La Maison Blanche défend le retrait d'Afghanistan, mais reconnaît un raté des services de renseignement

Les troupes américaines dans la province de Logar, en Afghanistan (Photo, Reuters).
Les troupes américaines dans la province de Logar, en Afghanistan (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

La Maison Blanche défend le retrait d'Afghanistan, mais reconnaît un raté des services de renseignement

  • Le président américain Joe Biden a transmis jeudi au Congrès les documents classifiés relatifs au retrait d'Afghanistan
  • Dans un document résumant la manière dont ce retrait a été conçu et exécuté, l'exécutif américain conclut qu'il n'y avait pas d'autre «scénario» envisageable

WASHINGTON: La Maison Blanche a admis jeudi un raté des services de renseignement, mais défendu globalement la décision et l'exécution du retrait d'Afghanistan, seul "scénario" envisageable.

Le président américain Joe Biden a transmis jeudi au Congrès les documents classifiés relatifs au retrait d'Afghanistan, réclamés de longue date en particulier par les républicains, et la Maison Blanche a profité de l'occasion pour justifier cette décision qui a mis fin, en août 2021, à la plus longue guerre de l'Amérique.

Dans un document résumant la manière dont ce retrait a été conçu et exécuté, l'exécutif américain conclut qu'il n'y avait pas d'autre "scénario" envisageable.

"En fin de compte, après plus de 20 ans, plus de 2 000 milliards de dollars dépensés et l'organisation d'une armée afghane de 300 000 militaires, la vitesse et la facilité avec laquelle les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan suggèrent qu'il n'y avait pas d'autre scénario qui aurait pu changer la trajectoire, à l'exception d'une présence militaire américaine permanente et nettement renforcée", selon ce compte-rendu distribué à la presse.

Les talibans ont repris le pouvoir avant même que le dernier soldat américain ne soit parti, et John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, un organe directement rattaché à Joe Biden, a reconnu que la Maison Banche n'avait pas anticipé cette victoire éclair, ni la désaffection massive de l'armée et des autorités afghanes.

«Trompés»

"Il est clair que nous nous sommes trompés" en termes de renseignement, a-t-il dit lors d'un briefing, ajoutant que Washington n'avait pas non plus "pris la pleine mesure du degré de corruption parmi les officiers" afghans.

"Mettre fin à une guerre, quelle qu'elle soit, n'est pas chose facile, sûrement pas après 20 ans", a-t-il toutefois souligné, ajoutant: "Cela ne veut pas dire que ce n'était pas la peine."

Un retrait américain d'Afghanistan "a toujours été l'intention du président" Biden, a rappelé le porte-parole. Le démocrate a plusieurs fois expliqué que l'armée américaine, ayant mené à bien sa mission initiale qui était de contrer la menace terroriste en Afghanistan, devait redéployer ses forces pour faire face à d'autres menaces.

La Maison Blanche a en revanche chargé l'ancien président républicain Donald Trump: "Il est aussi indéniable que les décisions prises par l'administration précédente et l'absence totale de préparation ont nettement limité les options possibles."

Donald Trump a vivement critiqué cette déclaration, accusant des "imbéciles à la Maison Blanche" de lui faire porter la responsabilité pour ce "désastre".

"Biden est responsable, personne d'autre!", a-t-il affirmé sur son réseau Truth Social.

John Kirby a par ailleurs vanté l'ampleur et la rapidité de l'opération d'évacuation conduite par les Américains, qui ont sorti plus de 120.000 personnes d'Afghanistan en quelques jours, par des rotations aériennes.

Chaos

"Ce chaos dont on parle, moi je ne l'ai pas vu", a même déclaré le porte-parole.

La Maison Blanche, sans aller jusqu'à reconnaître ouvertement une erreur, assure néanmoins dans le document diffusé jeudi que Washington "donne désormais la priorité à des évacuations plus précoces", en donnant l'exemple notamment de l'évacuation des diplomates américains d'Ukraine.

Il n'en reste pas moins que ce retrait historique a laissé, quoiqu'en dise John Kirby, une impression de chaos, aux Etats-Unis et au-delà.

Les images de l'aéroport de Kaboul entouré d'une foule tentant à tout prix d'embarquer dans les avions en partance ont fait le tour du monde.

Et l'Amérique a été bouleversée par la mort de 13 soldats américains dans un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique et qui avait aussi tué 170 Afghans le 26 août près de l'aéroport.

Le 30 août 2021, une minute avant minuit, le dernier soldat américain s'était envolé de l'aéroport de la capitale afghane avec 24 heures d'avance sur la date butoir fixée par le président américain pour le retrait des troupes du pays.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.