affirme que "l'armée israélienne avait été informée à l’avance des travaux de dégagement" qu'elle effectuait dans la zone, et ajoute que "les opérations ont été suspendues après l'incident".

La mission, qui fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978, a également dénoncé "une violation grave de la résolution 1701 (qui a servi de base à l'accord de cessez-le-feu, ndlr) ainsi que du droit international".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé jeudi de prolonger une dernière fois le mandat de la Finul et, sous pression des Etats-Unis et d'Israël, de programmer son retrait en 2027.

Un cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte, au terme duquel le mouvement libanais est sorti fortement affaibli.

Cet accord prévoit que seules l'armée libanaise et la force de paix de l'ONU soient déployées dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l'armée israélienne.

Mais celle-ci continue de maintenir des troupes dans cinq positions frontalières jugées stratégiques dans le sud du Liban et mène régulièrement des frappes principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.