Les jardins de Kew à Londres présentent l’exposition Plants of the Qur’an

L’illustratrice botanique Sue Wickinson dans son studio. (Photo fournie)
L’illustratrice botanique Sue Wickinson dans son studio. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Les jardins de Kew à Londres présentent l’exposition Plants of the Qur’an

  • Une illustratrice et une scientifique collaborent pour explorer les plantes mentionnées dans le Coran
  • Sue Wickison a décrit sa joie lorsqu’elle a découvert la beauté cachée de l’Haloxylon Salicornicum, un arbuste à fleurs poussant dans le désert de Charjah

LONDRES: Une collaboration de six ans entre le Dr Shahina Ghazanfar, scientifique pakistanaise, et Sue Wickison, illustratrice botanique basée en Nouvelle-Zélande, donne un aperçu merveilleux des plantes mentionnées dans le Coran.

Une nouvelle exposition, intitulée Plants of the Qur’an («Plantes du Coran»), comprenant 25 toiles peintes par Wickison, est actuellement présentée à la Shirley Sherwood Gallery of Botanical Art dans les célèbres jardins de Kew à Londres.

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Tamarix de Sue Wickison. (Photo fournie)

Le Dr Ghazanfar, associée de recherche honoraire aux Jardins botaniques royaux et Gibbs Fellow au Newnham College de l’Université de Cambridge, a expliqué à Arab News que son intérêt pour l’exploration de la signification historique et culturelle des trente plantes les plus représentées dans le Coran était à la fois professionnel – du fait de son travail aux jardins de Kew – et personnel, puisqu’elle est musulmane.

En faisant des recherches pour son livre Plants of the Qur’an : History & Culture («Plantes du Coran: Histoire et culture»), elle a consulté les textes cunéiformes de l’ancienne Mésopotamie et les langues sémitiques, telles que l’araméen et l’hébreu, pour identifier les plantes qui n’ont pas de noms arabes modernes.

«Celles-ci étaient plus difficiles à identifier. Chaque plante est liée à une histoire et à une culture que nous ne devons jamais oublier ou perdre», affirme-t-elle.

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Haloxylon de Sue Wickison, présenté dans le cadre de l’exposition Plants of the Qur’an. (Photo fournie)

Le Dr Ghazanfar, dont les recherches portent sur l’étude des plantes médicinales, historiques et économiques du Moyen-Orient, vient de rentrer des réserves naturelles de Tabuk et d’Al-Wajh en Arabie saoudite, où elle travaille sur une étude nationale sur les plantes.

«De ce côté de l’Arabie saoudite, près de la mer Rouge, les montagnes sont très riches et verdoyantes. Nous voulons connaître tous les animaux et toutes les plantes de la réserve naturelle. Les plantes, ou toutes les populations de plantes qui se trouvent dans un endroit et qui sont d’une importance particulière, doivent être conservées et surveillées», explique-t-elle. 

Mme Wickison, qui a travaillé à l’herbier de Kew pendant plusieurs années, confie que ce sont ses visites à la grande mosquée Cheikh Zayed d’Abu Dhabi qui ont éveillé son intérêt pour les plantes du Coran.

«Ce qui m’a intriguée, outre l’incroyable bâtiment, ce sont les motifs botaniques inhabituels qui ornent les sols, les colonnes et les plafonds. Ces motifs diffèrent des formes géométriques», indique-t-elle.

Mme Wickison s’est rendue dans les déserts et les montagnes des Émirats arabes unis et d’Oman pour observer les plantes spécifiques à la région, alors qu’elle aurait pu en trouver d’autres plus près de son pays, à Fidji et en Australie.

«La réalisation de ce travail demande des centaines d’heures, car il faut représenter les plantes de manière précise et esthétique. Je voyage pour voir les plantes, car il est très important de travailler à partir de matière vivante. J’ai fait pousser moi-même certaines plantes chez moi, en Nouvelle-Zélande. Je me suis aussi rendue dans les montagnes pour en trouver», explique-t-elle.

Elle a décrit sa joie lorsqu’elle a découvert la beauté cachée de l’Haloxylon Salicornicum, un arbuste à fleurs poussant dans le désert de Charjah.

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Sue Wickison se promène dans la grande mosquée Cheikh Zayed d’Abu Dhabi, dont les motifs botaniques ont éveillé son intérêt pour les plantes du Coran. (Photo fournie)

«Au début, quand je l’ai vue, j’ai cru qu’il s’agissait de petites tiges insignifiantes sur le sol, mais quand je l’ai examinée au microscope, j’ai vu qu’elle portait de toutes petites fleurs. Les graines ont des ailes qui changent de couleur, passant de l’abricot au blanc en passant par le rose», précise-t-elle.

Au cours de ses nombreuses années de collaboration avec le Dr Shahina Ghazanfar, Mme Wickison a déclaré avoir bénéficié du soutien et de l’aide de nombreuses personnes, notamment des producteurs de grenades dans les montagnes d’Oman et des cultivateurs de palmiers dattiers à Charjah.

«L’élément principal de ce projet est la coopération et le soutien de la population. Il s’agit d’un véritable effort de groupe», souligne-t-elle. 

La galerie Shirley Sherwood expose également deux œuvres spectaculaires de l’artiste contemporaine pakistano-américaine Anila Quayyum Agha. Bien que son exposition soit indépendante de Plants of the Qur’an, elle présente des aspects complémentaires. Elle décrit la sculpture Stolen Moment Bouquet 1 & 2 («Bouquet de moments volés 1 et 2») comme illustrant la fragilité de la nature.

«Elle représente le changement climatique. Si nous n’agissons pas, c’est le genre de choses que nous verrons dans les musées, pas dans la vie réelle. Elle représente également l’appropriation, le commerce et les ressources transportées d’un endroit à un autre», ajoute-t-elle.

Son œuvre impressionnante All the Flowers are for Me («Toutes les fleurs sont pour moi»), qui, selon elle, vise à «élever les femmes», s’inspire aussi des motifs utilisés dans l’art et l’architecture islamiques.

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All the Flowers are for Me, d’Anila Quayyum Agha, aux Jardins botaniques royaux de Kew. (Photo fournie)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'actrice de «Bridgerton» confie qu'on lui a conseillé de ne pas faire campagne pour les Palestiniens

L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
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  • Nicola Coughlan déclare que des initiés d'Hollywood l’ont avertie que son engagement pourrait nuire à sa carrière
  • La star irlandaise se sent « moralement responsable » de faire campagne pour le cessez-le-feu et de continuer à collecter des fonds

LONDRES : L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que sa défense de la cause palestinienne pourrait nuire à sa carrière.

La star de « Bridgerton » et de « Derry Girls » a déclaré à Teen Vogue que des personnes à Hollywood l'avaient avertie de ne pas soutenir ouvertement les droits des Palestiniens, mais elle a continué à faire campagne pour un cessez-le-feu à Gaza et porte toujours publiquement un pin's Artists4Ceasefire.

« On vous dit effectivement que vous ne trouverez pas de travail, que vous ne ferez pas ceci ou cela, mais je pense aussi qu'au fond de vous, si vous savez que vous ne voulez pas que des innocents souffrent, alors il ne faut pas se soucier des réactions des gens », a-t-elle déclaré.

« Ma famille a vécu à Jérusalem à la fin des années 70 et au début des années 80, avant ma naissance, et j'ai donc entendu de source directe des récits sur la vie là-bas ».

Elle explique que son père, qui a servi dans l'armée irlandaise, s'est rendu dans « de nombreuses régions déchirées par la guerre après le conflit pour tenter d'aider à la reconstruction », ce qui l'a profondément marquée.

« Je suis tellement chanceuse d'être arrivée à ce stade de ma carrière, et je suis déjà privilégiée étant une femme blanche ».

« Ensuite, le fait de pouvoir exercer le métier que j'aime, de voyager dans le monde entier et de rencontrer des gens extraordinaires me donne la responsabilité morale de rendre la pareille ».

Elle a mis un point d'honneur à continuer à faire campagne et à collecter des fonds autour de cette question, ajoutant : « Pour moi, il s'agit essentiellement de soutenir tous les innocents, ce qui peut paraitre très simple, mais je pense qu'il faut examiner les situations et se demander si nous  les soutenons , peu importe leur origine et leur identité. C'est ce qui me motive ».

Coughlan estime que les médias sociaux jouent un rôle dans la défense de la cause, mais qu'il faut faire preuve de nuance. « Nous devrions être plus nombreux à essayer de comprendre à quel point c'est bouleversant et traumatisant pour les Juifs, et combien il est horrible que tous ces innocents soient assassinés en Palestine », a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnalités de Hollywood ont subi des revers pour avoir ouvertement soutenu les Palestiniens ou critiqué Israël.

L'actrice mexicaine Melissa Barrera a été renvoyée du dernier film « Scream » pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à la Palestine, tandis que le réalisateur Jonathan Glazer a suscité la controverse en utilisant son discours de remerciement aux Oscars pour son film « The Zone of Interest » pour critiquer la guerre de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Saudi Coffee Co. et Bieder & Maier mélangent deux cultures du café

Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
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  • Le fabricant de café viennois collabore avec une marque locale pour acheter des grains d'Arabica à Jazan
  • À partir de l'automne de cette année, un certain nombre de cafés seront ouverts en Arabie saoudite, avec Cenomi Retail comme partenaire de franchise

RIYAD : Le Royaume et l'Autriche ont récemment célébré la première mondiale du « Premium Saudi Blend » du fabricant de café viennois Bieder & Maier et de la Saudi Coffee Company.

Le lancement de ce produit rapproche les cultures saoudienne et autrichienne du café. Lors des présentations à Vienne et à Riyad, les invités ont pu goûter la nouvelle torréfaction, qui convient aussi bien à l'espresso qu'au café filtre et à l'infusion à froid.  

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Bieder & Maier collabore avec la marque Jazean pour se positionner comme la première marque mondiale à acquérir directement les meilleurs grains d'Arabica de Jazan. (Fourni)

« Le café incarne notre culture et notre identité », a déclaré Khalid AbouTheeb, PDG de Saudi Coffee Company, à Arab News. « Dans le but de renforcer l'industrie locale du café et de promouvoir notre tradition, nous avons collaboré avec Bieder & Maier, une entreprise viennoise de premier plan dans le domaine du café.

 AbouTheeb a précisé que cette collaboration avait été facilitée par le ministère saoudien de l'Investissement. « Grâce à cette collaboration, la Saudi Coffee Company proposera aux marchés saoudien et autrichien des cafés uniques avec des grains saoudiens mélangés à des grains internationaux », a-t-il déclaré.

 


Le cinéma soudanais pour faire sortir la guerre de l'indifférence

L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
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  • Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise
  • Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes

ASSOUAN, Egypte : Le cinéma pour faire sortir la guerre au Soudan de l'indifférence: au Festival du film d'Assouan en Egypte, des réalisateurs et des acteurs soudanais témoignent du désespoir d'un peuple plongé dans des conflits sans fin.

«Il faut que nous parlions de nous et de nos problèmes passés sous silence, même via une simple production artistique», dit à l'AFP l'actrice soudanaise Eiman Yousif.

Un an de guerre sanglante entre généraux rivaux au Soudan ont mis à genoux ce pays du nord-est de l'Afrique, déjà l'un des plus pauvres avant la guerre.

Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise. Des acteurs et des réalisateurs soudanais de premier plan sont venus soutenir la production de leur pays.

Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes.

Dans ce film, ayant pour trame de fond les événements ayant mené le Soudan du Sud à indépendance en 2011, l'actrice incarnait Mona, une chanteuse originaire du Nord ayant renoncé à sa carrière pour son mari.

«La sécession du sud a été un événement majeur et nous avons tous été atteints psychologiquement» par cette guerre, affirme l'actrice drapée dans une robe traditionnelle soudanaise blanche.

Au Soudan, l'industrie du cinéma a beaucoup souffert du régime conservateur, sécuritaire et liberticide de l'autocrate Omar el-Béchir renversé en 2019.

- Une production «résultat de souffrances» -

Sous ses trente ans de dictature de nombreux cinémas de la capitale Khartoum ou du reste du pays ont fermé leurs portes.

«On fait tout notre possible pour que la production cinématographique ne s'arrête pas à nouveau» dans un pays où «elle est le résultat de souffrances», explique à l'AFP le réalisateur soudanais Mohammed al-Tarifi en marge du festival.

Parmi les courts-métrages projetés à Assouan, «Une brique pour elles» du réalisateur Razan Mohamed raconte le destin sinueux de femmes déplacées en 2003 vers un camp de réfugiés pendant la guerre au Darfour.

«A l'heure où nous parlons, elles ont été déplacées pour une deuxième fois, on ne sait pas vers où», dit M. al-Tarifi.

Egalement à l'affiche, le film «Femmes de guerre» du réalisateur soudanais Al-Qadal Hassan qui traite de l'impact des guerres sur des femmes dans l'Etat du Nil Bleu (sud).

«Les guerres et les crises épuisent» mais elles sont aussi sources de «rêves et de nouvelles idées», dit Eiman Yousif.

Un an de guerre a dévasté le Soudan et fait des milliers de morts. Elle a aussi jeté plus de deux millions de Soudanais sur les routes de l'exil, dont 500.000 ont choisi l'Egypte.

«La diaspora génère de la créativité et la présence soudanaise au Caire s'accompagne d'un mouvement artistique très actif qui va permettre à davantage de productions de voir le jour», poursuit M. Tarifi.

Dans un Soudan avide de changements, un nouveau cinéma nourri par la révolution qui a chassé du pouvoir Omar el-Béchir a émergé.

En tête de ceux-ci, «Tu mourras à 20 ans», réalisé par Amjad Abou Alala, a été le premier film soudanais sélectionné aux Oscars et le premier à être diffusé sur la plateforme en ligne Netflix après avoir raflé plusieurs récompenses internationales, dont à la Mostra de Venise.

Dans ce long-métrage, un mystique soufi prédit la mort à 20 ans du protagoniste Muzamil, qui vit dans l'inquiétude, jusqu'à sa rencontre avec un vieux réalisateur misanthrope qui l'initie à l'hédonisme.

Un hymne à la liberté questionnant le rigorisme religieux, fait impensable il y a encore quelques années dans ce pays très majoritairement musulman.

Même si les salles de cinéma sont rares au Soudan, pour Eiman Youssif «il suffit d'un projecteur et d'un mur blanc pour montrer des films aux gens. Le plus important, c'est de regarder».