La réforme de la Banque mondiale apportera 50 milliards de dollars supplémentaires sur 10 ans

La secrétaire au Trésor Janet Yellen s'exprime avant de prêter serment au nouveau commissaire à l'impôt Danny Werfel au siège de l'IRS le 4 avril 2023 à Washington, DC. (Bonnie Cash/Getty Images/AFP)
La secrétaire au Trésor Janet Yellen s'exprime avant de prêter serment au nouveau commissaire à l'impôt Danny Werfel au siège de l'IRS le 4 avril 2023 à Washington, DC. (Bonnie Cash/Getty Images/AFP)
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Publié le Samedi 08 avril 2023

La réforme de la Banque mondiale apportera 50 milliards de dollars supplémentaires sur 10 ans

  • Cette réforme de la Banque mondiale avait été lancée en octobre, sous l'impulsion de certains pays membres, notamment des États-Unis
  • La Banque mondiale verra sa mission mise à jour, «pour ajouter le renforcement de la résilience contre le changement climatique, les pandémies, les conflits», a souligné Janet Yellen

WASHINGTON : La réforme de la Banque mondiale (BM) devrait lui permettre de prêter 50 milliards de dollars supplémentaires sur dix ans aux pays qui en ont besoin, a dit à l'AFP la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, dans un entretien exclusif.

Grâce à cette évolution, la BM «étend sa capacité financière», a précisé la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden, alors que se déroulent dès lundi à Washington les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Les changements «pourraient entraîner une capacité de prêt supplémentaire de 50 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, (...) une augmentation significative de ressources», a-t-elle détaillé, soulignant que cela représentait «une augmentation de 20% du niveau de prêt durable de la BIRD», la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, filiale de la Banque mondiale.

Des annonces seront faites la semaine prochaine, lors des réunions de printemps du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale, a-t-elle indiqué.

Cette réforme de la Banque mondiale avait été lancée en octobre, sous l'impulsion de certains pays membres, notamment des États-Unis. A presque 80 ans, l'institution, issue de la conférence de Bretton Woods de juillet 1944, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, doit en effet mieux répondre aux besoins de financement des pays en développement.

- «Début d'un processus» -

Et au-delà des montants, la Banque mondiale verra sa mission mise à jour, «pour ajouter le renforcement de la résilience contre le changement climatique, les pandémies, les conflits», a ainsi souligné Janet Yellen.

«Ces défis ne sont pas séparés ou contradictoires, mais plutôt inextricablement liés», a-t-elle insisté, et une autre annonce devrait avoir lieu lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale: «Le modèle opérationnel de la banque sera mis à jour pour l'orienter vers les objectifs que nous nous fixons».

«Cela inclut une variété de choses», a détaillé la ministre, évoquant «l'intégration des défis mondiaux dans les outils de diagnostic, les stratégies de partenariat avec les pays ou le cadre orienté sur les résultats et la création de plus d'incitations pour la mobilisation des capitaux nationaux et privés».

Il s'agit du «début d'un processus de réformes», a salué Mme Yellen, qui espère en voir d'autres «d'ici la fin de l'année», avec des annonces «lors des prochaines réunions du G20 et de la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale au Maroc» à l'automne prochain.

Les autres banques de développement devraient, ensuite, elles aussi, entamer leur mue.

- Dette et Ukraine -

En parallèle, la Banque mondiale changera également de président d'ici la fin du mois de juin, après la démission de David Malpass. Le manque de prise en compte du changement climatique lui avait souvent été reproché.

Le nom de son successeur ne devrait pas être connu avant début mai. Un seul candidat est cependant en lice: Ajay Banga, 63 ans, un Américain d'origine indienne, présenté par les Etats-Unis. Il a notamment mis en avant son expérience dans les projets public-privé.

Janet Yellen a salué la «base solide» apportée par David Malpass.

«Je suppose qu'Ajay Banga sera élu président, et il poursuivra ce processus. Et je crois qu'il comprend la façon dont la gestion de ces défis mondiaux est inextricablement liée à l'élimination de l'extrême pauvreté, et montrera une aptitude à diriger la Banque mondiale dans une nouvelle direction», a-t-elle assuré.

Autre sujet important qui sera discuté à Washington la semaine prochaine: la restructuration de la dette souveraine des pays pauvres, qui avaient emprunté pour faire face aux dépenses liées au Covid-19, et voient désormais les intérêts augmenter avec la hausse des taux.

«Il y aura une réunion de la table ronde mondiale sur la dette souveraine la semaine prochaine», a ainsi commenté Janet Yellen.

Parmi les principaux créanciers, figure la Chine, à laquelle il est reproché un manque de volonté pour réussir à restructurer ces dettes. Cependant, «nous avons vu un certain mouvement de la part de la Chine concernant la participation à la restructuration de la dette du Sri Lanka, ce qui est un signe d'espoir», a salué la secrétaire au Trésor.

«Nous avons des discussions techniques» auxquelles l'Empire du Milieu «a participé», a-t-elle précisé, assurant que les pays continuaient «à faire pression sur la Chine pour des améliorations».

Le soutien économique à l'Ukraine sera également abordé.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com