Le duo à la tête de l'UE doit encore s'imposer, un an après ses débuts

La présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen (G) et le président du Conseil européen Charles Michel (D). (STEPHANIE LECOCQ / POOL / AFP)
La présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen (G) et le président du Conseil européen Charles Michel (D). (STEPHANIE LECOCQ / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 30 novembre 2020

Le duo à la tête de l'UE doit encore s'imposer, un an après ses débuts

  • Ursula von der Leyen et Charles Michel ont traversé une tempête pour leur première année à la tête de l'Union européenne
  • «Le début de la pandémie a été dévastateur pour les deux», estime Rosa Balfour du centre Carnegie Europe. 

BRUXELLES : Crise sanitaire, crise économique: Ursula von der Leyen et Charles Michel ont traversé une tempête pour leur première année à la tête de l'Union européenne. Un apprentissage difficile pour un duo qui doit encore s'affirmer, selon des experts. 

«Le début de la pandémie a été dévastateur pour les deux», estime Rosa Balfour du centre Carnegie Europe. 

Entre cacophonie aux frontières et interdiction d'exportations de matériel médical, le continent a donné une image de désunion.

Une visite des deux responsables en Italie, pays alors le plus touché par le virus, s'imposait, estime Yves Bertoncini, consultant en Affaires européennes. «Ils ont raté une occasion en or».

En avril, la présidente de la Commission avait présenté ses excuses à Rome pour le retard de l'Europe à lui venir en aide.

A l'été, l'accord sur le plan de relance massif, à partir d'une proposition franco-allemande, a permis de redorer le blason de l'Union. Même si les vetos polonais et hongrois ont depuis jeté une ombre sur ce succès.

«Regain de confiance»

Si Charles Michel, à la tête du Conseil européen -institution représentant les Etats membres-, a joué son rôle de super-diplomate lors du sommet marathon de juillet qui a accouché de l'accord, Ursula von der Leyen, qui proposait un budget plus important, «s'est effacée», regrette Yves Bertoncini.

Or il y a davantage d'attentes envers elle et sa Commission, force de proposition pour le projet européen.

Le rôle de Mme von der Leyen, aux commandes pour cinq ans depuis le 1er décembre 2019, «n'est pas de faire de la diplomatie mais de la politique», estime l'ancien directeur de l'Institut Jacques Delors.

«Elle doit défendre la Commission et l'intérêt général européen. Les Etats membres se sont surtout entendus pour qu'il y ait de l'argent qui arrive dans leurs caisses. Elle aurait pu rappeler ses propositions ambitieuses» pour le budget de l'Union, regrette-t-il.

Peu après l'accord «historique» de juillet, la présidente de la Commission avait reconnu que les coupes budgétaires avaient été une «pilule difficile à avaler».

Et c'est finalement les eurodéputés qui ont réussi à arracher 16 milliards de plus, après d'âpres négociations avec la présidence allemande de l'UE.

Grâce au plan de relance, la présidente de la Commission a cependant «gagné de l'espace et de l'influence», estime Rosa Balfour. L'exécutif européen va désormais pouvoir emprunter au nom de l'Union, une perspective à laquelle les Etats se sont longtemps opposés.

Les experts sont aussi unanimes pour dire qu'elle a marqué des points en obtenant de négocier au nom des Vingt-Sept, de façon exclusive, des pré-commandes de vaccins anti-Covid pour plus d'1,2 milliard de doses.

Cette initiative a permis «un regain de confiance dans l'Europe, très entamée au début de la pandémie», affirme Rosa Balfour.

Comparés à leurs prédécesseurs, le tandem du Belge (44 ans) et de l'Allemande (62 ans), manque cependant encore d'envergure aux yeux des experts.

«Manque de poids politique»

«Charles Michel n'a pas encore développé une parole présidentielle», estime le philosophe Luuk van Middelaar, ancien membre du cabinet de l'ex-président du Conseil, Herman Van Rompuy. Il pointe du doigt un «manque de poids politique» dans sa communication.

«On sentait plus d'expérience chez Donald Tusk et Jean-Claude Juncker (prédécesseurs de Michel et von der Leyen). Ils incarnaient autrement la politique et l'unité européennes. Du coup, c'est Mme Merkel qui est Mme Europe», tranche-t-il.

S'il est dur de rivaliser avec un Juncker, déjà vétéran des cercles européens lorsqu'il est arrivé à la tête de la Commission, Mme von der Leyen souffre d'un handicap de départ en raison des conditions de sa nomination, après les européennes de 2019.

La désignation d'un ancien Premier ministre belge pour le Conseil européen était un choix classique mais celui de l'ex-ministre allemande de la Défense a été une surprise totale. 

Quasi inconnue hors de son pays, elle a été proposée par le Français Emmanuel Macron, opposé à la candidature de l'eurodéputé allemand, Manfred Weber. 

Résultat, devant le Parlement européen, la première femme à la tête de la Commission n'a obtenu que 9 voix de majorité lors du vote de confirmation.

«Michel et von der Leyen ont une légitimité de départ tout à fait différente. Il en reste des traces. Il est important de rappeler qui l'a faite reine», note Yves Bertoncini pour expliquer «une difficulté à s'imposer, sinon à s'opposer aux Etats membres, notamment la France et l'Allemagne».


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.