Dans une grandiose mosquée pakistanaise, la voix du muezzin convie à la prière

Sur cette photo prise le 29 mars 2023, Noor ul Islam, le muezzin responsable de l'appel islamique à la prière, connu sous le nom d'Adhan, fait l'Adhan du Maghrib à la grande mosquée Faisal pendant le mois de jeûne musulman du Ramadan à Islamabad. (AFP).
Sur cette photo prise le 29 mars 2023, Noor ul Islam, le muezzin responsable de l'appel islamique à la prière, connu sous le nom d'Adhan, fait l'Adhan du Maghrib à la grande mosquée Faisal pendant le mois de jeûne musulman du Ramadan à Islamabad. (AFP).
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Publié le Mardi 11 avril 2023

Dans une grandiose mosquée pakistanaise, la voix du muezzin convie à la prière

  • Ce muezzin de 32 ans inspire une longue bouffée d'air et entonne l'appel à la prière pour les croyants, un chant à la fois puissant et mélodieux qui résonne dans toute la capitale du Pakistan
  • Dans tout le monde musulman, les muezzins comme Noor ul Islam récitent cinq fois par jour l'adhan, l'appel à la prière, appelé azan au Pakistan. Pendant le ramadan, les fidèles y portent une attention encore plus grande

ISLAMABAD : Peu avant l'aube, Noor ul Islam monte les marches d'une des plus grandes mosquées du monde à Islamabad, entre dans la monumentale salle et murmure pour lui-même une prière, à l'écart d'un microphone grésillant.

Puis ce muezzin de 32 ans inspire une longue bouffée d'air et entonne l'appel à la prière pour les croyants, un chant à la fois puissant et mélodieux qui résonne dans toute la capitale du Pakistan et marque le commencement du jeûne quotidien en ce mois de ramadan.

"La voix est un don de Dieu", explique-t-il à l'AFP dans la mosquée Faisal, un imposant monument en marbre symbole de la dévotion religieuse de la Nation pakistanaise. "Si vos intentions sont pures, votre voix aura le pouvoir de toucher le coeur des gens", estime-t-il.

Dans tout le monde musulman, les muezzins comme Noor ul Islam récitent cinq fois par jour l'adhan, l'appel à la prière, appelé azan au Pakistan. Pendant le ramadan, les fidèles y portent une attention encore plus grande.

La prière est psalmodiée en arabe et diffusée par des hauts-parleurs placés dans les minarets. Elle rappelle aux musulmans que "Dieu est le plus grand" et qu'il leur faut "se hâter de prier".

Dans les mosquées les plus renommées, la fonction de muezzin est hautement convoitée. Et il existe une hiérarchie implicite. Un récitateur à l'intonation particulièrement mélodieuse accroît le prestige d'une mosquée. Une personne à la recherche d'une maison peut ainsi juger de la qualité de l'adhan dans le voisinage avant de se résoudre à acheter.

Les trois postes de muezzins à la mosquée Faisal - un emblème national ouvert en 1986 qui peut accueillir théoriquement jusqu'à 300 000 fidèles - sont parmi les plus prisés au monde en dehors des lieux saints de La Mecque et Médine.

Quand Noor, encore adolescent et venu de sa ville natale située à une centaine de kilomètres de là, a visité pour la première fois Islamabad, il a été captivé par l'appel fervent émanant de la mosquée Faisal.

"Chaque musulman aspire à dire l'adhan, à mener la prière ou à donner un sermon dans une mosquée renommée", reprend-il. "Chaque musulman pieux rêve de cela."

«Un coeur pur»

Sa chance est arrivée en 2018, quand un poste s'est libéré et qu'il a battu près de 400 candidats pour l'obtenir. Lorsqu'il s'avance devant le micro, il bouche ses oreilles avec ses doigts, pour s'isoler de tous les sons autres que ceux émis par sa voix.

"L'adhan, quand il est rendu avec une prononciation belle et précise, trouve un écho auprès des gens", estime Aziz Ahmed, un homme d'affaires de 57 ans croisé devant la mosquée.

Certains muezzins couvent leurs cordes vocales comme des rock stars ou des chanteurs d'opéra, évitant de prendre froid, buvant des boissons aromatisées au miel ou s'abstenant de manger la grasse cuisine pakistanaise. "Je suis négligent là-dessus", convient en riant Noor. "Je ne peux pas résister." Mais il considère sa vocation avec gravité.

"La raison d'être fondamentale de l'adhan est d'inviter les gens auprès de Dieu. Vous ne pouvez réellement accomplir cela que si vous possédez un coeur pur", déclare-t-il. "Tout retard ou manque de sincérité en réalisant l'adhan pourrait éroder notre foi."

L'adhan est décevant quand les muezzins en font une simple "formalité". Alors qu'une récitation talentueuse peut le "toucher droit au coeur", poursuit-il.

Son rôle lui confère une certaine célébrité. Les croyants viennent parfois de loin pour entendre l'appel de la mosquée Faisal et n'hésitent pas à réclamer des selfies.

A Swabi, sa ville de naissance, Noor est un héros local. Mais quand il s'y rend, il mène simplement une "vie normale".

Il rêve maintenant de devenir muezzin de la grande mosquée de La Mecque. "Je ne peux pas expliquer ces sentiments", dit-il. "Chaque musulman devrait essayer de créer ce lien entre lui et Dieu (...) On y trouve la paix."


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.